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Les 20 films à retenir de Cannes 2018

21 mai 2018
Thomas
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21 mai 2018
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Au surlendemain du palmarès, notre sélection des vingt films qui ont marqué un cru qui fera date

 

Le Poirier sauvage
Le Poirier sauvage
Donbass
Donbass

Dans le jargon on appelle ça une « Toni Erdmann ». En décidant de ne pas honorer Burning de Lee Chang-dong, l’un des films les importants de la compétition, le jury de Cate Blanchett a surpris tout son monde. Honneur fut sauf avec la palme remise à Hirokazu Kore-eda pour son magistral Une affaire de famille, sommet de délicatesse et d’émotion. Retour sur nos vingt films à retenir.

20
LE POIRIER SAUVAGE
Nuri Bilge Ceylan (turquie) – liste wask : 05/100

Compétition (absent du palmarès). Palme d’or en 2014 pour Winter Sleep, Nuri Bilge Ceylan a réussi à convaincre Thierry Frémaux de lui laisser un strapontin en compétition dans les derniers instants des ajouts de sélection fin avril. Seul compromis : être projeté le dernier jour à la dernière séance. Pour un film d’une telle ampleur, ce genre d’oeuvre qui prend le temps de déployer tous ses atours, on appelle cela la place du mort. Réussi puisque le film était l’un des grands absents du palmarès de Cate Blanchett. Moins théorique qu’à l’accoutumée, Ceylan n’atteint pas les sommets de Winter Sleep mais revient à hauteur d’hommes pour livrer un puissant film autour du dilemme d’un aspirant écrivain dont l’avenir se trouve hypothéqué par le poids des dettes de son père. Avec pour fil conducteur le songe, et même si l’on sera plus circonspect sur son casting (pour une fois chez lui), avec Le Poirier sauvage Ceylan poursuit l’une des œuvres cinématographiques les plus passionnantes de son temps.
sortie france // 15 août 2018 (memento)

19
DONBASS
Sergei Loznitsa (ukraine) – liste wask : 11/100

Un certain regard (prix de la mise en scène). Déjà de retour un an à peine après l’éblouissant Une femme douce, l’ukrainien Sergei Loznitsa a ouvert magistralement la sélection un certain regard au point même que l’on s’est un temps demandé pourquoi diable le film ne faisait pas partie de la compétition. Faute à une exigence de renouvellement sans doute. Il faut dire que toutes les facettes du cinéma de Loznitsa (Dans la brume, My Joy) n’ont jamais semblé aussi concentré dans un seul film que Donbass. Tournage tenu secret fin 2017 pour des raisons de sécurité, Donbass est à la lisière constante entre le documentaire et la fiction, un film à sketchs en territoires ukrainiens occupés, sans doute le premier film de l’ère des fake news. Remarquablement mis en lumière par  le roumain Oleg Mutu (4 mois, 3 semaines et 2 jours), ce pamphlet halluciné contre l’empire de Poutine, sa propagande 2.0 du quotidien. Le résultat est une série de scènes souvent folles (un mariage fellinien nous reste encore en tête ou ce lynchage public ordinaire et terrifiant). Même un Loznitsa un poil mineur reste du cinéma high level.
sortie france : 05 septembre 2018 (pyramide)

18
AYKA
Sergey Dvortsevoy (kazakhstan) – liste wask : non classé

Compétition (prix d’interprétation féminine). Vainqueur de la catégorie un certain regard en 2008 avec Tulpan, absent des cours depuis, le réalisateur kazakh Sergey Dvortsevoy revenait à Cannes par la grande porte. Avec Ayka, une jeune kirghize en situation irrégulière qui survit dans la précarité moscovite jusqu’au moment où elle met au monde un bébé qu’elle abandonne à la maternité. Avec sa caméra à la Dardenne (version Rosetta) qui ne lâche pas d’une semelle son héroïne, tremblante et obsessionnelle. Une fuite en avant au plus près de la couleur du corps. Un des films les éprouvants et haletants de l’édition 2018.
sortie france : à dater (ARP Sélection)

17
THUNDER ROAD
Jim Cummings (états-unis) – liste wask : non classé

ACID (pas de palmarès). On se souvient en 2015 de la découverte Patrick Wang avec Le Secret des autres. Une pépite comme on en voit rarement, humble et sensible, que l’ACID avait réussi à alpaguer dans ses filets. L’un de ses producteurs d’alors s’appelait Jim Cummings. Le voilà lui-même dans la (petite) sélection cannoise et indépendante avec son premier long métrage Thunder Road. Cette chanson de Springsteen qui donnait aussi le titre à un premier court métrage primé à Sundance (la scène de l’oraison funèbre à l’église par laquelle le long commence aussi), elle ne retentit pas étonnamment dans le film long format. Le film ne vaut pratiquement que pour cet étonnant Cummings. Un film-performance dans il pleure à sanglots aussi vite qu’il (re)devient hilare, dont il s’est occupé d’à peu près tout (réal, écriture, jeu, compositeur). Et même si on ne partage pas l’enthousiasme quasi unanime des festivaliers autour de Thunder Road, dans le jeu à qui trouvera l’auteur de majeur de demain sur la Croisette, on mettrait facilement une pièce sur l’ami Jim dans cette catégorie.
sortie france : 12 septembre 2018 (Paname)

Thunder Road
Thunder Road
En liberté!
En liberté!
Ayka
Ayka
In my room
In my room

16
IN MY ROOM
Ulrich Köhler (allemagne) – liste wask : non classé

Un certain regard (absent du palmarès). Habitué des joutes berlinoises plus que celles de Cannes, le francophile réalisateur germanique Ulrich Köhler (il a étudié les Beaux-Arts à Quimper) a remué le dernier jour de la sélection un certain regard avec In my room, une sorte de remake teuton de Je suis une légende avec Will Smith. On y voit en effet Hans Löw, acteur longiligne et sec vu davantage dans la série Tatort qu’au cinéma, incarner le dernier homme sur Terre. Pourtant rien ne prédisposait le film à nous amener jusque là, la première demi-heure ressemblant plus à la chronique désabusée d’un homme plus à l’aise dans l’accompagnement à la fin de vie de sa chère grand-mère que dans celle de trouver sa place sur Terre. Une forme que l’on aura vue souvent cette année : basculer de genre même plusieurs fois dans le même film.
sortie france : à dater (sans distributeur)

15
EN LIBERTÉ!
Pierre Salvadori (france) – liste wask : non classé

Quinzaine des réalisateurs (prix SACD). Pour sa dernière sélection à la tête de la quinzaine, Edouard Waintrop a vu juste en sélectionnant pour la première fois (!) à Cannes Pierre Salvadori (Les Apprentis, Après vous). Son neuvième est la quintessence de son cinéma, sans doute son film le plus drôle (il est rare d’entendre une salle cannoise rire autant aux éclats). L’histoire d’une fliquette veuve d’un inspecteur considéré comme un héros local qui découvre forfuitement que ce dernier était le pire des ripoux. Lorgnant vers Blake Edwards dans le rythme, la loufoquerie et l’écriture aux ciseaux dorés (avec Benoît Graffin et Benjamin Charbit), En Liberté! a tout de son titre. Pas tellement feel-good, sans star de la comédie hexagonale (Pio Marmaï dans un rôle qui lui ouvre la route aux César, Adèle Haenel et Damien Bonnard) mais un plaisir évident de filmer du cinéma populaire dans ce que ça a de plus noble. Et quelques scènes déjà cultes comme ce hold-up en tenue sado-maso. Ébouriffant. Rendez-vous en salles fin octobre. Succès garanti.
sortie france : 31 octobre 2018 (Memento)

14
LES ÉTERNELS
Jia Zhang-ke (chine) – liste wask : 01/100

Compétition (absent du palmarès). Il avait fier allure notre numéro un des 100 films pour Cannes 2018 ! Après le film de sabre ou le mélo, Jia Zhang-ke s’attaque cette fois au film noir, réinvente le genre et impressionne. Absent notoire du palmarès 2018, le cinéaste chinois, l’un des plus grands auteurs de notre époque, coupable de quelques chefs d’oeuvre absolus (Still Life, A Touch of Sin), commet avec Les Éternels un film-somme. Catharsis de son oeuvre, le film finira de convaincre les fidèles de Jia qu’il s’installe durablement au panthéon des auteurs actuels mais laissera sans doute les autres un peu de côté tant le film ne se donne pas facilement. Zhao Tao, son épouse et muse, livre une nouvelle performance fabuleuse, sorte de Meryl Streep low profile à la fois puissante et fragile. De tous les plans.
sortie france : 26 décembre 2018 (Ad Vitam)

Climax
Climax
Les Eternels
Les Eternels
Sauvage
Sauvage

13
SAUVAGE
Camille Vidal-Naquet (france) – liste wask : non classé

Semaine de la critique (prix révélation Louis Roederer pour Félix Maritaud). Pour son premier film, Camille Vidal-Naquet est parti « d’un personnage solitaire, en recherche d’affection, qui a en lui une force d’aimer inébranlable, inconditionnelle. Un garçon saisissant des moments de tendresse dans les endroits les plus inattendus ». « Dès le départ, j’avais en tête », confie le réalisateur « l’image d’un garçon du trottoir qui dit Moi j’embrasse« . Un corps à la dérive comme seule valeur rempart contre la fin programmée et la déchéance. Le film français en compétition cette année à la Semaine de la Critique ne nous épargna rien. Mais surtout nous révèle Félix Maritaud un acteur rare aussi fragile qu’électrique dont on reparlera aux César 2019.
sortie france : 22 août 2018 (Pyramide)

12
CLIMAX
Gaspar Noé (france) – liste wask : 64/100

Quinzaine des réalisateurs (Art Cinema Award). On croyait voir Psyché (titre original) on a vu Climax, la nouvelle hallucination signée Gaspar Noé (Seul contre tous, Irréversible) l’enfant terrible du cinéma français. Jamais là où on l’attend mais toujours à Cannes finalement (mais pour la première fois à la quinzaine). De Cerrone à Patrick Hernandez en passant par Daft Punk, Gaspar Noé a fait danser le Théâtre Croisette. L’histoire n’a que peu d’importance tant la forme et le travail du cinéaste se joue sur l’instant et l’instinct, même si elles conditionnent pas mal les événements à venir. Une bande de danseurs prépare dans une grande maison isolée un prochain spectacle. Une vingtaine de personnages aussi différents les uns que les autres en mode voguing, waacking ou krumpet à la tchatche facile. Des moments virtuoses (la première moitié façon battle royale of dancefloor) et un film qui va crescendo vers le chaos sans jamais céder à la provoc facile. Un Gaspar apaisé pourrait-on dire.
sortie france : 19 septembre 2018 (Wild Bunch)

Under The Silver Lake
Under The Silver Lake

11
UNDER THE SILVER LAKE
David Robert Mitchell (états-unis) – liste wask : 17/100

Compétition (absent du palmarès). Quasi booké l’an dernier par Thierry Frémaux, celui-ci s’est fait attendre. Nouveau film de l’un des jeunes auteurs US en vogue (The Myth of the American Sleepover, It Follows), Under The Silver Lake fut l’un des films les plus clivants de la compétition cette année. On est du côté des lovers de ce LA movie hallucinatoire avec Andrew Garfield solaire et tout droit sorti d’un film des frères Coen. DRM pose les questions essentielles (Pourquoi diable se baigne-t-on dans des piscines sur rooftops alors que l’on a l’océan ?), nous balance du R.E.M. à fond de cale en soirée, et livre à n’en pas douter ce type de film cannois qui devient culte loin du tumulte de la Croisette. Y a qu’à voir, revenu de Cannes, c’est l’un des films que l’on a le plus envie de se refarcir. Et ce n’est pas le cas de tous !
sortie france : 08 août 2018 (Le Pacte)

10
NOS BATAILLES
Guillaume Senez (belgique) - liste wask : 90/100

Semaine de la critique (séance spéciale). Nos Batailles du belge Guillaume Senez qui, après son excellent premier film (Keeper), confirme tous les espoirs portés en lui. Une histoire de père courage et syndicaliste qui mènent tous les combats avec la même rage. C’est écrit avec une justesse d’orfèvre suisse et interprétés avec des acteurs au sommet, Romain Duris (que l’on n’a pas vu aussi fort depuis De battre mon coeur s’est arrêté), Laure Calamy et Laetitia Dosch à la fois tendre et hilarante. La scène du film sur Le Paradis Blanc de Michel Berger est déjà étiquetée dans le panthéon de nos souvenirs cannois 2018.
sortie france : 10 octobre 2018 (Haut et Court)

9
UNE AFFAIRE DE FAMILLE
Hirokazu Kore-eda (japon) - liste wask : 28/100

Compétition (Palme d’or). On l’attendait haut tellement on aime le film mais peut-être pas si haut. Avec cette palme d’or (de consensus ?) le japonais Kore-eda s’octroie une place de choix au panthéon des cinéastes japonais contemporains après ses aïeux Kurosawa ou Immamura. Alors oui Une affaire de famille n’est sans doute pas au niveau de Tel Père tel fils et encore moins de celui de Nobody Knows mais quel cinéaste actuel filme aussi bien les enfants, la famille et le rapport si délicat à l’éducation et à la transmission. On ne le prend jamais comme critère mais c’est le seul film à nous avoir tiré une larme. Une larme simple des histoires qui bouleversent de la plus belle des manières, sans contrainte.
sortie france : à dater (Le Pacte)

Girl
Girl
Leto
Leto
Nos batailles
Nos batailles
Une affaire de famille
Une affaire de famille

8
GIRL
Lukas Dhont (belgique) - liste wask : 55/100

Un certain regard (prix d’interprétation et caméra d’or). Il était l’un des premiers films les plus courtisés par les comités de sélection. Girl confirme les espoirs fondés en lui avant le festival et même au-delà. Une onde de choc dont le festival a eu du mal à se remettre et la naissance d’un cinéaste. Pour couronner le tout, la prestation de Victor Polster à l’écran a soulevé l’émotion bien au-delà de la Croisette. Un des phénomènes du cru 2018 couronné de nombreux prix
sortie france : 10 octobre 2018 (Diaphana)

7
LETO
Kirill Serebrennikov (russie) - liste wask : 30/100

Compétition (absent du palmarès). Serebrennikov avait adapté sur scène Les Idiots, la version dogma de Lars von Trier, un spectacle présenté au Festival d’Avignon et d’une énergie transcendée. Ce puissant esprit de troupe, on l’avait un peu perdu dans Le Disciple. Il est totalement retrouvé dans Leto son nouveau film reparti bredouille de manière incompréhensible du palmarès 2018. L’une des plus puissantes mises en scène vue cette année. Le russe assigné à résidence dans son pays sait générer autour de lui le meilleur de ses équipes, ça transpire sur l’écran, inventif et provocateur : écritures et dessins rajoutés aux images en post-production, ou apostrophes directes au spectateur à plusieurs reprises comme le ferait un acteur de théâtre à la salle… Du très grand cinéma dans un noir et blanc à couper et des instants de grâce totale comme une scène bord de plage en début de film dont on aimerait qu’elle ne s’arrête jamais.
sortie france : 05 décembre 2018 (Bac Films)

6
BURNING
Lee Chang-dong (corée du sud) - liste wask : 13/100

Compétition (absent du palmarès). Attendu depuis huit ans, le nouveau film de l’ancien ministre de la culture coréen Lee Chang-dong (Secret Sunshine, Poetry) a propulsé tous les esthètes du grand cinéma dans une allégresse communicative. Tiré d’une nouvelle de l’auteur japonais Haruki Murakami (Les granges brûlées), Burning fait partie de ces films qui surprend sans cesse les certitudes du spectateur. Quand le film semble nous contait une agréable et mystérieuse histoire d’amour, Lee Chang-dong bascule sans crier gare dans une version fantomatique de Jules et Jim, et sans parler de l’épilogue saisissant et magnétique. Son absence du palmarès restera longtemps comme l’une des grandes injustices cannoises. L’un des films qui marqueront l’année et dont on se souviendra encore longtemps étendard de l’édition 2018. Citons enfin le trio d’acteurs : la mystérieuse Jun Jong-seo, le beau Steven Yeun (Okja) et le jeune et stupéfiant Yoo Ah-in.
sortie france : 29 août 2018 (Diaphana)

Birds of passage
Birds of passage
Burning
Burning
Dogman
Dogman
Shéhérazade
Shéhérazade

5
BIRDS OF PASSAGE
Ciro Guerra, Cristina Gallego (colombie) – liste wask : 09/100

Quinzaine des réalisateurs (absent du palmarès). L’ascension continue pour Ciro Guerra, l’une des meilleures nouvelles données ces dernières années par le cinéma sud-américain. Après l’impressionnant L’Empreinte du Serpent et avant un projet en langue anglaise avec Johnny Depp, Mark Rylance et Robert Pattinson (Waiting for the Barbarians), le colombien a coréalisé avec son épouse Cristina Gallego Birds of passage, un western colombien avec sa dose de tragédie grecque. Une merveille de mise en scène qui a ouvert divinement la quinzaine des réalisateurs et que l’on aurait aisément vu en compétition.
sortie france : 19 septembre 2018 (Diaphana)

4
SHÉHÉRAZADE
Jean-Bernard Marlin (france) - liste wask : 83/100

Semaine de la critique (séance spéciale). Avec ce projet passé et primé par la Fondation GAN (Lauréat 2017), Jean-Bernard Marlin passe au long après son ours d’or du court métrage décroché en 2013 avec La Fugue. Distribué par Ad Vitam et tourné à Marseille, Shéhérazade conserve les thèmes et le style de prédilection de l’auteur : un casting presque exclusivement composé de non-professionnels et un style documentaire réaliste pour relater les méandres de la délinquance juvénile. Marseille la rebelle s’offre enfin un film à sa hauteur. Une sorte de mix entre La Cité de dieu de Meirelles et Les Beaux Gosses de Riad Sattouf, mais à la sauce pastis. Un Marseille d’une authenticité jamais vue sur grand écran. Du grand art et notre coup de coeur du festival 2018.
sortie france : à dater (Ad Vitam)

3
DOGMAN
Matteo Garrone (italie) - liste wask : 12/100

Compétition (prix d’interprétation masculine). Le réalisateur de Gomorra a secoué son monde avec un nouveau film canin et ultra-violent. Une histoire de David contre Goliath dans une Italie aux abois. Après les éprouvants Realité et Le Conte des Contes, puis le surestimé Gomorra, le cinéaste italien nous a cueilli à froid. Son Dogman est une grande fable bestiale enivrante du plus fort contre le plus faible. L’un des films les plus courts de la compétition (1h40 un quasi court métrage à l’échelle cannoise) mais sans doute l’une des plus belles constructions que l’on ait vu jusqu’à présent. Inspiré d’une histoire vraie survenue en 1968, Dogman raconte l’histoire d’un paisible toiletteur pour chiens et dealer à ses heures perdues qui tombe sous la coupe d’un ami d’enfance devenu repris de justice et cocaïnomane. Un prix d’interprétation masculine mérité pour Marcello Fonte, acteur burlesque au physique de Jacques Brel busterkeatonnisé même si on espérait plus haut au palmarès.
sortie france : 11 juillet 2018 (Le Pacte)

The House That Jack Built
The House That Jack Built

2
THE HOUSE THAT JACK BUILT
Lars von Trier (danemark) - liste wask : 18/100

Hors compétition. Sept ans après Melancholia, Lars von Trier a retrouvé les clés de son camping-car pour gagner la Croisette et et présenter The House That Jack Built. A l’écran, on est d’abord enamouré par la voix de Bruno Ganz, Verge dans le film encore un double de LVT, un esthète vieilli et fatigué de ses pulsions. Le double-confesseur su serial killer de Matt Dillon (puissant comme jamais). Puis vient le temps de la démonstration : enfants snipés comme à la chasse, gorge perforée jusqu’à la langue, seins soigneusement découpés pour souvenir de maroquinerie, découpe de patte de coin-coin vivant, coup de cric sur visage botoxé,… on vous laisse découvrir les autres réjouissances avec Uma Thurman et Riley Keough notamment en victimes expiatoires. Le film, magnifiquement éclairé Manuel Alberto Claro (Melancholia, Nymphomaniac), ne se limite bien évidemment pas à ces provocations. Méticuleux, pervers, sans limites, l’auteur couronné de la palme d’or par Luc Besson en 2000 (Dance in the Dark) nous invite à confesses dans son ultime (?) film. Un film testamentaire, symbole d’une oeuvre au goût de soufre avec ses obsessions, et Johann Sebastian Bach encore, Richard Wagner (Tristan und Isolde) toujours, et même du Bowie beaucoup (« Fame »). Et dans un épilogue sidérant dont on ne révèlera pas la teneur formelle, Lars von Trier va même jusqu’à creuser sa propre tombe nous invitant à le rejoindre dans les limbes. Vingt dernières minutes d’une intensité stupéfiante. Picturales, musicales, ténébreuses.
sortie france : à dater (Les films du losange)

The Long Day's Journey Into Night
The Long Day’s Journey Into Night

1
LONG DAY’S JOURNEY INTO NIGHT
Bi Gan (chine) - liste wask : 22/100

Un certain regard (absent du palmarès). Le jeune prodige de 28 ans apparu avec Kaili Blues a ébloui la Croisette avec son deuxième film attendu au tournant. Une expérience de cinéma d’une rare intensité. Car oui, le film est une merveille. Et puis, comme dans le mirifique Kaili Blues, une scène d’anthologie. Au milieu du film, le héros rentre dans un cinéma. Les quelques spectateurs éparses sont chaussées de lunettes 3D. Le héros s’installe et met les siennes. A nous de jouer et la magie peut s’opérer : un plan séquence en relief  d’une heure in extenso. Une dinguerie
sortie france : à dater (Bac films)

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