2e volet de notre liste des 100 films candidats pour Cannes 2019
80
THE DISCIPLE
Ivan Ostrochovsky (slovaquie)
Berlin, Karlovy Vary, Toronto, Koza le premier film du slovaque Ivan Ostrochovsky a fait le tour du monde raflant bon nombre de lauriers partout où il est passé en 2015. Quatre ans plus tard The Disciple semble prêt à franchir le niveau supérieur, passé par le Work-in-Progress d’aide au développement au Festival Les Arcs. Filmé à la manière de Pawel Pawlikovski dans un impeccable noir et blanc au format 4:3, avec à l’écran le célèbre acteur roumain Vlad Ivanov, le film plonge dans les années de terreur soviétique en Tchécoslovaquie au début des années 1980 suivant deux jeunes partis en Séminaire pour mieux fuir le régime socialiste.
notre avis // un certain regard
79
MANO DE OBRA
David Zonana (mexique) 1er film
Pas de grand Festival de Cannes sans sa révélation mexicaine. L’heureux élu 2019 pourrait bien s’appeler David Zonana dont le premier film Mano De Obra est dans les starting-blocks. Le nom de Zonana n’est pas inconnu. Producteur des films de Michel Franco (Chronic, Les Filles d’Avril), les rôles s’inversent cette fois et c’est Michel Franco qui produit Mano De Obra : une expropriation sauvage de maçons sans scrupule qui tourne mal avec un casting de non-professionnels.
notre avis // un certain regard
78
IL PLEUVAIT DES OISEAUX
Louise Archambault (canada)
Troisième long métrage de fiction pour Louise Archambault après les succès populaires et critiques Familia et Gabrielle (tous deux sélectionnés à Locarno). Le film écrit et réalisé par Louise Archambault est une adaptation du roman à succès éponyme de la canadienne Jocelyne Saucier, publié en 2011. L’histoire intrigante de trois vieux ermites vivant reclus dans les bois. Alors que des incendies de forêt menacent la région, leur quotidien est bousculé par la mort de leur doyen, Boychuck, et l’arrivée d’une octogénaire injustement internée à vie. Une photographe mandatée pour interviewer les témoins des feux les plus meurtriers de l’époque, trouve leur repaire. Avec notamment Rémy Girard, acteur fétiche de Denys Arcand.
notre avis // quinzaine des réalisateurs
77
YVES
Benoît Forgeard (france)
Après Gaz de France (ACID Cannes 2015), Benoît Forgeard gagne de nouveau haut la main le prix du meilleur pitch des 100 films pour Cannes : un apprenti-rappeur en panne d’inspiration trouve de l’aide dans son frigo, frigo doté d’une intelligence artificielle le bien-nommé « fribot ». William Lebghil (Ami-Ami, Première année), Doria Tillier, Philippe Katerine et de nouveau Bertrand Burgalat à la bande-son complètent un casting solaire.
notre avis // semaine de la critique – film d’ouverture
76
POISSONSEXE
Olivier Babinet (france)
3e long avec Robert Mitchum est mort et Swagger (tous deux sélectionnés à l’ACID). Avec Gustave Kervern, l’excellent acteur belge Jean-Benoît Ugeux et India Hair, co-écrit avec David Elkaïm (Cornélius, le meunier hurlant), et mis en musique par Jean-Benoit Dunckel (50% du groupe Air), Poissonsexe c’est l’histoire d’amour d’un biologiste qui met en parallèle ses problèmes affectifs avec ceux de ses poissons, qui ont totalement arrêté de se reproduire pour une mystérieuse raison. Le film est soutenu par Masa Sawada célébre producteur de Michel Gondry (Tokyo !), Leos Carax, Bong Joon-ho, Shôheî Imamura (De l’Eau Tiède Sous Un Pont Rouge) et de Naomie Kawase (Still the Water).
notre avis // quinzaine des réalisateurs
75
LE MILIEU DE L’HORIZON
Delphine Lehericey (belgique)
La cinéaste d’origine suisse installée en Belgique Delphine Lehericey a fini de tourner l’été dernier en Macédoine son deuxième long de fiction, Le Milieu de l’Horizon, adapté du roman éponyme de Roland Buti, avec au casting Laetitia Casta, Clémence Poesy et Jalil Lespert. Révélée à Locarno avec des moyens-métrages et des documentaires, la cinéaste s’est lancée dans l’aventure du premier long en 2013 avec Puppy Love (sélectionné à San Sebastien) porté par l’énergie incroyable de sa comédienne Solène Rigot.
notre avis // semaine de la critique
74
YESTERDAY
Danny Boyle (grande-bretagne)
Une liste de pronostics c’est aussi une histoire de flair. C’est le cas avec Yesterday écrit par Richard Curtis (Love Actually), nouveau film de Danny Boyle (Trainspotting, Slumdog Milionnaire), sur l’histoire d’un musicien (Himesh Patel de la série EastEnders) qui, pour des raisons inconnues, est le seul à se souvenir des chansons des Beatles. Le film fera la clôture du Festival Tribeca à New York début mai mais quelque chose nous dit qu’un passage sur la croisette n’est pas à exclure. Avec Ed Sheeran au casting alors que la star mondiale sera de passage en France (deux dates à Lyon les 24 et 25 mai) en plein Festival, on voit mal Thierry Frémaux ne pas faire les yeux doux à une telle affiche et titiller Universal pour organiser un showcase-événement autour de la projection.
notre avis // hors compétition
73
CHANSON DOUCE
Lucie Borleteau (france)
Ils étaient nombreux sur les rangs pour arracher les droits du prix Goncourt 2016, Chanson douce de Leïla Slimani. C’est Pascal Caucheteux et Why Not Productions qui ont raflé la mise, confiant l’écriture de l’adaptation à Lucie Borleteau et Jérémie Elkaïm (La Guerre est déclarée, Marguerite et Julien) après que Maïwenn se soit retirée du projet. Pour son deuxième long métrage, la réalisatrice de Fidélio s’est entourée de Leila Bekhti, Karin Viard et Antoine Reinartz notamment.
notre avis // un certain regard
72
CERTAIN KIND OF SILENCE
Michal Hogenauer (république tchèque)
Voilà encore un film aperçu en projet dans la ruche du festival Les Arcs. Déjà listé l’an dernier, le deuxième film de Michal Hogenauer (son premier Tambylles avait connu les honneurs de la Cinéfondation en 2012) suit une jeune fille au pair aux prises avec une famille extrêmement mystérieuse, à mi-chemin entre Le Jouet et Canines. Avec au casting Eliska Krenková aperçue dans la série Borgia.
notre avis // un certain regard
71
THE COUNTY
Grimur Hakonarson (islande)
Depuis quelques images révélées au Festival Les Arcs en 2018, le nouveau film de Grimur Hakonarson crée une certaine impatience. Il faut dire qu’avec Béliers, prix un certain regard en 2015, l’Islandais avait fait un sans faute. Et même si The County semble tournait autour du même sujet, une éleveuse est obligée de tout gérer seule après la mort de son mari dans un accident de voiture, à devoir se battre contre les injustices qui dominent une communauté rurale corrompue, le profil pourrait plaire à Cannes.
notre avis // un certain regard
70
UN DIVAN A TUNIS
Manèle Labidi (tunisie) 1er film
L’actrice iranienne Golshifteh Farahani a accepté de tourner dans le projet de premier film de la réalisatrice Manèle Labidi. Un divan à Tunis est une comédie au coeur de la Tunisie tout juste libérée de l’emprise de Ben Ali. Selma vient ouvrir un cabinet de psychanalyse dans une banlieue populaire de Tunis, suscitant curiosité, incompréhension, voire même rejet, elle souhaite écouter et libérer la parole des autres à un moment où un pays entier découvre la liberté de pensée et de parole.
notre avis // un certain regard
69
THE ORPHANAGE
Shahrbanoo Sadat (afghanistan)
En Afghanistan dans les années 1980, Shahrbanoo Sadat continue d’explorer ses personnages de Wolf and Sheep, son premier film sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2016, mais transposés dans un autre contexte. Le film est présenté comme un drame historique musical dans un style rappelant parfois les films Bollywood.
notre avis // quinzaine des réalisateurs
68
LES HEROS NE MEURENT JAMAIS
Aude Léa Rapin (france) 1er film
Remarquée pour des courts métrages multi-récompensés (Locarno, Rotterdam, Clermont-Ferrand), Aude Léa Rapin a finalisé Les Héros ne meurent jamais à temps pour Cannes. Les bonnes fées que sont Sylvia Pialat (Les Films du Worso) et Jean Labadie (Le Pacte) se sont penchées sur ce projet et ont permis à ALR de coécrire avec l’acteur Jonathan Couzinié (Les Confins du monde, Ulysse et Mona) le destin aventureux de deux amis qui rêvent de cinéma. Avec Adèle Haenel et Jonathan Couzinié.
notre avis // quinzaine des réalisateurs
67
THE VISITOR
Sebastian Godwin (grande-bretagne) 1er film
Toujours sans nouvelles de The Visitor, film de genre très ambitieux tourné en seul et même lieu avec pour références Lanthimos, Ozon, Peckinpah ou Haneke, avec la jeune Raffiella Chapman (Miss Peregrine). Aux manettes les frères Godwin, Hugo producteur, Sebastian réalisateur, dont on espère le même destin cannois que certaines fratries célèbres (Coen, Dardenne, Safdie).
notre avis // semaine de la critique
66
SUN
Jonathan Desoindre & Elia Kowalska (france) 1er film
Quand sa coproductrice Julie Gayet (Rouge International) était interrogé sur Sun , premier film du duo Desoindre-Kowalska, à Cannes en mai 2017, elle en parlait comme d’un « film sur le vivre-ensemble à Paris, une comédie très enlevée, avec un personnage qui a du sang indien mais qui a perdu ses origines, et un cousin, musicien, qui débarque d’Inde ». Tewfik Jallab (Né quelque part, La Marche, Lola Pater, ou la série Engrenages) y tient le rôle principal.
notre avis // semaine de la critique
65
MERVEILLES A MONTFERMEIL
Jeanne Balibar (france)
On retrouvera plus haut dans le classement Ramzy Bédia dans un autre film au potentiel cannois. Dans Merveilles à Montfermeil, deuxième long métrage de et avec Jeanne Balibar, l’acteur confirme un virage auteurisant à 180 degrés, entamé plus tôt avec son compère Eric Judor chez Quentin Dupieux (Steak). Le voilà seul en premier adjoint aux côtés d’Emmanuelle Béart, Mathieu Amalric, Bulle Ogier, Florence Loiret-Caille, Marlène Saldana, Philippe Katerine, Valérie Dréville ou Anthony Bajon (La Prière, primé à Berlin). Le film entend trouver un équilibre délicat, franchement loufoque et vraiment politique, ou comment concevoir une comédie sans jamais que le rire ne vire au détriment de l’utopie sociale?
notre avis // semaine de la critique – séance spéciale
64
JARDIN NOIR, CIEL BLEU
Nora Martirosyan (arménie) 1er film
Projet dont le développement a reçu des soutiens un peu partout (à Cannes à la Cinéfondation, Locarno, Angers, Jérusalem), Jardin noir, ciel bleu est le premier film de Nora Martirosyan (prix Arte à la Cinéfondation en 2014). Un aéroport sans avion, un territoire inexistant celui d’une République auto-proclamé du Caucase, une frontière invisible, l’histoire d’une rencontre entre un enfant, une jeune fille et un étranger (Grégoire Colin) qui (se) cherchent une issue.
notre avis // un certain regard
63
REVENIR
Jessica Palud (france) 1er film
Pour son passage au long métrage, la réalisatrice Jessica Palud a choisi d’adapter avec Diastème, le cinéaste Philippe Lioret et « beaucoup de liberté » L’amour sans le faire, le roman de Serge Joncour. Avec Niels Schneider dans le rôle du narrateur et personnage principal qui revient dans sa ferme natale, et Adèle Exarchopoulos, en mère incandescente, ils incarnent les personnages principaux de ce drame produit par Marielle Duigou et Philippe Lioret (Fin Août Productions). Jessica Palud s’est fait remarquer avec son court métrage Marlon (prix Unifrance), avec Jonathan Couzinié, sélectionné dans de nombreux festivals.
notre avis // un certain regard
62
PERSONALIEN
Albert Serra (espagne)
Albert Serra sera bien de retour à Cannes cette année. Après une incompréhensible sélection en catimini en 2016 (son magistral La Mort de Louis XIV avec Jean-Pierre Léaud avait connu l’anonymat d’une séance spéciale en Sélection Officielle), le fantasque réalisateur catalan (Honor de Cavalleria, Le Chant des Oiseaux) a tourné dans un théâtre berlinois cet automne un projet autour de Rainer Wainer Fassbinder dans lequel il reviendrait sur les répétitions chaotiques d’une pièce de théâtre dirigée par le prodige allemand.
notre avis // quinzaine des réalisateurs
61
LA FAMEUSE INVASION DES OURS EN SICILE
Lorenzo Mattotti (italie)
Sans conteste, l’un des films d’animation les plus attendus cette année, cette adaptation d’un roman jeunesse de Dino Buzzatti (1945) a de quoi faire saliver. Réalisée par Lorenzo Mattotti, célèbre illustrateur italien, scénarisée par Jean-Luc Fromental (Loulou, l’incroyable secret) et Thomas Bidegain (co-auteur des films de Jacques Audiard) et produite par Prima Linea (les mêmes derrière La Tortue rouge), cette fable s’annonce aussi puissante que belle.
notre avis // un certain regard