3e volet de notre liste des 100 films candidats pour Cannes 2019
60
WET SEASON
Anthony Chen (singapour)
Wet Season est le nouveau long métrage du réalisateur singapourien Anthony Chen. Révélé en 2013 avec son premier film, le délicat Ilo Ilo, lauréat mérité de la Caméra d’or remise par le présidente (et regrettée) Agnès Varda. Dans Wet Season dont une première image a été dévoilée début février, une professeure de chinois voit sa vie personnelle et professionnelle se désagréger. Elle tente sans succès d’avoir un enfant. Sa rencontre avec un jeune étudiant va tout changer.
notre avis // un certain regard
59
GUEST OF HONOUR
Atom Egoyan (canada)
En écrivant ces lignes, l’on se remémorait depuis quand au juste on avait « perdu » le cinéaste Egoyan ? 2005 avec La Vérité nue ? Sans doute. Quoi qu’il en soit, le nouveau film du réalisateur de De beaux lendemains est prêt, avec notamment Luke Wilson, et il semblerait en meilleure forme.
notre avis // un certain regard
58
LES PLUS BELLES ANNEES D’UNE VIE
Claude Lelouch (france)
50 ans après la Palme d’or de Un Homme et une Femme, Claude Lelouch vient de terminer Les Plus belles années d’une vie, nouvelle variation avec son duo mythique Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée. Avant de mourir, Francis Lai a composé quelques mélodies pour cette « suite ». Attention les oreilles, on nous promet un duo de Nicole Croisille… avec Calogero… Une fois passée une certaine angoisse, on voit mal Thierry Frémaux se passer d’un tel rendez-vous avec l’histoire du Festival. Plusieurs scénarios seraient à l’étude : clôture, hors compétition en salle Lumière ou une séance (très) spéciale à Debussy. Marianne Denicourt et Monica Bellucci complètent le casting.
notre avis // hors compétition – film de clôture
57
PORT AUTHORITY
Danielle Lessovitz (états-unis) 1er film
Acheté par MK2 à Cannes en 2017, Port Authority est le premier film de Danielle Lessovitz. Une histoire d’amour transgenre à New York avec Indya Moore et McCaul Lombardi (American Honey). La réalisatrice américaine a notamment conseillé Vladimir de Fontenay sur Mobile Homes (Quinzaine 2017).
notre avis // quinzaine des réalisateurs
56
LA CORDILLERE DES SONGES
Patricio Guzman (chili)
Nouvel essai du réalisateur du documentaire de référence Le Bouton de Nacre. « Dans mon pays la Cordillère est partout mais pour les Chiliens c’est une terre inconnue. » Après avoir exploré le nord de son pays dans Nostalgie de la Lumière et le sud dans Le Bouton de Nacre, Patricio Guzmàn va questionner, dans ce troisième volet, la beauté mystérieuse de la Cordillère des Andes et son empreinte dans la vie et l’âme des Chiliens. Une des nombreuses et prometteuses productions soutenues par Olivier Père (ARTE France Cinéma) et qui a reçu l’Aide aux Cinémas du Monde de Cannes.
notre avis // un certain regard
55
VERS LA BATAILLE
Aurélien Vernhes-Lermusiaux (france) 1er film
Quoi de plus ambitieux que de vouloir filmer un western pour son premier film. C’est le pari tenté par Aurélien Vernhes-Lermusiaux, réalisateur remarqué pour ses premiers courts métrages montrés à Clermont-Ferrand et Locarno. Coécrit avec Olivier Demangel, c’est le trop rare Malik Zidi et Leynar Gomez (révélée dans la série Narcos) qui tiennent l’affiche de cette intrigue au milieu du XIXe siècle : Louis, un photographe, réussi à convaincre un général de l’armée française de l’envoyer au Mexique pour prendre des clichés de la guerre coloniale qui y fait rage..
notre avis // semaine de la critique
54
ESAU
Pavel Lounguine (russie)
Un vétéran de retour ? L’un des habitués des années Gilles Jacob pourrait bien faire son retour sur la Croisette. Le réalisateur russe est venu trois fois en compétition entre 1990 et 2000 (Taxi Blues, Luna Park, La Noce). Avec le chef opérateur de Bela Tarr, Fred Keleman, et l’acteur Harvey Keitel en tête de gondole, Pavel Lounguine a choisi pour son premier film en langue anglaise de faire une relecture de la Bible autour des figures de Esaü et Jacob.
notre avis // un certain regard
53
CANCION SIN NOMBRE
Melina Leon (pérou) 1er film
Inspiré de faits réels, Cancion sin nombre premier film de la péruvienne Melina Leon évoque une histoire de trafic d’enfants, fait divers qui a fait grand bruit à Lima dans les années 1980. Quelques premières images du film nous laissent entrevoir un impeccable noir et blanc et une photo qui n’est pas sans rappeler celle du dernier Alfonso Cuaron Roma.
notre avis // quinzaine des réalisateurs
52
GOOD BYE MISTER WONG
Kiyé Simon Luang (laos) 1er film
Nous avons déjà évoqué Martin Eden, le nouveau film Pietro Marcello, dont le nom revient de manière insistante du côté de la Quinzaine. C’est une autre production Shellac qui pourrait bien trouver place quelque part à Cannes. Good Bye Mister Wong premier film de fiction du laotien Kiyé Simon Luang, ou l’histoire d’une double renaissance. Celle de France, jeune femme moderne, de père français et de mère laotienne, venue de la capitale Vientiane pour aider sa famille, à bord d’un vieux rafiot restaurant-karaoké. Et celle d’Hugo, un Français de 55 ans, venu au Laos pour retrouver sa femme qui, aussitôt, disparaît sans explications.
notre avis // ACID
51
L’EXTRAORDINAIRE VOYAGE DE MARONA
Anca Damian (roumanie)
Après Le Voyage de Monsieur Crulic (Locarno 2011), la livraison du nouveau film de Anca Damian semble imminente. « L’extraordinaire voyage de Marona encore portée par l’incroyable inventivité de sa réalisatrice et le talent graphique de l’illustrateur Brecht Evens, créateur des personnages consultant graphique. Le film, raconté à la première personne (une petite chienne errante), mêle différentes techniques (2D, 3D, papiers découpés) et propose une profusion d’idées visuelles et poétiques. » comme l’indique Marie-Pauline Mollaret (Ecran Noir) qui a pu en voir quelques extraits au Cartoon Movie le mois dernier.
notre avis // quinzaine des réalisateurs
50
TERMINAL SUD
Rabah Ameur-Zaïmeche (france-algérie)
Et si Ramzy Bédia était notre prince de Cannes 2019 ? Après Jeanne Balibar, c’est le très exigeant Rabah Ameur-Zaïmeche (Dernier maquis, Histoire de Judas) qui lui a confié le premier rôle de son dernier film. Son sixième long métrage intitulé Terminal Sud est annoncé « à mi-chemin entre la chronique de guerre et le thriller politique ». La rencontre de Ramzy avec le cinéma âpre et sanguin du réalisateur franco-algérien donne envie d’y être déjà. Et même si les nouveaux sélectionneurs du Festival de Locarno ont les yeux de Chimène pour le film, on voit mal l’Officielle ou la Quinzaine passer à côté.
notre avis // un certain regard
49
EDEN
Agnes Kocsis (hongrie)
Trois films en 16 ans. Agnes Kocsis prend son temps. Elle choisit ses sujets avec une minutie chirurgicale. La réalisatrice hongroise a présenté ses deux premiers films à Cannes avec un certain retentissement et une reconnaissance critique avérée : Fresh Air à la Semaine de la Critique en 2006 et Adrienn Pal en sélection Un Certain Regard en 2010. On ne sait que peu de choses de l’intrigue de Eden si ce n’est que l’histoire repose sur le destin d’une femme approchant de la quarantaine et qui est allergique à tout, ce qui l’oblige à vivre dans un isolement total.
notre avis // un certain regard
48
LES MISERABLES
Ladj Ly (france) 1er film
Attention bombe à retardement ! Dans la famille Kourtrajmé, je demande Ladj Ly. Il a vécu, caméra à l’épaule, les émeutes de 2005. Il a coréalisé le documentaire A voix nue. Il a depuis 18 mois maintenant, préparé, tourné et finalisé la relecture élargie de son court éponyme nommé aux César 2018 (et primé à Clermond-Ferrand) Les Misérables. Avec Damien Bonnard, Alexis Manenti et Djibril Zonga face caméra, son premier long de fiction a des faux airs de La Haine « 25 ans après ». Le scénario est centré sur Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg et qui intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil en Seine-Saint-Denis. En équipe avec Chris et Gwada, dont les méthodes sont parfois « particulières », il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes.
notre avis // quinzaine des réalisateurs
47
TO THE END OF THE EARTH
Kiyoshi Kurosawa (japon)
Le nouveau Kurosawa est déjà annoncé et la sortie sur les écrans japonais calée au mois de juin. On s’est habitué à ce rendez-vous annuel avec l’un des réalisateurs japonais les plus passionnants de sa génération, même si ce nouvel opus semble un peu mineur (Kurosawa a profité du 25e anniversaire des relations entre le Japon et l’Ouzbékistan pour monter une coproduction nippo-ouzbèke des familles). To The Ends of the Earth mettra en scène une présentatrice de télévision, prudente et repliée sur elle-même, qui se découvre lors d’un voyage en Ouzbékistan.
notre avis // un certain regard
46
VITALINA VARELA
Pedro Costa (portugal)
Nouveau Costa se fait attendre. Nos lecteurs les plus fidèles auront remarqué que l’on parlait déjà de Vitalina Varela dans notre compte-à-rebours 2018. L’un des cinéastes européens favoris des critiques internationaux n’a toujours pas donné de nouvelles rassurantes sur la livraison de son septième film. Même si on n’en sait pas grand chose, Costa semble retourner aux canaux habituels de son cinéma aride, témoin d’un monde sous-terrain des gens de peu ou même de rien sans issue ni solution. Comme à son habitude, le fidèle cinéaste renoue avec ses acteurs fétiches, Isabel Cardoso, Ventura et Vitalina Varela, son héroïne cap-verdienne de 55 ans qui « arrive au Portugal quelques jours à peine après les funérailles de son mari ».
notre avis // quinzaine des réalisateurs
45
CAMILLE
Boris Lojkine (france)
Deuxième long métrage après le très remarqué Hope (Semaine de la Critique 2014) sur les deux dernières années de la vie de la photojournaliste Camille Lepage assassinée en mai 2014 lors d’un reportage en République centrafricaine. Le scénario démarre le 12 mai 2014, sur une route de Centrafrique, quand une patrouille de l’armée française arrête un véhicule suspect. A l’arrière, couchée aux côtés de la dépouille d’un chef rebelle anti-balaka, le corps d’une jeune femme blanche. Camille avait 26 ans. Elle vivait sur le continent africain depuis deux ans et se battait comme une lionne pour se faire une place dans le monde impitoyable du photo-journalisme. Chez Pyramide, on croit beaucoup au film dont le tournage éprouvant s’est terminé fin 2018, et en Nina Meurisse dont ce sera le premier grand rôle après de nombreuses apparitions remarquées chez Agnès Jaoui, Stéphane Brizé ou Solveig Anspach.
notre avis // un certain regard
44
ECHO
Runar Runarsson (islande)
Si l’on en croit les derniers échos (!), un montage abouti pourra être monté à temps aux comités de sélection cannois courant avril. Il faut dire Runar Runarsson (Sparrow, Volcano) est rentré dans un sprint effréné. Tourné en décembre et janvier derniers, le cinéaste entend faire avec Echo « un miroir du monde contemporain » en 59 scènes brossant un portrait intime et tendre de la société islandaise pendant toute la période de l’avent avec son mélange d’excitation et de préoccupation.
notre avis // un certain regard
43
SATURDAY FICTION
Lou Ye (chine)
Après l’affaire dite « des visas chinois » qui a ébranlé la dernière Berlinale (le film de Zhang Yimou n’a pas reçu le sien des autorités chinoises et le film a été purement et simplement retiré du Festival en cours de manifestation), on voit mal comment Cannes pourrait échapper à ces écueils. Alors, s’il faut n’en garder qu’un, notre choix se portera sur Saturday Fiction de Lou Ye, projet plus conséquent qu’à l’accoutumée pour cet habitué de Cannes : film d’époque situé dans les années 1940 avec la star chinoise Gong Li, le japonais Joe Odagiri et le français Pascal Greggory.
notre avis // un certain regard
42
JESSICA
Ninja Thyberg (suède) 1er film
C’est l’un des derniers films à nous être arrivés aux oreilles avant le bouclage de notre liste 2019. Ninja Thyberg n’est pas une inconnue de Cannes. Elle y a présenté Pleasure à la Semaine de la Critique en 2013 en section court métrage. Le cinéma de la réalisatrice suédoise s’articule autour d’une thématique constante : la sexualité comme prisme des passions sociales. Jessica, le nom de son premier long, s’annonce comme un vrai porn drama, sorte de Neon Demon au pays des pornstars qui retracera les mésaventures d’une jeune Suédoise désinhibée ambitionnant de devenir une star du porno à Los Angeles.
notre avis // semaine de la critique
41
LE DAIM
Quentin Dupieux (france)
Quentin Dupieux risque de disputer cette année à Benoît Forgeard (Yves) le titre du pitch le plus WTF des 100 films pour Cannes™ : le personnage principal quitte tout pour s’acheter le blouson de ses rêves, un daim, jusqu’à le plonger à l’obsession et au délire criminel. Jean Dujardin et Adèle Haenel sont les (heureux) nouveaux venus dans l’univers fantastique de Quentin Dupieux (Steak, Réalité, Au Poste). Les équipes du film ont confirmé leur venue en début de Festival dans ce qui sera l’un des premiers événements marquants côté français.
notre avis // quinzaine des réalisateurs – film d’ouverture