Dernier volet de notre liste des 100 films candidats pour Cannes 2019
20
MIDSOMMAR
Ari Aster (états-unis)
Première surprise de cette dernière salve de films : Midsommar revient dans la course. Alors qu’on le pensait hors course, force est de constater qu’un revirement de situation semble en marche. En tout cas, tout porte à croire que les américains de A24 vont montrer le film à certains comités. A24 a déjà avancé la date de sortie américaine à début juillet éloignant la rumeur d’une présentation à Locarno et encore moins à Venise. Mais Ari Aster n’a-t-il pas que des mauvais coups à recevoir d’un passage sur la Croisette ? On peut le craindre, tant l’emballement totalement disproportionné qu’a provoqué Hérédité suscite maintenant une attente démesurée pour son coup d’après.
notre avis // hors compétition
19
IT MUST BE HEAVEN
Elia Suleiman (palestine)
2002, 2009, 2019 ? Les deux derniers films du cinéaste Elia Suleiman étaient en compétition à Cannes (Intervention divine, Le Temps qu’il reste). Avec Sofian El Fani à la photo (Timbuktu, La Vie d’Adèle), le cinéaste Elia Suleiman a tourné It must be heaven, une nouvelle saga burlesque « à la Suleiman » dans laquelle il ressert son personnage à la Tati. Elia Suleiman s’échappe de Palestine à la recherche d’un foyer alternatif, mais se rend finalement compte que la Palestine est toujours là, juste derrière lui. La promesse d’une nouvelle vie tourne rapidement en une comédie des erreurs.
notre avis // compétition
18
THE BEANPOLE
Kantemir Balagov (russie)
L’une des grandes révélations de la sélection officielle ces dernières années s’appelle Kantemir Balagov. Avec la fulgurance d’un Laszlo Nemes, ce disciple de Sokourov a sidéré les festivaliers à Debussy un jour de projection en 2017 avec Tesnota. Un premier film sur une femme enfermée dans sa communauté, son carcan, que Balagov enferme dans son cadre (elle est de tous les plans) avec une mise en scène aussi esthétique qu’inventive. Le producteur de Zviaguintsev s’est penché sur ce cinéaste de moins de 30 ans pour lui permettre de tourner The Beanpole, l’histoire de deux femmes-soldats à Leningrad juste après la Seconde Guerre mondiale.
notre avis // compétition
17
LE TRAÎTRE
Marco Bellocchio (italie)
Son chemin avait l’air tout tracer vers Venise mais un revirement de situation n’est jamais à exclure avec le grand maître italien. D’autant que les cinéastes transalpins ne sont pas légion cette année à postuler à une place en compétition. Cette situation profitera-t-il à Bellocchio qui n’a plus concouru à la Palme d’or depuis 10 ans et la sélection de l’incroyable Vincere ? Le Traître lui permettra faire une nouvelle variation sur une page sombre de l’Histoire contemporaine italienne, celle de Tommaso Buscetta l’un des plus illustres parrains de la Cosa Nostra sicilienne dans les années 1980.
notre avis // compétition
16
MIGNONNES
Maïmouna Doucouré (france) 1er film
C’est notre premier film français le plus attendu. Son court métrage Maman(s) a tout raflé (prix à Toronto en 2015, à Sundance en 2016 et le César en 2017). Ce grand chelem a permis à Maïmouna Doucouré de préparer plus sereinement Mignonnes son premier long coécrit avec Alice Winocour (la réalisatrice de Maryland et bientôt Proxima avait déjà cosigné le scénario de Mustang avec Deniz Gamze Ergüven). Même si des rumeurs en coulisses sèment le trouble quant à la livraison du film pour le mois de mai, on espère voir la comédienne Maïmouna Gueye (Le Flic de Belleville) et un cast de non-professionnel.le.s mettre le feu à la Croisette.
notre avis // un certain regard
15
JEANNE
Bruno Dumont (france)
La Quinzaine avait accueilli Jeanne, l’enfance de Jeanne d’Arc en 2017. Sa suite, opportunément intitulée Jeanne, devrait prendre le même chemin. Egalement inspiré de la pièce de Péguy Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc et toujours interprété par Lise Leplat Prudhomme, le film plongera au début de l’année 1429, en pleine Guerre de Cent Ans et suivra toute la vie de la pucelle d’Orléans, de la libération d’Orléans à la bataille de Paris en passant par son procès pour hérésie.
notre avis // quinzaine des réalisateurs
14
SORRY WE MISSED YOU
Ken Loach (Grande-Bretagne)
Se lassera-t-on un jour d’apprendre la livraison d’un nouveau Ken Loach ? Pas sûr. Sur un scénario de son fidèle Paul Laverty, le lauréat de deux deux palmes d’or (Le Vent se lève, I, Daniel Blake) a tourné Sorry We Missed You en six semaines dans le Newcastle à l’automne dernier, avec Kris Hitchen (The Navigators) et Robbie Ryan à la photo (The Favourite).
notre avis // compétition
13
BACARAU
Kleber Mendonça Filho & Juliano Dornelles (brésil)
C’esr Saïd Ben Saïd qui produit le nouveau film de Kleber Mendonça Filho (Les Bruits de Recife, Aquarius) coréalisé avec Juliano Dornelles. Bacarau est un drame tourné en deux parties avec Udo Kier et Sonia Braga (son égérie de Aquarius). Débutant par la description d’une communauté paisible du sertão brésilien, la suite vire au western. « C’est une sorte de western sur une petite communauté, dans l’ouest de l’état de Pernambouc dans un futur très proche. La communauté est méprisée par une partie du pays. C’est une situation à la Fort Apache, mais sans les Indiens ».
notre avis // un certain regard
12
PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU
Céline Sciamma (France)
Le 4e film de Céline Sciamma (Tomboy, Bande de filles) pourrait bien sonner comme la révélation pour une actrice que l’on aime beaucoup, Noémie Merlant, également en lice pour un autre film classé encore plus haut dans le classement. Elle accompagne Adèle Haenel dans une île isolée en Bretagne, à la fin du XVIIIe siècle, pour lui peindre le portrait. Une fresque des sentiments et du désir à travers laquelle la réalisatrice veut « raconter le présent d’un amour vécu, mais aussi sa longue résonance en nous, qui console de l’avoir perdu ».
notre avis // compétition
11
NOMADLAND
Chloe Zhao (états-unis)
La planète cinéma n’a eu vent du film que début février …2019. Depuis, l’on spécule sur la finalisation ou non du troisième long métrage de l’Américaine Chloe Zhao après l’impressionnant The Rider, sensation de la Quinzaine 2017. Avec Frances McDormand, Linda May, David Strathairn et Charlene Swankie. S’il est prêt à temps, on ne lui voit pas d’autre place qu’en compétition.
notre avis // compétition
10
PARASITE
Bong Joon-ho (corée du sud)
Après Okja, son incursion américaine, premier film historique à avoir bataillé en compétition à Cannes sous la bannière Netflix, le cinéaste Bong Joon-ho revient dans sa Corée natale avec Parasite, un drame familial à l’intrigue tenue secrète mais au casting des plus grandes stars de son pays : Kang-ho Song (Memories of Murder, The Host), Sun-kyun Lee (Hard Day), Woo-sik Choi (Dernier train pour Busan).
notre avis // compétition
9
JUMBO
Zoé Wittock (belgique) 1er film
Nous n’avons que très rarement fait monter si haut dans notre classement un premier film. Jumbo de Zoé Wittock est sur le papier le phénomène annoncé dont raffole Cannes comme a pu l’être Girl l’an passé. Avec Emmanuelle Bercot et Noémie Merlant (encore), Jeanne, une jeune femme timide, travaillant comme gardienne de nuit dans un parc d’attraction et vivant une relation fusionnelle avec sa mère. Alors qu’aucun homme n’arrive à trouver sa place au sein du duo que tout oppose, Jeanne développe d’étranges sentiments amoureux envers Jumbo, l’attraction phare du parc…
notre avis // un certain regard
8
ROUBAIX, UNE LUMIERE
Arnaud Desplechin (france)
Pour son dixième film, Arnaud Desplechin s’essaie au polar et au fait divers. De nouveau accompagné de Léa Mysius à l’écriture, il a jeté son dévolu sur les acteurs Roschdy Zem, Antoine Reinartz – décidément omniprésent dans notre classement (en sera-t-il autrement à Cannes ?) – et Sara Forestier. A Roubaix, un soir de Noël, Daoud le chef de la police locale, et Louis fraîchement diplômé, font face au meurtre d’une vieille femme. Les voisines de la victime, deux jeunes femmes, Claude et Marie, sont arrêtées. Elles sont toxicomanes, alcooliques, amantes et terrifient Louis…
notre avis // compétition
7
C’EST EXTRA
Guillaume Nicloux (france)
On adore cette idée d’écrire des scénarios pour y embarquer Michel Houellebecq et Gérard Depardieu en cure dans un centre de thalassothérapie à Cabourg. L’auteur de ce coup de maître n’est autre que Guillaume Nicloux, auteur d’une oeuvre passionnante films après films (Le Concile de pierre, Les Confins du monde). Houellebecq et Depardieu tentent ensemble de survivre au régime de santé que l’établissement entend leur imposer mais des événements extraordinaires viennent perturber leur programme.
notre avis // compétition
6
LE JEUNE AHMED
Jean-Pierre & Luc Dardenne (belgique)
Les frères belges, double palme d’or (Rosetta, L’Enfant) n’ont jamais raté la compétition avec un de leurs films depuis 20 ans et Rosetta en 1999. Le jeune Ahmed raconte l’histoire d’un jeune garçon belge qui se radicalise. Un conte très contemporain qui revient à l’ADN des premiers films des Dardenne sans aucune star. Ahmed, jeune adolescent, projette de tuer son professeur au nom de sa religion.
notre avis // compétition
5
THE DEAD DON’T DIE
Jim Jarmusch (états-unis)
Tout le monde en cause depuis la publication d’une première bande-annonce survitaminée. Comédie de zombies au casting de doux dingue, The Dead don’t Die le nouveau film de Jim Jarmusch ferait rêver tous les sélectionneurs de Festival au monde, avec Adam Driver, Bill Murray, Tilda Swinton, Chloë Sevigny, Steve Buscemi, Caleb Landry Jones, Selena Gomez, Danny Glover, et aussi Iggy Pop, Tom Waits et RZA… ne cherchez plus les DJ de la soirée du film sur la Croisette.
notre avis // compétition
4
A HIDDEN LIFE
Terrence Malick (états-unis)
Pour son retour annoncé à des films plus narratifs après sa trilogie (A la merveille, Knight of Cups, Song to Song), Terrence Malick va-t-il aussi en profiter pour renouer avec la compétition cannoise ? Avec A Hidden Life (son nouveau titre après Radegund) présenté comme le biopic de l’objecteur de conscience autrichien Franz Jägerstätter, le film a des faux airs haneke-ien (Le Ruban blanc) planté dans l’austérité germanique de la première moitié du XXe siècle, avec August Diehl, Matthias Schoenaerts, et les regrettés Bruno Ganz et Michael Nyqvist.
notre avis // compétition
3
IL ETAIT UNE FOIS A HOLLYWOOD
Quentin Tarantino (états-unis)
Projet auto-proclamé le plus attendu de Cannes 2019. De la boulangerie du Suquet au vendeur de Libé à la sauvette, toute l’économie du cinéma et de la Croisette attend avec impatience le nouveau film de Quentin Tarantino sur le Los Angeles de la fin des années 1960. Foule des grands jours assurée avec sur les marches rouges les deux superstars Brad Pitt et Leonardo Di Caprio, et aussi Margot Robbie, Dakota Fanning, Emilie Hirsch, Kurt Russell, Tim Roth, Michael Madsen. Soyons-en sûrs, le film ne peut pas rater ce rendez-vous avec l’histoire pour les 25 ans de la présentation de Pulp Fiction (le 21 mai).
notre avis // compétition
2
2019
Lav Diaz (philippines)
Et si c’était son année ? Lav Diaz, l’un des grands auteurs du cinéma contemporain, primé dans de nombreux festivals internationaux, mais jamais encore sélectionné en competition à Cannes. Il a réalisé près de 30 films depuis 1998, des documentaires, des courts, ou des (très) longs métrages. Mais c’est seulement depuis 2015 que ses films ont connu une distribution commerciale en France. Comme souvent, peu d’infos ont filtré sur ce dernier film en date.
notre avis // compétition
1
DOULEUR ET GLOIRE
Pedro Almodovar (espagne)
Mon premier de cordée est le film-somme du grand Pedro, Douleur et Gloire sorti courant mars en Espagne (une sortie dans son pays d’origine n’est pas rédhibitoire pour une sélection) et acclamé par tous les observateurs ibériques ou globe-trotters. Avec quelques-uns de ses acteurs fétiches, Antonio Banderas (d’ores et déjà solide prétendant au prix d’interprétation masculine), Penelope Cruz et Julieta Serrano notamment. Almodovar y a mis encore beaucoup de lui dans ce film dépeint comme « une série de rencontres, certaines physiques et d’autres remémorées des décennies plus tard, que fait un réalisateur au crépuscule de sa vie, ses amours, sa mère, la mort ». Prix de la mise en scène pour Tout sur ma mère, il est toujours reparti bredouille depuis son modeste prix du scénario en 2006 pour Volver.
notre avis // compétition
Belagov!
Magnifique travail une fois de plus !
– Donc finalement aucune chance de voir la suite de Mektoub my love ?
– Pas non plus le nouveau film de Jessica Hausner à l’horizon ?
– Et j’aurais bien misé un kopeck sur un film présenté à Sundance Blinded by the light, connaissant la passion de Fremaux pour Springsteen (et le carton de Thunder road l’année dernière)
Bon Cannes, on se croisera peut-être là-bas…
Balagov, énorme attente. Premier montage de près de 3h. Il est passé à la coupe et sera à Cannes. On l’espère très haut celui-là.
Thomas
Kechiche > Venise. Merci pour le message, Christophe. Thomas
Merci pour cet honneur <3
Pas de quoi Anaïs ! #jumbo