Du plaisir simple du buddy movie efficace en sélection Un Certain Regard avec The Climb, premier film réjouissant de l’Américain Michael Angelo Covino.
Cannes 2019 (un certain regard). Au royaume de la bromance, The Climb risque de faire date. Premier long métrage ascensionnel co-écrit et joué par deux (vrais) amis dans la (vraie) vie, Michael Angelo Covino et Kyle Marvin. Révélations devant et derrière la caméra. Ce genre d’histoire très ricaine des Damon-Affleck de l’époque. On leur espère la même carrière.
Kyle et Mike sont les meilleurs amis du monde jusqu’à ce que Mike couche avec la future épouse de Kyle. The Climb raconte cette longue amitié haute en couleur entre deux hommes à travers des années de rire, de tristesse et de colère, et en explore les limites.
Dans une scène d’introduction hilarante, un plan-séquence des derniers kilomètres d’ascension à vélos du col de Vence, le ton est donné. Le rite initiatique vire au règlement de compte verbal et sportif. Le reste du film est au niveau. Quelques grandes scènes successives à quelques mois d’intervalle où l’on ne quitte plus les errements de nos deux anti-héros.
Au-delà des cols hors catégorie des Alpes hexagonales, on perçoit chez Covino beaucoup de références franco-françaises. De la musique old school et kitsch (« Oui paraît-il » de Nicole Martin) en passant par Pierre Etaix, l’influence de la culture française parcourt le film.
Très Woody Allen compatible, le tragi-comique évite soigneusement les lourdeurs de sentiments et la perf de l’acting à tout prix (ce que l’on avait pu reprocher à Jim Cummings dans Thunder Road l’an dernier). Métropolitan ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en arrachant les droits à prix d’or aux yeux et à la barbe de nombreux acheteurs.