A peine quelques semaines, après son échec américain « Donovan », le prodige canadien est de retour en compétition à Cannes avec le film Matthias et Maxime.
Cannes 2019 (compétition). A en croire l’applaudimètre lors de ses apparitions sur grand écran pendant la projection officielle, Xavier Dolan fait partir du gotha des réalisateurs chouchous des festivaliers de tout poil. En larmes déjà sur les marches montant vers le Grand Théâtre Lumière, le réalisateur de Mommy annonçait la couleur d’un film tendance mélo intime à la Dolan
Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l’équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences.
Un Dolan par Dolan avec Dolan. Matthias et Maxime ne surprendra pas les plus fidèles qui se délecteront du film comme d’un nouveau disque de Céline Dion. Pas de surprises au coin de la rue, les basiques sont là : des mamans au bord de la crise de nerfs, des hommes en mal avec leur sexualité, de la musique pop parfois kitsch (Amir et son tube de l’Eurovision a remplacé Céline Dion de Mommy)
Le scénario et les dialogues sont toujours impeccablement travaillés, sans doute le plus grand talent de Xavier Dolan avec celui de la direction d’acteurs. Quelques saillies québécoises dont il a le secret (heureusement les sous-titres français sont là tant la logorrhée est difficile à suivre), avec des punchlines savoureuses à l’encontre de Denys Arcand.
Lui qui vient d’obtenir des prix avec ses deux précédents films en compétition ( Prix du Jury pour Mommy et Grand Prix pour Juste la fin du monde) peu de chances de retrouver le film au Palmarès. On a bien meilleures performances d’acteurs dans d’autres films t de bien meilleurs scénarios cette année (exceptionnelle). Et en terme de mise en scène le film n’arrive jamais à la cheville de Laurence Anyways ou Mommy.