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Les 20 films à retenir de Cannes 2019

1 juin 2019
Thomas
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1 juin 2019
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Une semaine après le palmarès, notre sélection des vingt films qui ont marqué un cru d’ores et déjà historique.

C’est toujours passionnant de comparer sa rétro post-Cannes aux espoirs que l’on formulait à l’orée du Festival. Et sur le papier les perspectives de cette 72e édition étaient énormes, tant l’alliage entre les grands noms, les potentielles confirmations et les nombreuses découvertes paraissait historique. Une semaine après le baisser de rideau, les échos semblent unanimes, le cru 2019 fera date.

Voici les 20 films à retenir avec notamment sa profusion de grands films français, année exceptionnelle pour l’hexagone, avec la lumière éclatante Sciamma, les remarquables Pariser, Dupieux, Bonello et Honoré, les révélations Diop, Ly et Clapin, et la déflagration Kechiche.

Atlantique (Mati Diop)
Atlantique (Mati Diop)
Chambre 212 (Christophe Honoré)
Chambre 212 (Christophe Honoré)

20
ATLANTIQUE
Mati Diop (france)
palmarès : Grand Prix
liste wask : 21/100

Compétition. Il faisait partie des films français les plus attendus du Festival. Élève de l’école du Fresnoy, Mati Diop a enchaîné les distinctions avec ses courts et moyens métrages, de Rotterdam à Marseille en passant par Venise. Même si je ne fais pas partie des premiers défenseurs d’Atlantique, son premier long directement parachuté en compétition, difficile de ne pas reconnaître l’éclosion d’une future grande cinéaste, qui le sait peut-être un peu trop et se regarde filmer avec excès. Voir le film si haut au palmarès (Grand Prix) avec les forces en présence restées bredouille (Tarantino, Malick, Diao) nous arrache un soupir. La splendeur formelle d’Atlantique est entachée par un délitement narratif qui pose problème et laisse le spectateur de côté. Reconnaissons le travail en tout point remarquable de la directrice de la photo Claire Mathon, chef op également de Portrait de la jeune fille en feu. La comparaison avec le film de Céline Sciamma en compétition ne s’arrête pas là, Atlantique ayant longtemps eu pour titre Une prochaine fois le feu…
sortie france // 02 octobre 2019 (Ad Vitam)

19
CHAMBRE 212
Christophe Honoré (france)
palmarès : prix d’interprétation (un certain regard)
liste wask : non classé

Un certain regard. Celui-là on ne l’avait pas vu venir. Au travail encore à la toute fin de l’hiver 2019, Christophe Honoré a réussi à finaliser Chambre 212 quelques jours avant la conférence de presse du 18 avril pour montrer le film aux équipes de Thierry Frémaux. Après la compétition l’an dernier (Plaire, aimer et courir vite), voilà Honoré en sélection Un Certain Regard. Film fulgurant de 90 minutes, digne des derniers Resnais, parfait mélange entre le théâtre (celui des grand boulevards français des années 1970 et 1980) et le cinéma le plus fantaisiste. C’est dans Chambre 212 que l’on aura certainement entendu les meilleures punchlines du Festival 2019 (« Alors c’est ça la belle vie ? Lesbienne en baie de Somme ? » ou « Qui couche encore avec son cousin après 14 ans ? »). Chiara Mastroianni y trouve ici sans doute son plus grand rôle à ce jour, auréolée du prix d’interprétation Un Certain Regard, avant, on fait le pari ici, de la retrouver en bonne place aux César 2020. Benjamin Biolay, Vincent Lacoste, Camille Cottin, Carole Bouquet, les musiques de Scarlatti et Jean Ferrat et un vieux faux sosie de Charles Aznavour (l’excellent Stéphane Roger) viennent compléter une éclatante partition.
sortie france : 30 octobre 2019 (Memento)

18
LA FAMEUSE INVASION DES OURS EN SICILE
Lorenzo Mattotti (italie)
palmarès : néant
liste wask : 61/100

Un Certain Regard. Longtemps pressenti à Venise, ce fut l’une des surprises de l’annonce tardive des compléments de sélection, que La fameuse invasion des ours en Sicile accepte l’invitation de Thierry Frémaux en sélection Un Certain Regard (déjà pourvu d’un autre film d’animation Les Hirondelles de Kaboul de Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec). Même si tout n’y est pas parfait, difficile de ne pas tomber en pâmoison devant cette adaptation de l’oeuvre de Dino Buzzatti datant du milieu du XXe siècle, réalisée par l’illustrateur italien expérimenté Lorenzo Mattotti et co-scénarisé par Thomas Bidegain (le co-auteur attitré de Jacques Audiard). Les univers entre-mêlés et quelques scènes un poil trop impressionnantes risquent de limiter la sortie du film aux seuls grands adultes sans leurs bambins. Le tout est visuellement tellement au-dessus de la moyenne de ce que l’on a l’habitude de voir qu’il est difficile de faire la fine bouche.
sortie france : 09 octobre 2019 (Pathé)

17
LE DAIM
Quentin Dupieux (france)
palmarès : néant
liste wask : 41/100

Compétition. C’était bien le film parfait pour démarrer la Quinzaine des Réalisateurs, et avec elle la première de l’ère Paolo Moretti. Drôle à s’en déboîter les plombages récalcitrants, la nouvelle proposition du tordu Dupieux a touché dans le mille. L’attelage avec Jean Dujardin marche à plein; comment ces deux-là ne se sont pas rencontrés plus tôt. Dans cet univers, notre « OSS 117″ est comme un poisson dans l’eau. Il prend son pied, et nous avec lui, dans ce personnage au bord du précipice, quand la bascule vers la folie devient irrémédiable. L’histoire de Georges qui quitte tout pour s’acheter le blouson (en daim) de ses rêves. Un achat en forme de virée sauvage à la Peckinpah. Un thriller de l’absurde qui fait tranquillement son chemin près de deux semaines après l’avoir vu et témoigne de l’empreinte cinématographique que le réalisateur de Rubber et Au Poste! est en train d’installer dans le paysage français.
sortie france : 19 juin 2019 (Diaphana)

La fameuse invasion des ours en Sicile (Lorenzo Mattotti)
La fameuse invasion des ours en Sicile (Lorenzo Mattotti)
Le Daim (Quentin Dupieux)
Le Daim (Quentin Dupieux)
The Climb (Michael Angelo Covino)
The Climb (Michael Angelo Covino)
Zombi Child (Bertrand Bonello)
Zombi Child (Bertrand Bonello)

16
THE CLIMB
Michael Angelo Covino (états-unis)
palmarès : néant
liste wask : non classé

Un certain regard. Voilà l’une des bonnes surprises auxquelles on ne s’attendait pas forcément. Voir en sélection Un Certain Regard un buddy movie hyper efficace, et la révélation au grand jour du duo américain Michael Angelo Covino (acteur et réalisateur) et Kyle Marvin (acteur), copains à la ville comme à la scène. Le mastodonte Metropolitan ne s’y est d’ailleurs pas trompé arrachant les droits du film au forceps et à coup de gros dollars. Reste à savoir si l’enthousiasme aurait été le même si on l’avait vu à Sundance au milieu d’une assemblée plénière d’auteurs indé US, ou si le charme de voir montré àCannes une telle bromance n’a pas (sur)joué sur notre empathie.
sortie france : à dater (Metropolitan)

15
ZOMBI CHILD
Bertrand Bonello (france)
palmarès : néant
liste wask : non classé

Quinzaine des réalisateurs. Figure incontestée de Cannes 2019, le zombie était de toutes les fêtes, de l’ouverture à la clôture, toutes sélections confondues, une valeur refuge pour le cinéma d’auteur en 2019. Avec Zombi Child, on est loin du mineur The Dead Don’t Die le Jim Jarmusch en ouverture de la compétition. Bertrand Bonello nous sort une variation teen-vaudou en milieu zombie. Des racines haïtiennes jusqu’à la jeunesse française la plus contemporaine, on y entend du Damso dans une scène saisissante. Bonello ou le grand filmeur de la jeunesse d’aujourd’hui. Bientôt 10 longs métrages et pas une seule fausse note en garage. De l’invention à chaque plan. De l’intelligence à chaque coin de rue. Précieux Bertrand.
sortie france : 12 juin 2019 (Ad Vitam)

14
UNE GRANDE FILLE
Kantemir Balagov (russie)
palmarès : prix de la mise en scène (un certain regard)
liste wask : 18/100

Un Certain Regard. Deux ans après Tesnota, l’un des plus grands premiers films vus à Cannes ces dernières années, avec Le Fils de Saul ou La Tierra y la Sombra, le très jeune réalisateur russe Kantemir Balagov (27 ans) remet le couvert. Encore en sélection Un Certain Regard. Encore une fois majestueusement mis en scène. Balagov ou l’histoire d’une révélation dont Cannes a le secret. Tourné dans l’urgence l’automne dernier, Une grande fille surprend encore par la maturité formelle du cinéaste. L’image exagérément esthétique rappelle à qui voudrait l’entendre combien le cinéma est avant tout un art visuel. Et ce qui nous est montré là est tout simplement à couper le souffle. Les plans serrés suffocants de Tesnota ont laissé place à quelques rares respirations plus larges dans ce deuxième long. Un vrai niveau compèt. Ce sera pour la prochaine.
sortie france : 21 août 2019 (ARP Sélection)

Le Traître (Marco Bellocchio)
Le Traître (Marco Bellocchio)
Une grande fille (Kantemir Balagov)
Une grande fille (Kantemir Balagov)
Alice et le Maire (Nicolas Pariser)
Alice et le Maire (Nicolas Pariser)

13
LE TRAÎTRE
Marco Bellocchio (italie)
palmarès : néant
liste wask : 17/100

Compétition. Il n’était pas venu à Cannes depuis Vincere, le maître italien Marco Bellocchio a impressionné la fin de Festival avec Il traditore (Le Traître), chronique passionnante de l’Italie contemporaine, vingt années au cœur de la Cosa Nostra par le prisme du mafieux Tomaso Bruschetta, l’exceptionnel Pierfrancesco Favino à l’écran. Sous ses airs de classique biopic à tiroirs – la première moitié du film patine un peu – Le Traître prend soudain son envol dans l’affrontement de Bruschetta avec le juge Falcone pour ne jamais lâcher d’intensité. A 79 ans, Bellocchio a encore des choses à dire et du Verdi à nous faire entendre. Sans doute l’un des films de la compétition au plus fort potentiel en salles. Un des grands oubliés du palmarès 2019.
sortie france : 06 novembre 2019 (Ad Vitam)

12
ALICE ET LE MAIRE
Nicolas Pariser (france)
palmarès : Label Europa Cinemas
liste wask : 81/100

Quinzaine des réalisateurs. Grand coup de cœur pour le deuxième film de Nicolas Pariser après Le Grand Jeu (à Locarno en 2015). En sortant du Théâtre Croisette, on essayait de se rappeler quel meilleur film dit « politique » on avait eu l’occasion de voir ces dernières années. À ce petit jeu on pense évidemment à L’Exercice de l’Etat film-totem de Pierre Schoeller. Avec Alice et le Maire, Pariser navigue dans ces eaux d’excellence. Un film écrit avec une acuité qu’on aimerait voir plus souvent dans le cinéma français. Distanciation, audace et Fabrice Luchini comme on ne l’a plus vu au cinéma depuis… on ne se rappelle pas l’avoir vu si bon pour dire vrai. Face à lui, Anaïs Demoustier vole comme à son habitude, précieux joyau de notre cinéma contemporain.
sortie france : 02 octobre 2019 (Bac Films)

Viendra le feu (Oliver Laxe)
Viendra le feu (Oliver Laxe)

11
VIENDRA LE FEU
Oliver Laxe (espagne)
palmarès : prix du jury UCR
liste wask : 38/100

Un Certain Regard. Le géant espagnol (il mesure 2 mètres) revient à Cannes après y avoir triomphé en 2016 à la Semaine de la Critique avec Mimosas, Grand Prix de la Semaine. Avec Viendra le feu, premier film en galicien à connaître la Sélection Officielle, Oliver Laxe continue d’explorer ses terres espagnoles, en contant le destin d’un personnage mystérieux sorti de prison et fasciné par les flammes. Le tout revêt une puissance et un mystère organiques, qui exerce encore plusieurs après la projection une fascination étrange.
sortie france : 04 septembre 2019 (Pyramide)

10
LES MISÉRABLES
Ladj Ly (france)
palmarès : prix du jury (ex æquo)
liste wask : 48/100

Compétition. Nul doute que le film fera l’événement lors de sa sortie dans les salles françaises (Le Pacte n’a pas encore communiqué sur son plan d’attaque). Issu de l’écurie Kourtrajmé, Ladj Ly a dynamité le début du Festival avec Les Misérables chronique de territoires en déshérence, avec la caméra au poing comme témoin de son temps. Directement sélectionné en compétition pour son premier film seul aux manettes (il a coréalisé le documentaire A voix nue), le réalisateur filme « son » Montfermeil, ses peuples, ses groupes d’influence, sa misère infinie, ses « bacqueux » justiciers. Des flics de la BAC aux frères musulmans en passant par les gitans, les grands frères ou les petites frappes qui veulent régner plus vite que la musique, Ladj Ly a la bonne idée de ne jamais porter de jugement ou essayer d’apporter des explications excessives. Il laisse tourner, sans y prendre part, juste constat hyper-réaliste et désenchanté d’une France abandonnée à son propre sort. Il y a du Audiard dans cette façon d’accaparer l’attention du spectateur, fasciné et emporté par un dernier tiers de film haletant. On souhaite bien du courage au prochain cinéaste qui s’attèlera au film de « banlieue ». Une référence.
sortie france : à dater (Le Pacte)

9
DOULEUR ET GLOIRE
Pedro Almodovar (espagne)
palmarès : prix d’interpétation masculine
liste wask : 01/100

Compétition. C’était notre numéro un, celui qui trônait tout en haut de nos 100 films pour Cannes. Certain qu’il serait en lice pour la compétition, le nouveau Almodovar venait, courant mars, de sortir sur les écrans espagnols (avec une rumeur plus que laudative) et faisait déjà partie des grands outsiders pour la Palme d’or. Ce ne sera pas encore pour cette fois. Vu très tôt pendant le Festival, le sublime Douleur et Gloire n’a pas résisté aux déflagrations de la deuxième semaine, et l’enchaînement infernal Céline Sciamma, Terrence Malick, Bong Joon-ho et Quentin Tarantino. Dans ce film-testament, Almodovar s’est trouvé un double idoine en la personne d’Antonio Banderas, évident prix d’interprétation. Rétrospectivement Douleur et Gloire restera certainement parmi les plus grandes œuvres de l’espagnol, tranquillement installé aux côtés de Tout sur ma mère et Parle avec elle. Hélas pour lui, le cru cannois 2019 était d’une densité exceptionnelle.
sortie france : 17 mai 2019 (Pathé)

Les Misérables (Ladj Ly)
Les Misérables (Ladj Ly)
Douleur et gloire (Pedro Almodovar)
Douleur et gloire (Pedro Almodovar)
Le Lac aux oies sauvages (Diao Yi'nan)
Le Lac aux oies sauvages (Diao Yi’nan)
The Lighthouse (Robert Eggers)
The Lighthouse (Robert Eggers)

8
LE LAC AUX OIES SAUVAGES
Diao Yi’nan (chine)
palmarès : néant
liste wask : absent

Compétition. Il est toujours bon de faire un pas de côté, de laisser les films s’infuser loin de la frénésie cannoise. Car en sortant de la projection, la sidération l’emportait devant une telle démonstration de mise en scène. Est-ce voir Quentin Tarantino dans la salle, trois jours avant « sa » projection, venu découvrir le nouveau chouchou du cinéma asiatique qu’il chérit tant, qui m’avait incité à placer très haut au palmarès numéro 72. Reparti bredouille, Le Lac aux oies sauvages du chinois Diao Yi’nan (ours d’or 2014 pour Black Coal) se rappelle à notre bon souvenir. Rétrospectivement l’un des exercices de mise en scène les plus impressionnants du Festival, à la manière d’un Hou Hsiao-hsien, délaissant comme lui un peu trop (dans The Assassin) la narration au profit d’un soin impressionnant apporté aux détails, au cadre ou à la photo. La splendeur formelle de la compétition.
sortie france : 10 octobre 2018 (Diaphana)

7
THE LIGHTHOUSE
Robert Eggers (états-unis)
palmarès : prix FIPRESCI (sélections parallèles)
liste wask : absent

Quinzaine des Réalisateurs. On sait de source sûre que Thierry Frémaux a fait, jusqu’au dernier moment, le forcing pour lui offrir une projection haut de gamme en sélection officielle. Mais Robert Eggers avait dans l’idée d’aller faire un tour du côté de la Quinzaine. L’occasion rêvée pour Paolo Moretti pour réussir son premier gros coup de délégué général. Après le saisissant The Witch, l’Américain revient avec un geste de cinéma impressionnant avec cette fois Willem Dafoe et la star Robert Pattinson à l’image, isolés et seuls à la barre. Fleurtant avec l’horreur, la folie et l’expérimentation, on ne serait pas étonné de voir The Lighthouse, fulgurance tournée sur pellicule noir et blanc en format 1:1, passé très vite au rang d’objet de culte cinéphilique. Un classique du genre par un des grands nouveaux auteurs américains émergents avec David Robert Mitchell, Ari Aster ou Jordan Peele. Quand on voit parfois les délires de Gaspar Noé tournés en rond dans un manque de direction affirmée, Robert Eggers lui sait ce qu’il ose montrer, vers la psyché la plus délirante, toujours au profit d’une intensité formelle et narrative de très haute tenue. On vous le dit, déjà un classique.
sortie france : à dater (sans distributeur)

6
UNE VIE CACHEE
Terrence Malick (états-unis)
palmarès : néant
liste wask : 04/100

Compétition. Cela fait maintenant une dizaine d’années que Terrence Malick a trouvé son cinéma, la forme avec laquelle il se sent le plus à l’aise. Une empreinte artistique grandiloquente aperçue depuis Le Nouveau Monde, révélée au grand jour dans la palme d’or The Tree of Life et expérimentée à l’extrême depuis dans son triptyque controversé A la merveille, Knight of Cups et Song to Song. Dans Une vie cachée, le réalisateur redescend sur terre et trouve une identité plus narrative pour raconter le portrait d’un autrichien qui, porté par sa foi, va résister au nazisme. Une vie cachée ressemble à l’accomplissement de son oeuvre, à mi-chemin entre ses grands débuts, de Badlands à La Ligne Rouge, et sa période récente. A travers ce long parcours philosophique d’un homme jusqu’au-boutiste, Malick parle de lui, d’un homme à la fin de sa vie qui n’aura dérogé à aucune contrainte esthétique ou morale tout au long de sa vie de cinéaste. Bien des films sur la Seconde Guerre Mondiale essaie de s’approcher du Mal, Malick lui s’intéresse à une forme de Bien absolu, renversant le point de vue à l’aide d’images d’archives et d’ellipses importantes. Comment la grandeur humaine s’affranchit des plus terribles combats. En bonus, Une vie cachée nous permet une dernière fois de voir à l’écran l’immense Bruno Ganz disparu en début d’année.
sortie france : 29 août 2018 (UGC)

A Hidden Life (Terrence Malick)
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J'ai perdu mon corps (Jérémy Clapin)
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Once Upon a Time... in Hollywood (Quentin Tarantino)
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Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma)
Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma)

5
J’AI PERDU MON CORPS
Jérémy Clapin (france)
palmarès : Grand Prix Nespresso
liste wask : 09/100

Semaine de la Critique. Seul représentant français de la compétition à la Semaine de la Critique, le premier film d’animation de Jérémy Clapin est une merveille d’inventions. Adaptation du best-seller de Guillaume Laurant (Happy Hand), le cinéaste Jérémy Clapin fait une entrée fracassante dans l’univers foisonnant de l’animation à la française naviguant de manière avantageuse entre la romcom, le cinéma fantastique, et l’horreur aussi parfois et tout cela avec un sens de la narration rarement atteint dans les films vus à Cannes cette année. On lui aurait facilement donné le prix du scénario s’il avait pu intégrer la Compétition. Quand bien même, il a obtenu tout naturellement la récompense suprême de la Semaine de la Critique (Grand Prix Nespresso). On pense bien évidemment aux grands chefs-d’oeuvre de l’animation japonaise mêlant thriller, comédie et mélo, J’ai perdu mon corps est de cette trempe-là, celle des seigneurs. Rezo Films a eu le nez creux. Sortir sur les écrans français un tel joyau est un cadeau du ciel qui illuminera son catalogue cette année.
sortie france : à dater (Rezo Films)

4
ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD
Quentin Tarantino (états-unis)
palmarès : néant
liste wask : 03/100

Compétition. Incontestable événement du Festival, le nouveau film de Tarantino a réussi à surprendre son monde. Finis les exercices de style dont il est devenu le maître depuis les années 1990, pervertissant tous les genres avec obsession et fétichisme, de Reservoir Dogs à Kill Bill. Once upon a time… in Hollywood est son film le plus personnel, d’une mélancolie merveilleuse. Avec la reconstitution de l’année 1969 à Los Angeles Tarantino se tire le portrait par l’entre-mise des sans-grades de la planète Hollywood, des lucky losers magnifiques qui l’ont fasciné depuis sa plus tendre enfance dans cette machine à rêve de la Côte Ouest. Pour une génération de cinéphiles, la filmo de Tarantino a accompagné et ponctué son histoire avec le cinéma, brisant tous les codes et faisant la synthèse de tous les genres et tous les mythes. Once upon a time… in Hollywood est en ce sens une rupture, le premier Tarantino de l’époque Netflix, celle où le cinéma n’est plus le seul divertissement populaire, mis à mal par la concurrence de la TV, des jeux vidéos ou des réseaux sociaux. On sent une certaine gravité dans le personnage de Leo DiCaprio comme s’il avait conscience du déclin annoncé. Alors oui comme dans Inglourious Bastards, le réalisateur s’arrange avec l’Histoire et l’intégration du drame Charles Manson-Sharon Tate pourra en choquer plus d’un mais le cinéma reste le cinéma et c’est là bien l’essentiel.
sortie france : 14 août 2019 (Sony)

3
PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU
Céline Sciamma (france)
palmarès : prix du scénario, queer palm
liste wask : 12/100

Compétition. Le quatrième film est un coup de maître.sse. Céline Sciamma confirme après Naissance des pieuvres, après Tomboy, après Bande de filles, la place majeure qu’elle tient dans le gotha du cinéma d’auteur. Voir comment elle arrive à mystifier les dogmes patriarcaux pour peindre une galerie de personnages de femmes et de passion dans un sublime film en costumes est une des grandes réussites de Cannes 2019. Le mari qui commande un portrait de sa future promise, une entreprise très masculine qui se transforme en une rencontre de femmes passionnelle(s). Ou comment la relation fulgurante entre une peintre et son modèle s’instaure dans une attirance physique, dialectique et intellectuelle. Sa place au palmarès est un juste retour des choses même si le prix du scénario est peut-être le moins adéquat, on lui aurait préféré le Grand Prix ou du moins un prix de la mise en scène ou des interprétations pour les lumineuses Adèle Haenel et Noémie Merlant.
sortie france : 18 septembre 2019 (Pyramide)

Parasite (Bong Joon-ho)
Parasite (Bong Joon-ho)

2
PARASITE
Bong Joon-ho (corée du sud)
palmarès : Palme d’or, prix AFCAE
liste wask : 18/100

Compétition. On n’a pas fini de crier notre amour pour le film de Bong Joon-ho. Favori des critiques français et internationaux. Favori des festivaliers. Et donc favori du jury présidé par Alejandro Gonzalez Inarritu qui lui a remis la Palme d’or. L’auteur de Memories of Murder et The Host arrive à l’apogée de son oeuvre avec Parasite, film éminemment politique déguisé dans un formidable thriller à tiroirs qui ne cesse de surprendre à coup de twists invraisemblables. Car Bong Joon-ho est d’abord et avant tout un formidable raconteur d’histoires. On y rit, on y frissonne mais on y prend un plaisir fou. La séance de presse n’a pas résisté à quelques applaudissement en plein film à l’issue de séquences à couper le souffle. Quel plaisir de voir un des plus grands cinéastes en activité récompensé pour son film le plus abouti. Sommet irrésistible de la compétition 2019.
sortie france : 5 juin 2019 (The Bookmakers)

Mektoub My Love : Intermezzo (Abdellatif Kechiche)
Mektoub My Love : Intermezzo (Abdellatif Kechiche)

1
MEKTOUB MY LOVE : INTERMEZZO
Abdellatif Kechiche (france)
palmarès : néant
liste wask : non classé

Compétition. Le numéro un de mes 20 films de Cannes 2018 était le chinois Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan, un geste de cinéma prodigieux. Pour ce qui est de Kechiche, on admettra en toute franchise que l’on n’y croyait pas du tout pour ce Cannes 2019, le laissant ostensiblement de côté dans la liste des 100 films pour Cannes en avril dernier, pensant le comité de sélection frileux et craintif des polémiques et autres sautes d’humeurs du réalisateur de La Vie d’Adèle (chapitre 1 et 2). Ce fut le dernier film annoncé en compétition dans les derniers compléments additionnels, sans étalonnage ni génériques, comme un délire hypnotique et fascinant. Après avoir pris un plaisir fou à découvrir la compétition 2019 d’une incroyable densité, Mektoub My Love : Intermezzo est venu parachever le tout. On se délectait à l’idée de découvrir la suite du Canto Uno. Que nenni, cet Intermezzo n’était qu’un intermède libre, Kechiche y propose un instantané formel de 3h30 (montage cannois qui pourrait évoluer en salles) réparti en 20 minutes de plage, 3h de boîte de nuit et 20 minutes de scène porno ultra sexuelle. Une expérience de cinéma qui traverse l’écran et laisse le spectateur sonné par ce qu’il vient de subir. Une liberté de ton totale incarnée par Ophélie Bau, muse incandescente de Kechiche, dont on ne clamera jamais assez la sensationnelle partition sans limites ni tabous qu’elle livre encore ici. L’uppercut hors catégorie d’un cru 2019 historique.
sortie france : à dater (Pathé)

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