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Thomas

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100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020 : Classement de 1 à 20

24 avril 2020
Thomas
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Dernier volet de notre liste des 100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020

 

The French Dispatch
The French Dispatch

20
THE FRENCH DISPATCH
Wes Anderson (états-unis)

Wes Anderson n’en finit plus d’empiler les stars. Son « Grand Angoulême Hôtel » ne déroge pas à la règle. Cocardien que nous sommes, ne citons que les frenchys et francophones de l’étape charentaise : Timothée Chalamet, Léa Seydoux, Cécile de France, Mathieu Amalric, Denis Ménochet, Lyna Khoudri, Guillaume Gallienne, Hippolyte Girardot, Vincent Macaigne, Félix Moati, Benjamin Lavernhe, Stéphane Bak, l’indispensable Alexandre Steiger (de chez Les Chiens de Navarre notamment). Tout cela sans citer Bill Murray, ni Elisabeth Moss, ni Tilda Swinton, ni Owen Wilson, ni Henry Winkler ni notre absolue chouchoute Saoirse Ronan. Quelle folie. Le Top 20 est bien lancé je crois.
potentiel // compétition

19
PARADIS SALE
Bertrand Mandico (france)

L’intrigue se déroule dans un futur chimérique sur After Blue, une planète d’une autre galaxie, planète vierge où seules les femmes peuvent survivre au milieu d’une flore et d’une faune inoffensives. N’en jetez plus pour la hype. Après Les Garçons sauvages le nouveau Mandico Paradis sale embarquera Elina Löwensohn, la débutante Paula Luna Breitenfelder, Vimala Pons, Agata Buzek, Pauline Lorillard, Camille Rutherford, Anaïs Thomas et Claire Duburcq.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

18
GOODNIGHT, SOLDIER
Hiner Saleem (irak)

Passé dans l’escarcelle de The Party Film Sales à Berlin, la nouvelle entité de ventes d’Etienne Ollagnier (Jour2Fête), le nouveau film de Hiner Saleem (Vodka Lemon) abordait confiant la présélection cannoise, après Kilomètre Zéro (Compétition 2005) et My Sweet Pepper Land (Un Certain Regard 2013). Un jeune couple ayant réussi à surmonter la haine de leurs familles respectives, mais qui se retrouve confronté à une nouveau défi quand le mari devient impuissant après s’être fait tirer dessus.
potentiel // compétition

17
ALGÉRIEN PAR ACCIDENT
Karim Aïnouz (brésil)

Le cinéaste brésilien d’origine algérienne s’est rendu pour la première fois sur les terres de ses aïeux en février 2019 au moment-même où commençaient les manifestations de masse dans le pays. De cette expérience il en tirera un documentaire Nardjes A. 2019 présenté à la Berlinale en février dernier (juste après que son mélo La Vie invisible d’Euridice Gusmão ne triomphe en sélection Un Certain Regard à Cannes en mai 2019). Karim Aïnouz est ensuite retourné à Alger avec le projet d’y tourner Algérien par accident, un essai autobiographique en forme de road-movie à la recherche de ses racines et l’héritage de la lutte pour l’indépendance contre la domination coloniale française. « Alors que le Brésil se fondait littéralement en quelque chose d’horrible avec le gouvernement Bolsonaro, je suis arrivé dans ce pays, supposé être ma deuxième patrie, qui a quelque chose de vraiment beau, des jeunes dans les rues, marchant un vendredi, luttant pour la démocratie. C’était presque une sorte de scénario épouvantable et génial en même temps ».
potentiel // compétition

16
THE LAND OF HAPPINESS
Im Sang-soo (corée du Sud)

Après les incroyables Une femme coréenne ou The President’s Last Bang, le Coréen Im Sang-soo a connu par deux fois la compétition à Cannes avec The Housemaid (2010) et L’Ivresse de l’argent (2012). Alors que son dernier film en date Intimate Enemies, est resté inédit en France, l’un des symboles de l’âge doré du cinéma coréen revient comme un postulant sérieux à la compétition cannoise. Dans The Land of Happiness, deux hommes se rencontrent par hasard et décident de partir ensemble pour un trip à la recherche du bonheur. Pour incarner les rôles-titres deux stars incontestables : le monumental Choi Min-Sik, inoubliable dans Old Boy et Ivres de femmes et de peinture, et le jeune Park Hae-Il vu chez Bang Joon-ho (Memories of Murder, The Host).
potentiel // compétition

The Land of Happiness
The Land of Happiness
Été 85
Été 85
Mon légionnaire
Mon légionnaire
Three mothers
Three mothers

15
ÉTÉ 85
François Ozon (france)

Le rythme ne faiblit pas. Avec son film par an, François Ozon arrive peu ou proue à jouer toujours placé dans l’une des trois grandes places européennes. Dernier en date, Grâce à Dieu à Berlin en 2019 qui n’a vu que Synonymes (de Nadav Lapid) lui soufflait de peu l’Ours d’or. Car oui Ozon n’est pas très ami avec les récompenses festivalières. Pour sa huitième collaboration de rang avec Eric et Nicolas Altmayer (Mandarin), le cinéaste espère conjurer le sort. Été 85 ou la chronique estivale dans une station balnéaire normande, Ozon se demandera « à quoi rêve-t-on quand on a 16 ans dans les années 1980 » avec les prometteurs Benjamin Voisin, Félix Lefebvre et Philippine Velge, et pour les entourer Valeria Bruni-Tedeschi, Isabelle Nanty et l’inévitable complice Melvil Poupaud.
potentiel // compétition

14
MON LÉGIONNAIRE
Rachel Lang (france)

Remarquée avec son premier long métrage Baden Baden qui avait fait sa première mondiale un peu en catimini dans le gargantuesque Forum de la Berlinale en 2016 avant de passer dans plus de 60 festivals internationaux et d’être distribué dans une douzaine de territoires (dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine), Rachel Lang ambitionne cette fois une place au soleil de Cannes avec Mon Légionnaire. Comment les couples avec légionnaires font pour survivre, des hommes qui se battent pour la France, des femmes qui luttent pour garder leur amour bien vivant. Avec Louis Garrel dans l’habit du soldat.
potentiel // un certain regard

13
THREE MOTHERS
Naomi Kawase (japon)

Si son dernier film (avec Juliette Binoche) n’a pas eu les honneurs de Cannes, il est bien le seul tant le rond de serviette est tatoué sur l’avant-bras de Naomi Kawase. Pour son retour à un film japono-japonais, la réalisatrice de Shara adaptera la nouvelle de Mizuki Tsujimura. Un jeune couple qui, après une longue et pénible expérience du traitement de l’infertilité, choisit de passer par l’adoption. Six ans après avoir adopté un petit garçon, ils reçoivent un appel téléphonique menaçant d’une femme prétendant être la mère biologique de l’enfant et qui est prête à leur extorquer de l’argent à tout prix.
potentiel // compétition

12
MAINSTREAM
Gia Coppola (états-unis)

Pas touche à Gia ! Son deuxième film a subi une totale préemption de la part de l’Officielle. Carlo Chatrian a bien tout essayé pour attirer le film pour son premier Berlin mais rien n’y a fait. Thierry Frémaux avait mis le grappin dessus. Terminé rideau. On attendait le retour de la petite-fille du « Parrain » depuis 2013 et Palo Alto. Mainstream sera l’occasion de revoir sur les marches rouges Andrew Garfield.
potentiel // compétition

11
UNCLENCHING THE FISTS
Kira Kovalenko (russie)

Encore une révélation dont le nom revient avec la plus grande insistance. Présentée un peu abusivement comme une « protégée » de Kantemir Balagov nouvelle coqueluche du cinéma russe, tous les feux sont au vert pour découvrir à Cannes Kira Kovalenko et son Unclenching The Fists à l’Officielle. De là à accrocher une place en compétition avant même Balagov ? Allez savoir.
potentiel // un certain regard

Trois étages
Trois étages

10
TROIS ÉTAGES
Nanni Moretti (italie)

Pour son 13e film de fiction, Nanni Moretti s’est lancé un nouveau défi. Adapter une histoire qu’il n’a pas lui-même écrite. L’oeuvre choisie est le roman de l’Israélien Eshkol Nevo, avec un casting italien de choix, Riccardo Scamarcio, Margherita Buy (Mia Madre), Alba Rohrwacher et Nanni Moretti lui-même. L’histoire de trois familles qui habitent dans trois appartements d’un même immeuble bourgeois racontée en trois chapitres différents.
potentiel // compétition

9
I’M THINKING OF ENDING THINGS
Charlie Kaufman (états-unis)

Après Anomalisa, Charlie Kaufman a réalisé pour Netflix I’m Thinking of Ending Things, adapté du roman éponyme de Iain Reid. Dans ce film avec Toni Collette, la visite d’un couple dans la famille de l’amoureux tourne au cauchemar quand, par un détour surprise, il abandonne son amie dans la campagne la plus reculée. Le tampon « Netflix » le disqualifie de facto pour la compétition.
potentiel // hors compétition

Petrov's Flu
Petrov’s Flu

8
PETROV’S FLU
Kirill Serebrennikov (russie)

Depuis Leto (en compétition en 2018) et la création mondiale de Outside au dernier Festival d’Avignon, l’assignation à résidence que le cinéaste subissait du pouvoir en place a été levée. Dans Petrov’s Flu, Kirill Serebrennikov adapte un roman d’Alexeï Salnikov, une journée dans la vie d’un auteur de bandes dessinées et de sa famille, dans la Russie post-soviétique.
potentiel // compétition

7
LO QUE ALGUNOS SONARON
Michel Franco (mexique)

Le Mexique a cette fâcheuse tendance de provoquer les avis les plus tranchés. Décriés pour les uns, portés aux nues pour les autres, les Carlos Reygadas, Amat Escalante et autre Michel Franco, ont pris l’habitude de déchirer la Croisette. « Par chance », le réalisateur de Despuès de Lucia vient de terminer Lo Que Algunos Sonaron, un film de science-fiction dystopique sur le chaos social dans un Mexico du futur crevant de ses disparités, avec pour cadre un mariage dans une famille bourgeoise qui vire vinaigre. Mais vinaigre sauvage.
potentiel // compétition

6
MEKTOUB MY LOVE : CANTO DUE
Abdellatif Kechiche (france)

Puisqu’apparemment, nous resterons encore longtemps une petite poignée d’irréductibles à avoir pu découvrir Intermezzo (toujours invisible en salles, en VOD ou en VHS… hello Pathé ?), rappelons les faits. Le film que Kechiche présenta à Cannes l’an dernier n’est qu’un « intermède » à l’oeuvre-fleuve Mektoub my love. Nous voilà donc en droit d’attendre avec la plus grande impatience le Canto Due, (la vraie suite de l’incroyable Canto Uno).
potentiel // compétition

5
ANNETTE
Leos Carax (france)

Sept ans après Holy Motors, Carax est de retour avec un musical ! L’histoire d’un couple hollywoodien (Adam Driver et Marion Cotillard), lui comédien de stand-up, elle chanteuse d’opéra, et de leur fille Annette, enfant mystérieuse aux pouvoirs étranges. Finis les longs conciliabules avec Michelle Williams et même Rihanna, le film semble prêt à temps pour la bataille, avec les Sparks à la compo et le producteur Marius de Vries (La La Land, Moulin Rouge!) aux manettes.
potentiel // compétition

Benedetta
Benedetta

4
BENEDETTA
Paul Verhoeven (pays-bas)

Au 15ème siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane. Il était écrit que le nouveau (et terriblement attendu) film de Paul Verhoeven aurait une résonance particulière avec la pandémie que nous vivons tous. Hors-jeu en 2019 pour cause d’infirmerie (hanche foireuse pour Verhoeven), Benedetta semble enfin proche de nous, adaptation du livre Immodest Acts: The Life of a Lesbian Nun in Renaissance Italy de Judith C. Brown, avec Virginie Efira dans le rôle-titre, avec aussi Daphné Patakia, Charlotte Rampling, Lambert Wilson, Clotilde Courau, Louise Chevillotte et Jonathan Couzinié ( « Jésus » nous a-t-on dit). Ce sera son deuxième film en français après Elle.
potentiel // compétition

3
LE GENOU D’AHED
Nadav Lapid (israël)

Avec un sans-fautes unanimement salué depuis Le Policier, Nadav Lapid est devenu une valeur sûre du cinéma d’auteur mondial depuis son Ours d’or obtenu en 2019 avec Synonymes. Il faut dire que Cannes avait raté de très peu ce rendez-vous en 2018 quand, le film quasiment bouclé, est interrompu, Lapid devant rentré précipitamment en Israël pour des raisons familiales. Le Genou d’Ahed entré en tournage en décembre dernier, est déjà en course pour la compétition, inspiré par un événement récent, celui d’un cinéaste seul dans le désert se jette éperdument dans deux combats voués à l’échec : l’un contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère.
potentiel // compétition

Memoria
Memoria
apichatpongweerasethakul4

2
MEMORIA
Apichatpong Weerasethakul (thaïlande)

Le retour de l’enfant-prodigue. À l’orée de ses 50 ans, Apichatpong Weerasethakul s’est lancé le défi de tourner pour la première hors de Thaïlande. L’idée du scénario lui est venue pendant des vacances en Colombie, impressionné par la beauté naturelle du pays, juxtaposée avec son passé violent et tourmenté. Pendant les trois mois qu’il a passés dans le pays, il a plus particulièrement été frappé par un projet de construction vieux d’un siècle, celui d’un tunnel à travers les Andes, qui joue un rôle décisif dans l’intrigue de son film. « Il y a quelque chose qui m’attire ici. Je ne suis pas vraiment sûr de savoir quoi. C’est un tremblement de terre personnel, une folie tranquille. Je suis convaincu que dès que j’aurai commencé le tournage, je dormirai mieux » confiait le lauréat de la Palme d’or 2010. Dans Memoria, une cultivatrice d’orchidées écossaise (Tilda Swinton) rend visite à sa sœur malade à Bogotá. Sur place, elle se lie d’amitié avec une archéologue française (Jeanne Balibar) chargée de surveiller le projet de construction avec un jeune musicien (Elkin Diaz). Toutes les nuits, des coups frappés de plus en plus lourdement l’empêchent de dormir. Weerasethakul retrouve pour la première à la photo Sayombhu Mukdeeprom (Oncle Boonmee, celui qui se souvenait de ses vies antérieures).
potentiel // compétition

1
MANDIBULES
Quentin Dupieux (france)

Déjà le 8e film (et oui) de Mr Oizo et une 1ère place bien méritée tout en haut de notre liste des 100 films pour Cannes 2020. Plus les films avancent chez Dupieux (et la barbe pousse), et plus le côté un peu fantasque et provoc des débuts laisse place à un vrai grand metteur en scène. Sans doute l’un des 5 réalisateurs en exercice les plus novateurs en terme de narration. Pour Mandibules, Dupieux s’occupe du scénario, de la photo, du montage, de la musique du film et il fait les cafés aussi. Jean-Gab et Manu, un peu simples d’esprit, trouvent une mouche géante vivante coincée dans le coffre d’une voiture et décident de la dresser pour gagner de l’argent. Du pur Dupieux avec les copains Grégoire Ludig, David Marsais et Roméo Elvis (featuring d’un nouveau titre surprise de Mr Oizo himself dévoilé début avril), et aussi Adèle Exarchopoulos, India Hair, Coralie Russier (120 battements par minute) et Bruno Lochet. On rêve d’une salle Lumière enivrée et hilare. Sans distanciation aucune.
potentiel // compétition

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100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020 : classement de 21 à 40

23 avril 2020
Thomas
0 Comments

4e volet de notre liste des 100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020

 

L'Histoire de ma femme
L’Histoire de ma femme

40
L’HISTOIRE DE MA FEMME
Ildiko Enyedi (hongrie)

Caméra d’or à Cannes en 1989 (My Twentieth Century), Ours d’or à Berlin en 2017 (On Body and Soul), Ildiko Enyedi n’a pourtant jamais connu la compétition à Cannes. Pour son premier film en anglais avec Léa Seydoux, Louis Garrel, Jasmine Trinca et le néerlandais Gijs Naber (Black Book), la cinéaste hongroise adapte elle-même le roman éponyme de son compatriote Milan Füst au pitch accrocheur « dans un bar un homme fait le pari d’épouser la première femme qui passe la porte ».
potentiel // compétition

39
WHITE BUILDING
Kavich Neang (cambodge)

La « Cambodia connection » à l’oeuvre : Kavich Neang avait produit le premier film de Davy Chou Diamond Island (Semaine de la Critique 2016), à son tour Davy Chou produit White Building (avec aussi l’influent Jia Zhang-ke). Après le documentaire Last Night I Saw You Smiling remarqué au Festival Cinéma du Réel en 2019, il était naturel pour lui d’en décliner le sujet pour son premier film de fiction. « Le White Building est le lieu où j’ai grandi. C’est un lieu très symbolique, à la fois l’un des derniers bâtiments de l’époque moderniste à Phnom Penh, puis récupéré par les khmers rouges, et enfin réinvesti par une communauté d’artistes. Quand j’ai su qu’il allait être démoli, j’étais en train d’écrire le scénario de mon premier long métrage déjà intitulé « White Building ». Cela a complètement changé le cours de mes projets ».
potentiel // semaine de la critique

38
VAURIEN
Peter Dourountzis (france) 1er film

Premier long métrage de Peter Dourountzis, lauréat du grand prix Unifrance 2015 du court métrage (Errance). Et pour l’affiche de Vaurien : l’incontournable Pierre Deladonchamps et la première apparition « hors Mektoub/Kechiche » de Ophélie Bau. Écrit par le réalisateur, le scénario est centré sur Djé qui débarque à Paris sans un sou, avec pour seule arme son charme, et saisit chaque opportunité pour travailler, aimer, dormir et… tuer.
potentiel // un certain regard

37
LINGUI
Mahamat-Saleh Haroun (tchad)

Avec deux films consécutifs en compétition (Un homme qui crie, Grigris) en 2010 et 2013, le réalisateur tchadien vise le même destin avec Lingui son 8e film. Musulmane pratiquante, une trentenaire vit seule avec son adolescente de fille tombe sous le choc, le jour où elle découvre qu’elle est enceinte dans un pays où l’avortement est non seulement condamné par la religion mais aussi par la loi.
potentiel // compétition

36
THOSE WHO WISH ME DEAD
Taylor Sheridan (états-unis)

En 2017, le premier film de ce scénariste à succès (Sicario, Comancheria) permettait à Taylor Sheridan de d’emmener sur la Croisette Jeremy Renner à l’affiche du polar enneigé Wind River. Cette année, Those Who Wish Me Head, augure de revoir Angelina Jolie « l’actrice » après plusieurs années de disette. Encore un thriller dans lequel un adolescent se retrouve sous la coupe du programme de protection des témoins après avoir assisté à un meurtre. Avec aussi Aidan Gillen (Game of Thrones).
potentiel // hors compétition

35
POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE
Stéphane Brizé (france)

Le « couple » Vincent Lindon-Stéphane Brizé (et le coscénariste Olivier Gorce) vise la passe de trois. Après La Loi du marché et En guerre, Pour le meilleur et pour le pire (avec aussi Sandrine Kiberlain et Anthony Bajon) peut à nouveau prétendre à la compétition. IL est en train de voir sa femme partir. ELLE s’en va parce que celui qu’elle aime s’est lentement laissé engloutir par la pression de son travail. Cadre dirigeant dans un groupe industriel américain, pris entre le marteau et l’enclume, il ne sait plus comment répondre aux injonctions de ses supérieurs. Aujourd’hui, il est à bout de souffle.
potentiel // compétition

34
PAR CE DEMI-CLAIR MATIN
Bruno Dumont (france)

Dans la famille des grands postulants à une place de choix, celui-ci pose en bonne place. Fini Jeannette, fini Jeanne, Bruno Dumont bascule dans l’ultra-contemporain au coeur du pouvoir avec Léa Seydoux, Blanche Gardin et Benoît Magimel. Ou la chronique de la vie frénétique d’une journaliste star de la télévision, prise entre la célébrité et une spirale d’événements qui entraîneront sa chute. L’alliance Dumont, Seydoux, Gardin, Magimel donne vite envie d’en savoir plus.
potentiel // un certain regard

Par ce demi-clair matin
Par ce demi-clair matin
Quand les vagues se retirent
Quand les vagues se retirent
Lacci
Lacci
Wife of a spy
Wife of a spy

33
QUAND LES VAGUES SE RETIRENT
Lav Diaz (philippines)

C’est comme avec Hong Sang-soo, difficile d’envisager son grand festival sans son nouveau Lav Diaz. Ce nouvel opus au long cours est centré sur deux amis ayant braqué une banque. L’un est allé en prison, l’autre a utilisé le butin pour prendre le contrôle d’une île et en devenir le maire. Trente ans plus tard, le prisonnier est libéré et se lance dans une vengeance sanglante contre son ancien complice…
potentiel // quinzaine des réalisateurs

32
LACCI
Daniele Luchetti (italie)

Après Le Porteur de serviette et La nostra vita tous deux en compétition (en 1991 et 2010), le cinéaste italien adapte Lacci le roman éponyme de Domenico Starnone avec Alba Rohrwacher, Luigi Lo Cascio, Laura Morante et Giovanna Mezzogiorno. Le film raconte l’histoire d’un mariage brisé du point de vue croisé de la femme, du mari et des enfants.
potentiel // compétition

31
WIFE OF A SPY
Kiyoshi Kurosawa (japon)

Jamais là où on l’attend, le prolifique et passionnant Kiyoshi Kurosawa s’attaque au film historique en temps de guerre. Kurosawa, sans doute l’un dernier grands maîtres japonais encore en exercice à n’avoir jamais connu la compétition à Cannes. On espère réparation avec ce long métrage coécrit avec Ryusuke Hamaguchi et tourné en 8K super hi-vision. Kobe 1940, la nuit avant le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.
potentiel // compétition

30
LE QUAI DE OUISTREHAM
Emmanuel Carrère (france)

C’est avec Juliette Binoche que l’auteur Emmanuel Carrère a souhaité adapté le récit autobiographique éponyme de Florence Aubenas. L’écrivaine Marianne Winckler décide de se transformer en demandeuse d’emploi. Durant six mois, elle partage le quotidien des femmes qui alternent emplois précaires et périodes de chômage.
potentiel // compétition

29
NATURAL LIGHT
Dénes Nagy (hongrie) 1er film

C’est le premier film le plus faut classé dans notre liste 2020. Le cinéma hongrois nous a habitué depuis de nombreuses années à l’éclosion de grands auteurs formalistes. Le passage au long métrage de Dénes Nagy était guetté depuis la douzaine de courts métrages passés successivement par la Semaine de la Critique, la Quinzaine, Angers ou Rotterdam. Natural Light raconte l’histoire d’István Semetka, un simple fermier enrôlé dans l’armée hongroise, témoin d’un meurtre de masse.
potentiel // un certain regard

28
THE DEVIL ALL THE TIME
Antonio Campos (états-unis)

S’il y a bien une pièce à miser sur une belle prise Netflix pour une place sur la Croisette c’est sans doute le thriller horrifique de Antonio Campos (Afterschool et Christine). Gros, gros, très gros casting pour cette adaptation d’un best-seller de 2011 : Robert Pattinson, Tom Holland, Mia Wasikowska, Jason Clarke, Riley Keough.
potentiel // hors compétition

ADN
ADN

27
ADN
Maïwenn (france)

Tourné en secret en août 2019 avec Marine Vacth, Fanny Ardant, Louis Garrel, Dylan Robert (révélé dans Shéhérazade) et Samir Guesmi, le nouveau film de Maïwenn débute en été, dans un Paris désert. Neige rend régulièrement visite à la maison de retraite à son grand-père algérien adoré. C’est Emir qui l’a élevée et protégé de ses parents toxiques. Neige est entourée par sa famille élargie : frères, sœur, tante, mère et les relations entre eux sont difficiles, nourries de ressentiment et d’amertume. La mort d’Emir va accentuer les tensions familiales et déclencher une profonde crise d’identité pour Neige.
potentiel // hors compétition

26
SWEAT
Magnus von Horn (suède)

On faisait partie de ceux qui avaient été très impressionnés par Le Lendemain découvert à la Quinzaine en 2015. Soutenu par la « passerelle de champions » du Festival Les Arcs, le Suédois Magnus von Horn a enfin mis la dernière touche à Sweat son nouveau film sur une coach de fitness à Varsovie qui acquiert un statut de star grâce aux réseaux sociaux. Mais quand un de ses messages sur Instagram devient viral et qu’un harceleur se met à la suivre, tout bascule…
potentiel // un certain regard

Sweat
Sweat

25
PRISONERS OF THE GHOSTLAND
Sono Sion (Japon)

Deux noms suffisent à notre bonheur. Sono Sion + Nicolas Cage. Quand on a su fin 2019 que Prisoners of the Ghostland était en phase de post-production, d’aucuns se sont mis à rêver d’une midnight session de rêve salle Lumière. Impossible de savoir dans quelle veine on retrouvera ce nouveau cet Sono Sion. On l’espère plutôt Friedkin tendance Peckinpah. Avec Nic Cage ça nous irait très bien.
potentiel // hors compétition – séance de minuit

24
UNTITLED PROJECT
Adam Leon (états-unis)

Après seulement deux films au compteur, Adam Leon est d’ores et déjà considéré comme le successeur désigné de la nouvelle vague américaine menée par Jeff Nichols, David Robert Mitchell et autres frères Safdie. Suite à Gimme the loot (Un Certain Regard 2012) et Tramps (directement atterri sur Netflix en 2017), on ne sait que peu de choses sur son nouveau film encore sans titre si ce n’est qu’il enrôlera Vanessa Kirby.
potentiel // compétition

Druk
Druk
Last Night in Soho
Last Night in Soho

23
DRUNK
Thomas Vinterberg (danemark)

Alors que Haut et Court vient de l’acquérir et le dater au 14 octobre pour sa sortie française, en voilà un qui n’attendra pas Cannes 2021 pour se laisser découvrir. Coécrit avec Tobias Lindholm et toujours avec Mads Mikkelsen, Thomas Vinterberg vise une 3e course à la palme d’or avec le bien-nommé Drunk ou comment des professeurs, à des degrés d’alcoolémie plus ou moins élevés, tentent de mieux vivre leur journée dans cet état second.
potentiel // compétition

22
LAST NIGHT IN SOHO
Edgar Wright (états-unis)

Après la trilogie Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Scott Pilgrim et Baby Driver, Edgar Wright s’est lancé un nouveau défi : façonner un thriller fantastique et psychologique dans le Londres des années 1960 en pleine révolution culturelle des « Swinging Sixties ». « J’ai quelque chose en commun avec le personnage principal, explique-t-il, dans le sens où je suis nostalgique d’une décennie que je n’ai pas vécue ». Avec Anya Taylor-Joy, Thomasin McKenzie, Matt Smith, Terence Stamp, Diana Rigg.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

21
MI IUBITA (MON AMOUR)
Noémie Merlant (france)

Tout en continuant de produire des courts remarqués, Noémie Merlant a tourné l’été dernier en Roumanie Mi iubita (« Mon amour » en roumain). « J’ai décidé d’écrire cette histoire et de le tourner au tout dernier moment. C’est un projet à micro-budget auto-financé sans producteur tourné en 16 jours. J’y joue le rôle d’une femme qui va se marier et part en Roumanie pour son enterrement de vie de jeune fille quand elle rencontre un gitan ». C’est Gimi-Nicolae Covaci qui lui donnera la réplique, déjà présent dans son court Shakira, et avec qui, la révélation de Portrait de la jeune fille en feu et Jumbo, a coécrit le film.
potentiel // un certain regard

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100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020 : classement de 41 à 60

22 avril 2020
Thomas
3 Comments

3e volet de notre liste des 100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020

 

Un monde
Un monde

60
UN MONDE
Laura Wandel (belgique) 1er film

Le vent frais venu du cinéma belge depuis maintenant pas mal d’années poursuit son office pour nous livrer de nouvelles pépites chaque année. Le début du classement en atteste. À en croire la rumeur qui enfle, Un monde le premier film de Laura Wandel, fera partie des révélations 2020 : l’itinéraire de Nora qui lutte contre le harcèlement à l’école que subit son frère. Avec l’excellent Karim Leklou, Laurent Capelluto et Sandrine Blancke.
potentiel // un certain regard

59
ON THE ROCKS
Sofia Coppola (états-unis)

Pas mal d’incertitudes plane encore sur le deal entre A24 et Apple TV+ quant à l’exploitation en salles ou non aux US (et d’autant moins en France) du nouveau Sofia Coppola. Une carrière potentielle sur les écrans qui déclinera tout ou partie des critères de sélection en compétition cannoise (place naturelle d’une telle affiche). Les retrouvailles de la cinéaste avec Bill Murray depuis Lost in Translation font évidemment partie des grandes attentes de l’année cinéma. Dans On The Rocks le thème des retrouvailles marchera à plein « une jeune femme retrouve son père à New York », avec pour accompagner Bill Murray, Rashida Jones, Marlon Wayans et Jenny Slate.
potentiel // compétition

58
FLAG DAY
Sean Penn (états-unis)

Quand on tombe de cheval, il faut remonter dessus le plus vite possible. Vieux proverbe cannois. Aucun festivalier n’oubliera cette projection de mai 2016 totalement lunaire, devant un parterre de journalistes matinaux, médusés et épuisés par 10 jours de Festival dans les pattes, affligés face au spectacle proposé dans The Last Face. Face au torrent boue déversé dans la minute sur les réseaux sociaux, Thierry Frémaux et le board cannois actaient l’idée de changer la chronologie des séances de presse en amont de la séance de gala. 4 ans plus tard, Sean Penn est prêt avec un film fait en famille (il partage l’affiche avec sa fille Dylan, son fils Hopper et Josh Brolin). Flag Day est l’adaptation à l’écran d’un best-seller autobiographique d’une fille de braqueur de banque.
potentiel // hors compétition

57
LA SORELLE MACALUSO
Emma Dante (italie)

Son nom sur une affiche suffit à remplir les salles de théâtre du monde entier. Pas encore tout à fait celles des cinémas. Après son premier métrage à Venise en 2013, la metteur en scène Emma Dante a terminé l’adaptation de l’une de ses pièces majeures éponymes. Cinq soeurs vivent dans un appartement à Palerme jusqu’à ce qu’une banale journée de plage voit l’une d’entre elles mourir accidentellement. Un décès qui va bouleverser les relations entre les autres sœurs pour le restant de leurs vies.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

56
APPLES
Christos Nikou (grèce) 1er film

Assistant réalisateur chevronné, de Canines (Yorgos Lanthimos) à Before Midnight (Richard Linklater), Christos Nikou a écrit et réalisé Apples son premier film centré sur Aris un trentenaire solitaire qui, victime d’un inexplicable phénomène de perte de la mémoire affectant sa ville, est plongé dans une sévère amnésie que l’on tente de soigner grâce à la reproduction de certaines activités pour construire de nouveaux souvenirs. Une philosophie pas très éloignée du cinéma lanthimossien vous en conviendrez.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

Apples
Apples
Jessica
Jessica
The Nest
The Nest
Bergman Island
Bergman Island

55
JESSICA
Ninja Thyberg (suède) 1er film

Ninja Thyberg n’est pas une inconnue de Cannes. Elle y a présenté Pleasure à la Semaine de la Critique en 2013 en section court métrage. Le cinéma de la réalisatrice suédoise s’articule autour d’une thématique constante : la sexualité comme prisme des passions sociales. Jessica, le nom de son premier long, s’annonce comme un vrai porn drama, sorte de The Neon Demon au pays des pornstars qui retracera les mésaventures d’une jeune Suédoise désinhibée ambitionnant de devenir une star du porno à Los Angeles. Le film était déjà dans les bonnes tablettes depuis l’année dernière…
potentiel // semaine de la critique

54
THE NEST
Sean Durkin (états-unis)

Neuf ans après Martha Marcy May Marlene (Sundance + Un Certain Regard), le réalisateur semblerait pouvoir rééditer le même parcours cette année avec The Nest, drame psychologique familial avec Jude Law et Carrie Coon. Le film qui a connu sa première mondiale chez Robert Redford dans l’Utah en janvier dernier raconte l’histoire de Rory, un entrepreneur ambitieux qui retourne en Angleterre avec sa famille pour son travail, dans les années 1980. En quittant leur confort américain pour déménager dans un manoir anglais, la famille plonge dans une nouvelle vie qu’elle ne peut pas s’offrir. Peu à peu, le futur de la famille s’assombrit.
potentiel // un certain regard

53
BERGMAN ISLAND
Mia Hansen-Løve (france)

Beaucoup de questions se posent sur l’absence du film à Berlin en février. Selon nos informations le film était fin prêt après une deuxième phase de tournage l’été dernier, et on sait le délégué général cannois pas le plus ardent défenseur du cinéma de Mia Hansen-Løve. Bergman Island sera son premier film en anglais avec avec Mia Wasikowska, Anders Danielsen Lie, Vicky Krieps, et Tim Roth. Un couple de cinéastes américains débarque sur l’île de Farö, où vivait Bergman, pour écrire chacun leur nouveau film. Le temps d’un été, ils se perdent entre fiction et réalité au coeur de ces paysages mystérieux. L’une des grosses prises de Paolo Moretti ?
potentiel // quinzaine des réalisateurs

52
WE PUT THE WORLD TO SLEEP
Adrian Tofei (roumanie)

Promesse totalement chaos compatible. Après un premier film qui a parcouru la planète dans tous les festivals d’horreur en 2015, Be my Cat: A film for Anne (« Anne » pour Anne Hatthaway ndlr), un found-footage horrifique complètement barré, Cannes serait bien inspiré de ne pas passer à côté de We Put The World To Sleep, le nouveau projet du Roumain Adrian Rofei, un format indé-apocalyptique qui suit deux amoureux à la poursuite d’un seul et grand projet : mettre fin à toute vie sur Terre…
potentiel // Quinzaine des Réalisateurs

51
UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR
Leyla Bouzid (tunisie)

Pyramide fourmille beaucoup d’espoirs sur le 2e long métrage de Leyla Bouzid Une histoire d’amour et désir. 6 ans déjà ont passé depuis À peine j’ouvre les yeux et son passage remarqué à la Mostra. Dans son nouveau film, la cinéaste tunisienne entend raconter l’histoire d’Ahmed, un jeune français d’origine algérienne, au moment crucial de son éveil à la sensualité. À travers la rencontre déterminante avec Farah, une jeune femme fraîchement débarquée de Tunis, et au contact de la littérature arabe érotique, il va s’émanciper et questionner les racines qu’il pense être les siennes.
potentiel // un certain regard

50
TASTE
Bao Le (Vietnam) 1er film

Peu de choses ont filtré sur ce premier film vietnamien si ce n’est que sa présence à Cannes ne faisait guère de doute. Le potentiel film « arty » qu’il faut avoir dans sa sélection, l’histoire d’un footballeur nigérian réfugié au Vietnam qui voit son parcours basculé quand il se blesse. Le projet est passé par la Cinéfondation en 2017.
potentiel // un certain regard

49
AU CRÉPUSCULE
Sharunas Bartas (lituanie)

On ne présente plus Sharunas Bartas, grand maître balte du cinéma formaliste. Il en est déjà à son 10e long métrage. Dans Au crépuscule, drame rural et sauvage, il revient aux sources pour raconter un pan de l’histoire méconnu de son pays la Lituanie juste après la Seconde Guerre Mondiale, en pleine occupation soviétique.
potentiel // un certain regard

Minari
Minari

48
MINARI
Lee Isaac Chung (états-unis)

L’une des sensations du Festival de Sundance 2020 (double vainqueur « compétition américaine » + « prix du public ») qui a connu déjà les honneurs d’une sélection cannoise en 2007 avec son premier film Munyurangabo. Dans les années 1980, un enfant américain d’origine coréenne est tout chamboulé à l’idée que son père l’oblige à déménager de la côte ouest au fin fond de l’Arkansas. À l’écran la fine fleur du cinéma coréen, Steven Yeun révélé dans le sensationnel Burning de Lee Chang-dong et Youn Yuh-Jung habitué du cinéma de Hong Sang-soo et Im Sang-Soo.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

47
LES ANNÉES 10
Thierry de Peretti (france)

Après Les Apaches et Une vie violente, le nouveau brûlot filmique de Thierry de Peretti est très attendu. À en croire l’ambition du projet et la distribution affichée, on change carrément de braquet. Pio Marmaï, Mathieu Kassovitz, Valeria Bruni-Tedeschi et le meilleur espoir césarisé en 2020 Alexis Manenti (Les Misérables) lancés dans un sujet très politique, l’histoire « vraie » de Hubert Avoine, escroc reconverti en agent de renseignements pour les stups français. Un parcours raconté par l’intéressé dans un livre-témoignage « L’Infiltré : de la traque de Chapo Guzman au scandale français des stups ».
potentiel // un certain regard

46
SHORTA
Frederick Louis Hviid & Anders Ølholm (danemark) 1er film

Le premier film du duo danois Frederick Louis Hviid et Anders Ølholm a tout du film coup de poing viril pas du tout correct. Un thriller infiltré dans un ghetto de la banlieue de Copenhague. On sait cette partie du monde capable de nous retourner les tripes avec ses réalisateurs racés (de Lars von Trier à Nicolas Winding Refn). « Shorta » signifie « police » en arabe.
potentiel // hors compétition – séance de minuit

45
WISE BLOOD
Bouli Lanners & Tim Mielants (belgique)

Projet très personnel de Bouli Lanners dont il a écrit le scénario. Une histoire d’amour interdite ( tournée en anglais dans le Nord de l’Ecosse) entre un homme et une femme au coeur d’une petite communauté presbytérienne. Bouli Lanners coréalise le film avec le Flamand Tim Mielants remarqué pour son travail sur des séries internationales (Peaky Blinders, The Tunnel ou Legion) et aussi et surtout pour son premier film Patrick meilleure réalisation à Karlovy Vary) dans lequel jouait déjà Bouli Lanners. Pour l’entourer à l’écran dans Wise Blood, on retrouve Michelle Fairley, Julian Glover (Game of Thrones, Indiana Jones et la dernière Croisade) et Clovis Cornillac.
potentiel // un certain regard

Wise Blood
Wise Blood
Si le vent tombe
Si le vent tombe

44
SI LE VENT TOMBE
Nora Martirosyan (arménie) 1er film

Projet dont le développement a reçu des soutiens un peu partout (à Cannes à la Cinéfondation, Locarno, Angers ou Jérusalem), Jardin noir, ciel bleu est le premier film de Nora Martirosyan (prix Arte à la Cinéfondation en 2014). Un aéroport sans avion, un territoire inexistant celui d’une République auto-proclamé du Caucase, une frontière invisible, l’histoire d’une rencontre entre un enfant, une jeune fille et un étranger (Grégoire Colin) qui (se) cherchent une issue.
potentiel // un certain regard

43
SERRE MOINS FORT
Mathieu Amalric (france)

Pour son 8e film, Mathieu Amalric adapte la pièce de théâtre « Je reviens de loin » de Claudine Galea. Le tournage a pu se terminer à temps avant la crise du Covid-19 et s’est déroulé sur plusieurs saisons. Le mélodrame s’attache au personnage de Camille, qui décide de laisser mari et enfants. Un film à très fort potentiel pour deux acteurs révélés ses toutes dernières années, Vicky Krieps et Arieh Worthalter.
potentiel // compétition

42
PETITE FLEUR
Santiago Mitre (chili)

Après Paulina et El Presidente, Santiago Mitre adapte avec Mariano Llinas (La Flor) le roman « Petite Fleur (jamais ne meurt) » de l’Argentin Iosi Havilio. Avec un casting très francophone, Daniel Hendler, Vimala Pons, Melvil Poupaud, Sergi Lopez, Françoise Lebrun et Eric Caravaca, l’intrigue est centrée sur un Argentin récemment installé en France et fait la connaissance de son voisin. Alors qu’ils écoutent le standard de jazz « Petite Fleur », pris d’une pulsion, il tue ce nouvel ami. Pourtant, le lendemain, à sa plus grande stupeur le voisin est plus éclatant de santé que jamais.
potentiel // un certain regard

41
L’HOMME QUI AVAIT VENDU SA PEAU
Kaouther Ben Hania (tunisie)

Après Le Challat de Tunis et La Belle et la Meute (Un Certain Regard en 2018), Kaouther Ben Hania a décidé Monica Bellucci de prendre part à L’Homme qui avait sa peau, le parcours d’un migrant syrien entre le Liban et Paris, qui afin de se rendre en Europe pour y retrouver l’amour de sa vie, accepte de se faire entièrement tatouer le dos par un des artistes contemporains les plus sulfureux du moment. devenant ainsi une œuvre très cotée sur le marché de l’art.
potentiel // un certain regard

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100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020 : classement de 61 à 80

21 avril 2020
Thomas
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2e volet de notre liste des 100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020

 

Peninsula
Peninsula

80
PENINSULA
Yeon Sang-ho (corée du sud)

Quand ARP a décidé de dévoiler aux premières heures du mois d’avril la bande-annonce du nouvel opus du Coréen Yeon Sang-ho (Dernier train pour Busan), la nouvelle de ces images « fraîches » a comblé bon nombre de cinéphiles en manque de cinéma de « l’après ». Il faut dire que l’attente est grande depuis la projection en séance de minuit du premier volet en 2016. Le zombie, figure star du Festival 2019, aurait pu retrouver une place de choix en compétition en 2020 et asseoir encore un peu plus la place de choix du cinéma coréen.
potentiel // compétition

79
LA NUIT DES ROIS
Philippe Lacôte (côte d’ivoire)

Six ans après Run en sélection Un Certain Regard, le réalisateur Philippe Lacôte poursuit son travail d’observation de la Côte d’Ivoire. Dans La Nuit des rois, c’est par le prisme de la prison d’Abidjan que le cinéaste entend décrire la société ivoirienne. Un rite initiatique tiré d’un phénomène réel, celui de prisonniers qui choisissent un jeune incarcéré, qu’ils appellent le « Romain », qu’ils forcent à leur raconter une histoire pendant toute une nuit s’il veut survivre. La distribution mêlera acteurs non-professionnels et comédiens confirmés comme Vero Tshanda Beya vue dans Félicité (Alain Gomis).
potentiel // un certain regard

78
LES MAGNÉTIQUES
Vincent Cardona (france) 1er film

Titre fort du line-up Indie Sales, le premier film de Vincent Cardona est soutenu par les producteurs Marc-Benoît Créancier (Easy Tiger) et Toufik Ayadi et Christophe Barral, le duo derrière Les Misérables. Début des années 1980, le temps de l’émergence des radios libres au bon vieux temps du premier septennat Mitterrand : l’histoire d’un trio, deux frères et une jeune femme, pour qui l’adolescence se termine et les émois qui vont avec. Le duo de SRAB Films rêve sans doute secrètement d’un parcours sans fautes « à la Ladj Ly ». C’est tout le mal que l’on souhaite à Vincent Cardona.
potentiel // un certain regard

77
LE COEUR NOIR DES FORÊTS
Serge Mirzabekiantz (belgique)

S’il y bien un thème qui semble parcourir les nombreux films en course pour une sélection cannoise cette année, c’est sans doute celui de la fuite. Comme une prémonition avant l’heure d’une menace fantôme qui guetterait nos sociétés contemporaines. Remarqué avec La Faveur des moineaux, court métrage multi-sélectionné, le cinéaste belge Serge Mirzabekiantz s’est entouré à l’écran des prometteurs Quito Rayon et Elsa Houben, et s’est adjoint les services de Virginie Surdej la chef op’ de Nuestras madres de Cesar Diaz, la caméra d’or 2019. Pour raconter le destin de Nikolaï et Camille dont l’errance, la fougue mêlés au désoeuvrement vont conduire à vivre dans la forêt.
potentiel // semaine de la critique

76
LA COLLINE OÙ RUGISSENT LES LIONNES
Luàna Bajrami (kosovo) 1er film

Dans le monumental Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, il y avait Noémie Merlant (dont on reparlera plus haut dans le classement), Adèle Haenel et… Luàna Bajrami. Le jeune actrice originaire du Kosovo a profité de son été post-cannes 2019 pour tourner son premier long métrage (projet salué et récompensé au dernier Work In Progress du Festival Les Arcs). Dans La Colline où rugissent les lionnes, Qe, Li et Jeta, trois amies qui, se sentant sans aucun avenir, décident pour transformer leur quotidien de créer leur propre gang.
potentiel // un certain regard

Saint Narcisse
Saint Narcisse
Ali & Ava
Ali & Ava
Falling
Falling
The Wind Blew On
The Wind Blew On

75
SAINT NARCISSE
Bruce LaBruce (canada)

Shooté au printemps 2019, un projet que le cinéaste le plus queer du Canada a en tête depuis bon nombre d’années. Celui de raconter les retrouvailles de frères siamois séparés à la naissance qui décident à vingt ans passés, dans un élan qui tient autant du mysticisme que du narcissisme sexuel, de se recoller.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

74
ALI & AVA
Clio Barnard (grande-bretagne)

Quand on a commis l’un des plus grands films british de la décennie (The Selfish Giant découvert à la Quinzaine des Réalisateurs 2013), on scrute les nouveaux projets de Clio Barnard comme le lait sur le feu. Alors, même si la suite immédiate a pu quelque peu décevoir (Dark River avec Ruth Wilson en 2017), quand on a appris que la cinéaste préparait son troisième film de fiction à partir de l’un de nos Fassbinder préférés, Tous les autres s’appellent Ali, le retour en grâce nous paraît plus facile. Une histoire d’amour de deux êtres que tout oppose dans l’Angleterre d’aujourd’hui. Easy.
potentiel // un certain regard

73
FALLING
Viggo Mortensen (états-unis) 1er film

Voici un premier titre aperçu à Sundance en janvier dernier et dont la présence à Cannes ne nous surprendrait guère. Le premier film derrière la caméra de Viggo Mortensen. Dans Falling il raconte l’histoire d’un père traditionnaliste qui se heurte au modèle de vie de son fils qui vit avec son partenaire et sa fille adoptive. La star s’est aussi adjugé un rôle devant la caméra avec Laura Linney et même un cameo de David Cronenberg.
potentiel // un certain regard

72
THE WIND BLEW ON
Katrin Olafsdottir (islande)

Celui-ci sera dans notre liste tant qu’il ne sera pas visible… Déjà présent ces deux (!) dernières années, frôlons un peu le trait histoire de conjurer le sort, et de retrouver quelque part à Cannes la nouvelle oeuvre de cette artiste contemporaine aux multiples talents. Dans sa galaxie, Bertrand Mandico ou l’iconoclaste Mathew Barney celui du cycle de films Cremaster (1995-2003). Le pitch du film que Katrín Ólafsdóttir a écrit, mis en scène, produit, réalisé et interprété « un jeune homme voyage aux confins d’une planète désertique à la recherche d’une forêt et de sa destinée dans un western post-apocalyptique musical ».
potentiel // quinzaine des réalisateurs

71
CETTE MUSIQUE NE JOUE POUR PERSONNE
Samuel Benchetrit (france)

Après Le grand bain, après La belle époque, au tour de Cette musique ne joue pour personne pour un slot de prestige hors compétition du « gros » film français à gros casting et potentiel en salles à l’automne ? C’est en tout cas l’idée qui a traversé l’esprit de UGC. Proposer à la sélection officielle le nouveau film (le septième) de Samuel Benchetrit au casting de marches rouges, François Damiens, Vanessa Paradis, Ramzy Bedia, Bouli Lanners, Joeystarr, Gustave Kervern, Vincent Macaigne, Valeria Bruni-Tedeschi, Bruno Podalydès. Coécrit avec l’homme de théâtre Gabor Rassov, le scénario a pour cadre une ville portuaire où des êtres isolés, habitués à la violence, vont soudain voir leurs vies bouleversées par le théâtre, la poésie, l’amour et l’art.
potentiel // hors compétition

Figures in the Urban Landscape
Figures in the Urban Landscape
Les Cahiers
Les Cahiers

70
FIGURES IN THE URBAN LANDSCAPE
Ekaterina Selenkina (russie) 1er film

Première entrée russe dans notre classement, le premier film de la cinéaste Ekaterina Selenkina, pour une évocation contemporaine à Moscou dans l’univers du petit trafic de drogues loin des standards habituels des maîtres compatriotes Zviaguintsev et Balagov. L’on se souvient encore les mots élogieux du jury Eurimages Lab Project qui lui a remis le prix en 2019 « nous avons été immédiatement interpellés par le style visuel du film et l’aplomb de cette primo-réalisatrice, l’approche innovante avec laquelle elle aborde les perturbations du monde et l’utilisation de l’image et de sa technique de narration ».
potentiel // semaine de la critique

69
LES CAHIERS
Joana Hadjithomas & Khalil Joreige (liban)

Le retour à une oeuvre de fiction pour l’un des couples les plus créatifs et intéressants de la scène contemporaine est très attendu. Récompensé du prestigieux prix Marcel Duchamp en 2017, les deux artistes libanais ont depuis toujours mis en question dans leur travail les arts visuels et le cinéma, le documentaire et la fiction. Avec Catherine Deneuve, ils ont présenté Je veux voir à Cannes (Un Certain Regard) en 2008, leur dernier passage sur la Croisette. Les Cahiers raconte l’histoire touchante d’une Libanaise expatriée au Canada rattrapée par son passé et ses souvenirs quand sa fille met la main sur des cahiers retraçant son exil.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

Soul
Soul

68
SOUL
Pete Docter & Kemp Powers (états-unis)

5 ans. Que le temps passe vite. Déjà 5 ans que le studio Pixar n’était plus venu pour présenter un nouveau bébé sur la Croisette en première mondiale, depuis Inside Out (Vice Versa) en 2015. Soul devait signer les grandes retrouvailles entre les deux machines à rêves avec une projection hors compétition avant le lancement mondial au mois de juin. Au lieu de cela, Disney a déjà préféré retarder la mise sur orbite pour placer sa sortie sur le stratégique carrefour de Noël 2020.
potentiel // hors compétition

67
TEDDY
Ludovic & Zoran Boukherma (france)

Parmi les quatre réalisateurs de Willy 1er, l’une des bonnes surprises de Cannes 2016 en sélection ACID, il y avait les frères Boukherma. Avec leur nouveau script, lauréat l’an dernier du Prix Junior du meilleur scénario, Ludovic et Zoran ont convaincu l’incontournable Anthony Bajon et Noémie Lvovsky (déjà embarquée dans l’aventure Willy 1er) de rejoindre une troupe d’acteurs non-professionnels pour tourner Teddy, film fantastique rural planté au milieu des champs alors qu’un loup rôde et suscite la révolte des habitants et des éleveurs locaux.
potentiel // semaine de la critique

66
APOLLO
Arab & Tarzan Nasser (palestine)

En 2015, leur dégaine de vieux rockeurs palestiniens sur le retour n’étaient pas passés inaperçus Espace Miramar pour la présentation de Dégradé leur premier film à la Semaine de la Critique. Les deux frères jumeaux originaires de la Bande de Gaza ont depuis obtenu le statut de réfugiés politiques à Paris où ils ont développé leur deuxième film avec toujours cette idée simple de raconter sous toutes ses formes leur territoire perdu. Apollo est annoncé comme une « douce histoire d’amour et mélancolique » tirée d’une histoire vraie, celle d’un pêcheur qui avait repêché au large de la bande de Gaza une statue grecque antique. La star Hiam Abbass, déjà présente dans leur premier film et qui a depuis drôlement élargi son audience depuis sa participation à la série à succès Succession (HBO) formant un double diabolique avec Brian Cox, a refait confiance aux frères Nasser pour incarner à nouveau l’un des rôles-titres.
potentiel // un certain regard

65
UNE VIE DÉMENTE
Ann Sirot & Raphaël Balboni (belgique) 1er film

Alors que voici un nouveau duo belge connu pour leur univers graphique et fantaisiste salué dans leurs premiers courts métrages. Dans Une vie démente, un couple voit son quotidien bouleverser quand ils apprennent à vivre avec la pathologie développée par la mère du garçon, atteinte de démence sémantique. Avec notamment Lucie Debay (Nos batailles) que l’on retrouvera aussi bientôt dans Cosmogonie le nouveau Vincent Paronnaud), Ann Sirot et Raphaël Balboni ont beaucoup retravaillé en amont leur scénario en impliquant très tôt (un an avant le tournage) les acteurs dans des séances de travail d’improvisation à partir d’un premier script.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

Passion simple
Passion simple

64
PASSION SIMPLE
Danielle Arbid (liban)

Adapté du best-seller de Annie Ernaux, Les Films Pelléas et David Thion sont au chevet du nouveau film très attendu de Danielle Arbid (Peur de rien). Avec elle, un monument à l’écran, le fantasque et sulfureux danseur russe Sergei Polunin et pour l’accompagner Laetitia Dosch, Caroline Ducey et Grégoire Colin. Passion simple, « tout est dans le titre » serait tentée de développer la cinéaste libanaise « le livre est un récit érotique qui rompt avec les stéréotypes et qui pourrait être considéré comme un anti-roman sentimental ou comme un acte féministe. Et cette force, ce sentiment de défi et son courage m’ont donné envie d’adapter ce livre ».
potentiel // un certain regard

63
GARÇON CHIFFON
Nicolas Maury (france) 1er film

Révélé chez Yann Gonzalez (Les Rencontres d’après-minuit, Un couteau dans le coeur) et consacré dans la série Dix pour cent et plus récemment dans l’excellent Perdrix de Erwann Le Duc et Maud Wyler (à la Quinzaine l’an dernier), Nicolas Maury a coécrit son premier film avec Maud Ameline et Sophie Fillières. Garçon chiffon ou les tribulations d’un comédien qui essaie de vivre sa passion et sa vie privée le plus sereinement possible. Pour entourer à l’écran Nicolas Maury, on annonce Nathalie Baye, Arnaud Valois, Lauren Calamy, Dominique Reymond, Laurent Capelluto, Jean-Marc Barr, Roxane Mesquida et Théo Christine.
potentiel // quinzaine des réalisateurs – ouverture

62
GAGARINE
Fanny Liatard & Jérémy Trouilh (france) 1er film

Attention premier film listé avec la nouvelle coqueluche Lyna Khoudri. Coécrit par les réalisateurs Fanny Liatard et Jérémy Trouilh avec Benjamin Charbit (En liberté), Gagarine est l’un des premiers films français qui revenait le plus souvent dans les bruissements pré-cannois. Un jeune de 16 ans vivant avec sa mère en banlieue parisienne dans une cité où il a grandi est sur le point d’être démolie, alors qu’il n’est pas du tout prêt à quitter le lieu de son enfance. Pour entourer la divine actrice de Papicha, la révélation annoncée Alseni Bathily, Jamil Mc Craven (vu dans Nocturama de Bonello), Finnegan Oldfield, Farida Rahouadj (Convoi exceptionnel) et Denis Lavant.
potentiel // un certain regard

61
SELENE 66 QUESTIONS
Jacqueline Lentzou (grèce) 1er film

Locarno, Berlin, puis Cannes à la Semaine de la Critique, le parcours quasi-parfait des premiers courts-métrages récompensés de la réalisatrice grecque Jacqueline Lentzou ne peut que susciter l’impatience de voir le prochain. Dans Selene 66 Questions, Artemis vit à Paris quand elle reçoit un appel de détresse de sa mère la sollicitant de revenir d’urgence à Athènes au chevet de son père. Un retour au pays qui va faire ressurgir de lourds secrets.
potentiel // un certain regard

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100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020 : classement de 81 à 100

20 avril 2020
Thomas
0 Comments

1er volet de notre liste des 100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020

 

Dead & Beautiful
Dead & Beautiful

100
DEAD & BEAUTIFUL
David Verbeek (pays-bas)

Impossible de ne pas entamer la liste des 100 films pour Cannes 2020, en cette année si particulière, par le nouveau film du réalisateur néerlandais David Verbeek, avec son visuel officiel comme une prémonition divinatoire avec ses vampires opportunément vêtus d’un masque noir (l’histoire ne dit pas s’ils respectent la norme FFP2). Le 9e long métrage de David Verbeek avait tout du parfait symbole pour fouler le tapis rouge aux normes sanitaires en vigueur avec son groupe de Chinois richissimes qui, au sortir d’une nuit d’excès à Taïwan, se font mordre par des vampires ou… une armée de pangolins ?
potentiel // hors compétition – séance de minuit

99
LUZ
Flora Lau (hong-kong)

Même le Festival de Cannes le plus incertain ne pourrait se passer de son « Huppert movie ». À ce titre, le deuxième film de la Hong-kongaise Flora Lau fait figure de tête de liste. Depuis son prix Un Certain Regard en 2013 avec le remarqué Bends, Flora Lau a mûri Luz. Dans la lignée de sa prestation dans Greta (Neil Jordan), Isabelle Huppert se disait impatiente de découvrir Luz sur grand écran, l’histoire d’un personnage qui soit faire face à son « avatar informatique ». Le cultissime kung-fu master David Chiang complète la distribution de cette excitante production mis en lumière par le chef opérateur du Chilien Sebastien Lelio (Benjamin Echazaretta).
potentiel // un certain regard

Bootlegger
Bootlegger

98
BOOTLEGGER
Caroline Monnet (canada) 1er film

Voici un projet sélectionné par la Cinéfondation en 2017, par l’artiste multidisciplinaire Caroline Monnet (dessin, vidéo, sculpture, peinture…). Pour son premier galop d’essai au long métrage, la canadienne a choisi de raconter une histoire ancrée sur les terres de ses ancêtres, à une centaine de kilomètres au nord d’Ottawa dans la communauté Kitigan Zibi Anishinabeg. Une incursion inédite dans une réserve sèche : en 1948, l’Île-du-Prince-Édouard a été officiellement la dernière province canadienne à abolir la prohibition, pourtant, au pays, un certain nombre de réserves autochtones demeurent toujours assujetties à l’interdiction de consommer de l’alcool. « Cette forme de ségrégation héritée de la Loi sur les Indiens perdure encore, surtout les réserves situées au nord du Canada » confiait la jeune réalisatrice.
potentiel // sélection officielle – séance spéciale

97
ANIMALS
Nabil Ben Yadir (belgique)

Attention potentiel scandale à la cannoise. En 2019 au Festival d’Avignon, le metteur en scène et auteur de théâtre Milo Rau créait une pièce-choc La Reprise, formidable adaptation d’un fait divers terrible survenu à Liège en 2012, le massacre d’un jeune homme homosexuel. Dans le même temps, le réalisateur Nabil Ben Yadir (La Marche) lançait l’adaptation cinéma au titre évocateur tiré d’une phrase prononcée lors du procès par l’un des tortionnaires : « On n’est pas des Animals ! »
potentiel // quinzaine des réalisateurs

96
MEMORY HOUSE
João Paulo Miranda Maria (brésil) 1er film

Après de nombreux courts métrages primés un peu partout, à Cannes (sélection officielle et semaine), Venise et Clermont-Ferrand, le Brésilien João Paulo Miranda Maria met la dernière touche à son premier film de genre au pitch très séduisant. Originaire de l’arrière-pays brésilien, un homme s’y retrouve pour travailler dans une usine à lait mais n’est pas à sa place, jusqu’au jour où il découvre une maison abandonnée remplie d’objets lui rappelant son histoire, un lieu « vivant » en sorte, mais ne voyant pas d’autre moyen de supporter le présent, il entame une étrange transformation. L’acteur Antonio Pitanga icône du Cinema Novo des années 1960 et le Belge Sam Louwyck sont annoncés au casting.
potentiel // semaine de la critique

La Nuée
La Nuée
Mourir jeune
Mourir jeune
Petite nature
Petite nature
Lamb
Lamb

95
LA NUÉE
Just Philippot (france) 1er film

Figure de proue d’une nouvelle génération de jeunes auteurs de cinéma de genre, Just Philippot s’est fait une place de choix en irriguant son oeuvre du thème quasi-obsessionnel de la famille dans tous ses premiers courts métrages. Dans La Nuée, que le réalisateur imagine volontiers comme « une synthèse entre cinéma de genre et d’auteur », une mère de famille célibataire tente, pour sauver sa ferme de la faillite, d’élever des sauterelles comestibles ; se développe alors un étrange lien obsessionnel avec ses petites bêtes. Dans le rôle-titre, la pensionnaire de la Comédie-Française Suliane Brahim, qui devrait enfin trouver la reconnaissance publique qu’elle mérite.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

94
MOURIR JEUNE
Emilie Aussel (france) 1er film

Formée aux Beaux-Arts et à Le Fresnoy, Emilie Aussel continue de s’interroger sur un classique du genre, le « coming to age », sujet déjà bien présent dans ses nombreux courts (L’ignorance invincible, Petite blonde) jusqu’à Mourir jeune, son premier long là aussi ancré à Marseille. Le temps de l’innocence où tout paraît à la fois futile et essentiel. Dans Mourir jeune, c’est l’été de l’après-bac avec la mer, les plages, les potes, sa meilleure amie, quand tout se brise. Comment vivre la disparition, la tristesse ou la solitude quand tout est lumineux autour de soi ?
potentiel // acid

93
PETITE NATURE
Samuel Theis (france)

Tout seul aux commandes après la Caméra d’or 2014 ficelée à six mains (Party Girl), Samuel Theis compte bien réussir le grand saut comme sa comparse Claire Burger (C’est ça l’amour) a pu le faire. Coécrit avec Gaëlle Macé (Belle épine, Grand Central, Terre battue), Petite nature s’intéresse au petit Johnny, 10 ans, pour qui seules les histoires d’adultes ne valent la peine d’être vécues dans sa cité HLM en Lorraine. Avec le jeune Aliocha Reinert, Izia Higelin, Antoine Reinartz, Mélissa Olexa et des acteurs non-professionnels.
potentiel // un certain regard

92
LAMB
Valdimar Johannsson (islande) 1er film

L’Islande a pris la bonne habitude de fournir chaque année son lot de nouveautés et de réalisateurs à suivre. Dans Lamb son premier film, Valdimar Johannsson a convaincu Noomi Rapace d’incarner la figure principale de son drame surnaturel. L’histoire d’un couple sans enfants, éleveurs de moutons qui, la veille de Noël, trouve un nouveau-né mi-humain, mi-mouton. Désireux d’avoir un enfant à eux, ils décident de garder l’enfant-agneau et de l’élever comme s’il s’agissait du leur, quelles qu’en soient les conséquences.
potentiel // semaine de la critique – séance spéciale

91
NAKED SKY
Dea Kulumbegashvili (georgie) 1er film

Chez Wild Bunch, on mise beaucoup sur ce premier long de Dea Kulumbeagashvili, jeune cinéaste géorgienne formée à New York. La réalisatrice n’en est pas à son coup d’essai à Cannes : en compétition en 2014 (Invisible Spaces) et sélectionnée à la Quinzaine des Réalisateurs en 2016 (Léthé), Naked Sky, son premier essai au long format, voit son parcours tout tracé vers la Croisette.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

90
BIRDS OF A FEATHER
Hanna Bergholm (finlande) 1er film

Parmi les gros postulants dans la catégorie du genre, le premier film de la Finlandaise Hanna Bergholm fait figure d’épouvantail. Birds of a feather (anciennement Hatching) a raflé de nombreuses subventions un peu partout pendant son développement. Il faut dire que l’argument a de quoi en exciter plus d’un : une jeune gymnaste trouve un étrange œuf d’oiseau qu’elle décide de conserver. S’en suit une relation étrange avec cette créature nommée Alli.
potentiel // hors compétition – séance de minuit

89
LIBERTAD
Clara Roquet (espagne)

Scénariste confirmée (notamment sur Petra de Jaime Rosales), Libertad son premier film a obtenu un prix de développement ARTE Kino Internztional à San Sebastian. Le film raconte l’amitié entre deux jeunes filles, Nora et Libertad, et leurs aventures dans la Costa Brava espagnole.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

88
ERNESTO
Alice de Luca & Giacomo Raffaelli (italie) 1er film

Énorme curiosité pour Ernesto, premier film du duo italien Alice de Luca-Giacomo Raffaelli, entièrement auto-produit à travers leur société Freeres et dont les choix stylistiques stricts en format 4:3 attisent les convoitises depuis la fin de l’été 2019. Les deux réalisateurs sont crédités à toutes les échelles de création (scénario, photo, montage). Selon nos informations, le film était prêt dès le début du mois de septembre dernier mais aucune sélection ni à la Mostra ni à Berlin n’est venue corroborer les bons échos entendus ici et là. Donc Cannes…
potentiel // quinzaine des réalisateurs

Top Gun : Maverick
Top Gun : Maverick

87
TOP GUN : MAVERICK
Joseph Kosinski (états-unis)

Le deal était bien ficelé. Les studios Paramount avait saisi l’occasion d’une première mondiale à Cannes hors compétition pour lancer l’envol du sequel de Top Gun près de 35 ans (!) plus tard. La venue de Tom Cruise sur la Croisette garantissait pour le Festival le type de retentissement que Cannes affectionne tout particulièrement pour son premier week-end. La star elle-même a, depuis le début de la crise du Covid-19, annoncé le report de la sortie mondiale pour décembre 2020.
potentiel // hors compétition

86
L’ENNEMI
Stephan Strecker (belgique)

Tourné dans le plus grand secret à l’été 2019, on imaginait bien L’Ennemi valoir au cinéaste Stephan Strecker sa première sélection dans un festival de catégorie A. Comme dans Noces, le réalisateur bruxellois s’attaque à un fait divers ayant défrayé la chronique en Belgique, d’où la grande discrétion qui a entouré ce tournage où l’on retrouve un casting taillé pour la bataille cannoise, Jérémie Renier, Alma Jodorowsky, Emmanuelle Bercot et Félix Maritaud.
potentiel // un certain regard

85
PLAYLIST
Nine Antico (france) 1er film

Avec Sara Forestier et Laëtitia Dosch à l’écran, la dessinatrice Nine Antico s’est attachée les services des producteurs de Quentin Dupieux (Atelier de production) pour asseoir Playlist, l’histoire d’une jeune femme en crise professionnelle et amoureuse. Sophie décroche un contrat dans une maison d’édition de BD très pointue, pas encore celui d’auteure mais d’attachée de presse. Au moins elle n’est plus serveuse, comme son amie Julia, actrice en devenir en pleine rupture amoureuse mais en pleine grossesse aussi…
potentiel // semaine de la critique – séance spéciale

84
LE TRADUCTEUR
Rana Kazkaz & Anas Khalaf (syrie) 1er film

C’est à Charades que l’on a confié les mandats de ce premier film syrien à gros potentiel. Le Traducteur de Rana Kazkaz et Anas Khalaf avait reçu le prix ARTE à Cannes au moment de son développement en 2017. Le film nous plonge en mars 2011 alors que la révolution syrienne début à Damas : un traducteur réfugié politique en Australie, décide de retourner illégalement en Syrie et de tout risquer pour libérer son frère arrêté par le régime du président Bachar el-Assad.
potentiel // un certain regard

Bruno Reidal
Bruno Reidal

83
BRUNO REIDAL
Vincent Le Port (france) 1er film

Vincent Le Port, formé à La Fémis et très remarqué avec son moyen-métrage Le Gouffre (prix Jean Vigo 2016), a écrit le scénario de son premier film inspiré par un fait divers meurtrier survenu en 1905 dans un petit village du Cantal. Bruno Reidal, un jeune séminariste de 17 ans, décapita un enfant de 12 ans avant de se livrer aux autorités. En prison, à la demande des médecins qui étudient son cas, il rédige ses mémoires, une oeuvre qui fera date dans les archives d’anthropologie criminelle. Le cinéaste s’appuie sur un casting d’acteurs non-professionnels. Les Bookmakers se sont déjà adjugés la distribution France du film.
potentiel // un certain regard

82
A CHIARA
Jonas Carpignano (italie)

Jonas Carpignano est un habitué de Cannes avec ses deux premiers films sélectionnés à la Semaine de la Critique (Mediterranea en 2015) et à la Quinzaine des Réalisateurs (A Ciambra en 2017). Même si les délais de production semblaient éliminer de facto A Chiara de la course à la sélection 2020 (commencé fin 2019 début 2020), il semblait raisonnablement optimiste de penser que l’équipe de la Quinzaine aurait pu jeter son dévolu sur ce portrait d’une adolescente. Chiara a 15 ans et assiste impuissante au départ précipité de son père de leur petite ville calabraise. La jeune fille est déterminée à comprendre pourquoi il est parti, comme tant d’autres avant lui.
potentiel // quinzaine des réalisateurs

81
HOME
Franka Potente (allemagne) 1er film

S’il y a bien un film qui revenait souvent dans les coursives cannoises ces dernières semaines, c’est bien celui-ci. Home premier long métrage de l’actrice allemande Franka Potente (Cours Lola cours, La Mémoire dans la peau) avec en tête d’affiche Kathy Bates. Marvin revient, après 20 ans de prison, dans la petite ville où il a grandi. Il va apprendre à renouer des liens avec sa mère, atteinte d’un cancer, qui ne lui a pas pardonné le meurtre qu’il a commis. Malgré le regard des autres, Marvin va tenter de rattraper le temps perdu et entamer un chemin vers la rédemption.
potentiel // un certain regard

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100 films qu’on aurait dû voir à Cannes 2020 : Prologue

16 avril 2020
Thomas
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Si le Festival 2020 n’aura pas lieu, le Covid-19 n’aura pas la peau des « 100 films pour Cannes ». Foi de Godard en gilet vert.

 

Ce matin du jeudi 16 avril 2020 devait avoir lieu la conférence de presse de Thierry Frémaux et Pierre Lescure d’annonce de la Sélection Officielle du 73e Festival de Cannes prévu du 12 au 23 mai 2020. Toute la presse aurait dû se presser à l’UGC Normandie pour son homélie annuelle et y découvrir la cinquantaine de films qui allait garnir son lot d’espoirs de découvertes de nouveaux chefs-d’oeuvre avec sa bonne dose de newcomers.

Après une édition 2019 encore dans toutes les mémoires – avec une compétition gargantuesque avec Tarantino, Malick et Almodovar et au sommet de laquelle le triomphe planétaire de Parasite jusqu’aux Oscars a fini de parachever la main-mise de Cannes en haut de l’échiquier festivalier mondial – l’impatience était grande de recouvrer cette joute annuelle unique.

Bien malin celui qui aurait pu imaginer, au soir du 13 janvier quand le nom de Spike Lee a fuité pour endosser le rôle de président du jury 2020, le cataclysme qui allait secouer la planète toute entière, le cinéma en particulier et la machine à rêves cannoise tellement bien huilée. Pas même un Roland Emmerich en grande forme aurait pu soupçonner l’onde de choc que le monde allait vivre.

Gilles Jacob et Thierry Frémaux - Conférence de presse du 67e Festival de Cannes - 2014
Gilles Jacob et Thierry Frémaux – Conférence de presse du 67e Festival de Cannes – 2014

Il y a encore quelques semaines – cela paraît une éternité – la Berlinale se passait sans trop de dommages. Quelques contrôles supplémentaires, et encore, mais le premier Festival sous l’égide du locarnien Carlo Chatrian se passait sans encombre, voire dans une relative indifférence générale. Sans grand coups d’éclats flagrants. Comme souvent, les yeux de février se tournaient vers le mois de mai et la profession aiguisait ses armes avant d’en découdre sauvagement pour trouver une place dorée sur la Croisette.

La Menace fantôme

En quelques jours le climat changeait. Quand l’épidémie de Covid-19 s’est précisée et s’est abattue début mars sur l’Europe occidentale, les instances cannoises ont d’abord longtemps semblé vouloir afficher une confiance de façade. Même les limitations de rassemblements en France à plus de 5 000 personnes (puis très vite à plus de 1 000) n’ont pas eu l’air d’émouvoir l’Officielle. On trouverait des solutions. On s’adapterait. Ce n’est qu’à partir des mesures de confinement les plus strictes mi-mars que l’idée d’abord d’un report au début de l’été (du 23 juin au 4 juillet) a été annoncée le 19 mars. Un peu à la manière de la Fédé française de tennis déplaçant unilatéralement le tournoi de Roland-Garros à l’automne sans même s’en référer aux instances internationales ni à ses homologues du Grand Chelem, le plus grand Festival de cinéma au monde se déclarait prêt à accueillir le monde du cinéma aux premières heures de l’été. Même si l’annonce a pu faire grincer quelques dents, d’Annecy à La Rochelle pour ne citer qu’elles, cette solution avait l’avantage de paraître la moins pire de toutes. Ne serait-ce que le début d’un commencement de la queue d’un espoir de voir exister un #Cannes2020, cela suffisait à combler réalisateurs, producteurs, vendeurs, distributeurs, exploitants, cinéphiles, hôteliers, restaurateurs et loueurs Airbnb de tous poils à Cannes.

Parallèles en péril

Autant le Festival de Cannes dit «officiel » avait fort à perdre avec le spectre d’une annulation pure et simple. Que dire pour les sections parallèles – Quinzaine, Semaine ou ACID – dont l’éco-système tout entier dépend quasi exclusivement des retombées de l’événement cannois, toutes suspendues à la décision complexe de MM. Frémaux et Lescure de maintenir ou non. L’annulation entraînerait certainement des pertes sèches de plusieurs dizaines de millions d’euros dont ces « petites » structures auraient certainement beaucoup de mal à se relever surtout si la décision venait à trop tarder. Mais dans le même temps, maintenir une édition fin juin dans un environnement mondial sanitaire aussi instable avec la certitude de sélections amputées dans les grandes largeurs, sans asiatiques ni américains a minima, les parallèles n’en seraient pas sorties indemnes non plus.

Avant même d’attendre le couperet macronien, Thierry Frémaux a beaucoup sondé. Pourquoi ne pas envisager simplement, tout comme le tennis mondial a l’air de s’y résoudre, l’idée d’une saison blanche sans aucun festivals en 2020. Une sorte de paix des braves à la Pyrrhus qui cristalliserait les productions prêtes et celles à l’arrêt, et laisserait le temps à chacun pour la reconquête. Le parallèle avec le tennis ne s’arrête pas là. Deux univers intimement liés à leur internationalisation avec ses Festivals de catégorie A (Berlin, Cannes, Venise) qui sont autant de grand chelem du cinéma d’auteur. De grands événements qui ne peuvent pas se passer d’une organisation stricte et secure avec des interlocuteurs et des intervenants sur tous les continents.

La résilience selon Cannes

Au soir de l’allocution présidentielle du 13 mars dernier, la sentence tombe. Interdiction est faite jusqu’à mi-juillet d’organiser tout grand événement de masse en France. Exit l’option des dates de report initiales. Et si bon nombre de festivals ont embrayé le pas présidentiel pour annoncer une annulation pure et simple et donner rendez-vous en 2021 (Avignon, les Nuits de Fourvière, le FEMA et les Francofolies à La Rochelle, pour ne citer qu’eux), Cannes a tardé pour prendre position publiquement. Finalement c’est par un communiqué impliquant exceptionnellement les sections parallèles que le Festival actait le fait qu’il devenait « difficile de penser que le Festival puisse être organisé sous sa forme initiale » mais qu’il allait dans le même temps « continuer à étudier l’ensemble des éventualités permettant d’accompagner l’année cinéma en faisant exister les films de Cannes 2020 d’une manière ou d’une autre ». C’est à Variety que Thierry Frémaux a tenté d’expliciter les premières pistes de cet « accompagnement » avec l’idée d’un label « Cannes 2020 » (toutes sélections confondues), une alliance de circonstance avec la Mostra de Venise en septembre et aussi l’idée d’une série de premières mondiales de films #cannes2020 à l’occasion du Festival Lumière à Lyon en octobre prochain.

Tout ceci étant dit, ce n’est pas la distanciation sociale qui nous empêchera de rêver, discuter, envisager le cinéma et les films qui, un jour ou l’autre, se dévoileront à Cannes ou ailleurs.

On n’a que trop peu parlé des films qui devaient garnir nos rayons sur la Croisette après toutes ces semaines de palabres en tout genre et ces millions de néo-épidémiologistes auto-proclamés. Il est temps d’y remédier. Mieux que la chloroquine, un traitement via les 100 films pour Cannes s’impose, par dose quotidienne du 20 au 25 avril.

Les 100 films pour Cannes 2020, comment ça marche ?

Du 20 au 25 avril, retrouvez sur wask.fr un nouvel épisode chaque jour avec 20 films dévoilés quotidiennement du numéro 100 au numéro 1. En prime un petit point côté stats 2020 : 39 nationalités différentes, 29 premiers films et 37 réalisatrices. Pas moins.

Comme l’a dit si justement Regine Vial (Les Films du Losange) dans Télérama, « Cannes est le lieu de l’émotion collective, des passions partagées. Rien de mieux pour transmettre à tout le monde, partout, l’amour du cinéma ».

Cannes, reviens-nous vite.

Thomas GASTALDI

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Les 20 films à retenir de Cannes 2019

1 juin 2019
Thomas
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Une semaine après le palmarès, notre sélection des vingt films qui ont marqué un cru d’ores et déjà historique.

C’est toujours passionnant de comparer sa rétro post-Cannes aux espoirs que l’on formulait à l’orée du Festival. Et sur le papier les perspectives de cette 72e édition étaient énormes, tant l’alliage entre les grands noms, les potentielles confirmations et les nombreuses découvertes paraissait historique. Une semaine après le baisser de rideau, les échos semblent unanimes, le cru 2019 fera date.

Voici les 20 films à retenir avec notamment sa profusion de grands films français, année exceptionnelle pour l’hexagone, avec la lumière éclatante Sciamma, les remarquables Pariser, Dupieux, Bonello et Honoré, les révélations Diop, Ly et Clapin, et la déflagration Kechiche.

Atlantique (Mati Diop)
Atlantique (Mati Diop)
Chambre 212 (Christophe Honoré)
Chambre 212 (Christophe Honoré)

20
ATLANTIQUE
Mati Diop (france)
palmarès : Grand Prix
liste wask : 21/100

Compétition. Il faisait partie des films français les plus attendus du Festival. Élève de l’école du Fresnoy, Mati Diop a enchaîné les distinctions avec ses courts et moyens métrages, de Rotterdam à Marseille en passant par Venise. Même si je ne fais pas partie des premiers défenseurs d’Atlantique, son premier long directement parachuté en compétition, difficile de ne pas reconnaître l’éclosion d’une future grande cinéaste, qui le sait peut-être un peu trop et se regarde filmer avec excès. Voir le film si haut au palmarès (Grand Prix) avec les forces en présence restées bredouille (Tarantino, Malick, Diao) nous arrache un soupir. La splendeur formelle d’Atlantique est entachée par un délitement narratif qui pose problème et laisse le spectateur de côté. Reconnaissons le travail en tout point remarquable de la directrice de la photo Claire Mathon, chef op également de Portrait de la jeune fille en feu. La comparaison avec le film de Céline Sciamma en compétition ne s’arrête pas là, Atlantique ayant longtemps eu pour titre Une prochaine fois le feu…
sortie france // 02 octobre 2019 (Ad Vitam)

19
CHAMBRE 212
Christophe Honoré (france)
palmarès : prix d’interprétation (un certain regard)
liste wask : non classé

Un certain regard. Celui-là on ne l’avait pas vu venir. Au travail encore à la toute fin de l’hiver 2019, Christophe Honoré a réussi à finaliser Chambre 212 quelques jours avant la conférence de presse du 18 avril pour montrer le film aux équipes de Thierry Frémaux. Après la compétition l’an dernier (Plaire, aimer et courir vite), voilà Honoré en sélection Un Certain Regard. Film fulgurant de 90 minutes, digne des derniers Resnais, parfait mélange entre le théâtre (celui des grand boulevards français des années 1970 et 1980) et le cinéma le plus fantaisiste. C’est dans Chambre 212 que l’on aura certainement entendu les meilleures punchlines du Festival 2019 (« Alors c’est ça la belle vie ? Lesbienne en baie de Somme ? » ou « Qui couche encore avec son cousin après 14 ans ? »). Chiara Mastroianni y trouve ici sans doute son plus grand rôle à ce jour, auréolée du prix d’interprétation Un Certain Regard, avant, on fait le pari ici, de la retrouver en bonne place aux César 2020. Benjamin Biolay, Vincent Lacoste, Camille Cottin, Carole Bouquet, les musiques de Scarlatti et Jean Ferrat et un vieux faux sosie de Charles Aznavour (l’excellent Stéphane Roger) viennent compléter une éclatante partition.
sortie france : 30 octobre 2019 (Memento)

18
LA FAMEUSE INVASION DES OURS EN SICILE
Lorenzo Mattotti (italie)
palmarès : néant
liste wask : 61/100

Un Certain Regard. Longtemps pressenti à Venise, ce fut l’une des surprises de l’annonce tardive des compléments de sélection, que La fameuse invasion des ours en Sicile accepte l’invitation de Thierry Frémaux en sélection Un Certain Regard (déjà pourvu d’un autre film d’animation Les Hirondelles de Kaboul de Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec). Même si tout n’y est pas parfait, difficile de ne pas tomber en pâmoison devant cette adaptation de l’oeuvre de Dino Buzzatti datant du milieu du XXe siècle, réalisée par l’illustrateur italien expérimenté Lorenzo Mattotti et co-scénarisé par Thomas Bidegain (le co-auteur attitré de Jacques Audiard). Les univers entre-mêlés et quelques scènes un poil trop impressionnantes risquent de limiter la sortie du film aux seuls grands adultes sans leurs bambins. Le tout est visuellement tellement au-dessus de la moyenne de ce que l’on a l’habitude de voir qu’il est difficile de faire la fine bouche.
sortie france : 09 octobre 2019 (Pathé)

17
LE DAIM
Quentin Dupieux (france)
palmarès : néant
liste wask : 41/100

Compétition. C’était bien le film parfait pour démarrer la Quinzaine des Réalisateurs, et avec elle la première de l’ère Paolo Moretti. Drôle à s’en déboîter les plombages récalcitrants, la nouvelle proposition du tordu Dupieux a touché dans le mille. L’attelage avec Jean Dujardin marche à plein; comment ces deux-là ne se sont pas rencontrés plus tôt. Dans cet univers, notre « OSS 117″ est comme un poisson dans l’eau. Il prend son pied, et nous avec lui, dans ce personnage au bord du précipice, quand la bascule vers la folie devient irrémédiable. L’histoire de Georges qui quitte tout pour s’acheter le blouson (en daim) de ses rêves. Un achat en forme de virée sauvage à la Peckinpah. Un thriller de l’absurde qui fait tranquillement son chemin près de deux semaines après l’avoir vu et témoigne de l’empreinte cinématographique que le réalisateur de Rubber et Au Poste! est en train d’installer dans le paysage français.
sortie france : 19 juin 2019 (Diaphana)

La fameuse invasion des ours en Sicile (Lorenzo Mattotti)
La fameuse invasion des ours en Sicile (Lorenzo Mattotti)
Le Daim (Quentin Dupieux)
Le Daim (Quentin Dupieux)
The Climb (Michael Angelo Covino)
The Climb (Michael Angelo Covino)
Zombi Child (Bertrand Bonello)
Zombi Child (Bertrand Bonello)

16
THE CLIMB
Michael Angelo Covino (états-unis)
palmarès : néant
liste wask : non classé

Un certain regard. Voilà l’une des bonnes surprises auxquelles on ne s’attendait pas forcément. Voir en sélection Un Certain Regard un buddy movie hyper efficace, et la révélation au grand jour du duo américain Michael Angelo Covino (acteur et réalisateur) et Kyle Marvin (acteur), copains à la ville comme à la scène. Le mastodonte Metropolitan ne s’y est d’ailleurs pas trompé arrachant les droits du film au forceps et à coup de gros dollars. Reste à savoir si l’enthousiasme aurait été le même si on l’avait vu à Sundance au milieu d’une assemblée plénière d’auteurs indé US, ou si le charme de voir montré àCannes une telle bromance n’a pas (sur)joué sur notre empathie.
sortie france : à dater (Metropolitan)

15
ZOMBI CHILD
Bertrand Bonello (france)
palmarès : néant
liste wask : non classé

Quinzaine des réalisateurs. Figure incontestée de Cannes 2019, le zombie était de toutes les fêtes, de l’ouverture à la clôture, toutes sélections confondues, une valeur refuge pour le cinéma d’auteur en 2019. Avec Zombi Child, on est loin du mineur The Dead Don’t Die le Jim Jarmusch en ouverture de la compétition. Bertrand Bonello nous sort une variation teen-vaudou en milieu zombie. Des racines haïtiennes jusqu’à la jeunesse française la plus contemporaine, on y entend du Damso dans une scène saisissante. Bonello ou le grand filmeur de la jeunesse d’aujourd’hui. Bientôt 10 longs métrages et pas une seule fausse note en garage. De l’invention à chaque plan. De l’intelligence à chaque coin de rue. Précieux Bertrand.
sortie france : 12 juin 2019 (Ad Vitam)

14
UNE GRANDE FILLE
Kantemir Balagov (russie)
palmarès : prix de la mise en scène (un certain regard)
liste wask : 18/100

Un Certain Regard. Deux ans après Tesnota, l’un des plus grands premiers films vus à Cannes ces dernières années, avec Le Fils de Saul ou La Tierra y la Sombra, le très jeune réalisateur russe Kantemir Balagov (27 ans) remet le couvert. Encore en sélection Un Certain Regard. Encore une fois majestueusement mis en scène. Balagov ou l’histoire d’une révélation dont Cannes a le secret. Tourné dans l’urgence l’automne dernier, Une grande fille surprend encore par la maturité formelle du cinéaste. L’image exagérément esthétique rappelle à qui voudrait l’entendre combien le cinéma est avant tout un art visuel. Et ce qui nous est montré là est tout simplement à couper le souffle. Les plans serrés suffocants de Tesnota ont laissé place à quelques rares respirations plus larges dans ce deuxième long. Un vrai niveau compèt. Ce sera pour la prochaine.
sortie france : 21 août 2019 (ARP Sélection)

Le Traître (Marco Bellocchio)
Le Traître (Marco Bellocchio)
Une grande fille (Kantemir Balagov)
Une grande fille (Kantemir Balagov)
Alice et le Maire (Nicolas Pariser)
Alice et le Maire (Nicolas Pariser)

13
LE TRAÎTRE
Marco Bellocchio (italie)
palmarès : néant
liste wask : 17/100

Compétition. Il n’était pas venu à Cannes depuis Vincere, le maître italien Marco Bellocchio a impressionné la fin de Festival avec Il traditore (Le Traître), chronique passionnante de l’Italie contemporaine, vingt années au cœur de la Cosa Nostra par le prisme du mafieux Tomaso Bruschetta, l’exceptionnel Pierfrancesco Favino à l’écran. Sous ses airs de classique biopic à tiroirs – la première moitié du film patine un peu – Le Traître prend soudain son envol dans l’affrontement de Bruschetta avec le juge Falcone pour ne jamais lâcher d’intensité. A 79 ans, Bellocchio a encore des choses à dire et du Verdi à nous faire entendre. Sans doute l’un des films de la compétition au plus fort potentiel en salles. Un des grands oubliés du palmarès 2019.
sortie france : 06 novembre 2019 (Ad Vitam)

12
ALICE ET LE MAIRE
Nicolas Pariser (france)
palmarès : Label Europa Cinemas
liste wask : 81/100

Quinzaine des réalisateurs. Grand coup de cœur pour le deuxième film de Nicolas Pariser après Le Grand Jeu (à Locarno en 2015). En sortant du Théâtre Croisette, on essayait de se rappeler quel meilleur film dit « politique » on avait eu l’occasion de voir ces dernières années. À ce petit jeu on pense évidemment à L’Exercice de l’Etat film-totem de Pierre Schoeller. Avec Alice et le Maire, Pariser navigue dans ces eaux d’excellence. Un film écrit avec une acuité qu’on aimerait voir plus souvent dans le cinéma français. Distanciation, audace et Fabrice Luchini comme on ne l’a plus vu au cinéma depuis… on ne se rappelle pas l’avoir vu si bon pour dire vrai. Face à lui, Anaïs Demoustier vole comme à son habitude, précieux joyau de notre cinéma contemporain.
sortie france : 02 octobre 2019 (Bac Films)

Viendra le feu (Oliver Laxe)
Viendra le feu (Oliver Laxe)

11
VIENDRA LE FEU
Oliver Laxe (espagne)
palmarès : prix du jury UCR
liste wask : 38/100

Un Certain Regard. Le géant espagnol (il mesure 2 mètres) revient à Cannes après y avoir triomphé en 2016 à la Semaine de la Critique avec Mimosas, Grand Prix de la Semaine. Avec Viendra le feu, premier film en galicien à connaître la Sélection Officielle, Oliver Laxe continue d’explorer ses terres espagnoles, en contant le destin d’un personnage mystérieux sorti de prison et fasciné par les flammes. Le tout revêt une puissance et un mystère organiques, qui exerce encore plusieurs après la projection une fascination étrange.
sortie france : 04 septembre 2019 (Pyramide)

10
LES MISÉRABLES
Ladj Ly (france)
palmarès : prix du jury (ex æquo)
liste wask : 48/100

Compétition. Nul doute que le film fera l’événement lors de sa sortie dans les salles françaises (Le Pacte n’a pas encore communiqué sur son plan d’attaque). Issu de l’écurie Kourtrajmé, Ladj Ly a dynamité le début du Festival avec Les Misérables chronique de territoires en déshérence, avec la caméra au poing comme témoin de son temps. Directement sélectionné en compétition pour son premier film seul aux manettes (il a coréalisé le documentaire A voix nue), le réalisateur filme « son » Montfermeil, ses peuples, ses groupes d’influence, sa misère infinie, ses « bacqueux » justiciers. Des flics de la BAC aux frères musulmans en passant par les gitans, les grands frères ou les petites frappes qui veulent régner plus vite que la musique, Ladj Ly a la bonne idée de ne jamais porter de jugement ou essayer d’apporter des explications excessives. Il laisse tourner, sans y prendre part, juste constat hyper-réaliste et désenchanté d’une France abandonnée à son propre sort. Il y a du Audiard dans cette façon d’accaparer l’attention du spectateur, fasciné et emporté par un dernier tiers de film haletant. On souhaite bien du courage au prochain cinéaste qui s’attèlera au film de « banlieue ». Une référence.
sortie france : à dater (Le Pacte)

9
DOULEUR ET GLOIRE
Pedro Almodovar (espagne)
palmarès : prix d’interpétation masculine
liste wask : 01/100

Compétition. C’était notre numéro un, celui qui trônait tout en haut de nos 100 films pour Cannes. Certain qu’il serait en lice pour la compétition, le nouveau Almodovar venait, courant mars, de sortir sur les écrans espagnols (avec une rumeur plus que laudative) et faisait déjà partie des grands outsiders pour la Palme d’or. Ce ne sera pas encore pour cette fois. Vu très tôt pendant le Festival, le sublime Douleur et Gloire n’a pas résisté aux déflagrations de la deuxième semaine, et l’enchaînement infernal Céline Sciamma, Terrence Malick, Bong Joon-ho et Quentin Tarantino. Dans ce film-testament, Almodovar s’est trouvé un double idoine en la personne d’Antonio Banderas, évident prix d’interprétation. Rétrospectivement Douleur et Gloire restera certainement parmi les plus grandes œuvres de l’espagnol, tranquillement installé aux côtés de Tout sur ma mère et Parle avec elle. Hélas pour lui, le cru cannois 2019 était d’une densité exceptionnelle.
sortie france : 17 mai 2019 (Pathé)

Les Misérables (Ladj Ly)
Les Misérables (Ladj Ly)
Douleur et gloire (Pedro Almodovar)
Douleur et gloire (Pedro Almodovar)
Le Lac aux oies sauvages (Diao Yi'nan)
Le Lac aux oies sauvages (Diao Yi’nan)
The Lighthouse (Robert Eggers)
The Lighthouse (Robert Eggers)

8
LE LAC AUX OIES SAUVAGES
Diao Yi’nan (chine)
palmarès : néant
liste wask : absent

Compétition. Il est toujours bon de faire un pas de côté, de laisser les films s’infuser loin de la frénésie cannoise. Car en sortant de la projection, la sidération l’emportait devant une telle démonstration de mise en scène. Est-ce voir Quentin Tarantino dans la salle, trois jours avant « sa » projection, venu découvrir le nouveau chouchou du cinéma asiatique qu’il chérit tant, qui m’avait incité à placer très haut au palmarès numéro 72. Reparti bredouille, Le Lac aux oies sauvages du chinois Diao Yi’nan (ours d’or 2014 pour Black Coal) se rappelle à notre bon souvenir. Rétrospectivement l’un des exercices de mise en scène les plus impressionnants du Festival, à la manière d’un Hou Hsiao-hsien, délaissant comme lui un peu trop (dans The Assassin) la narration au profit d’un soin impressionnant apporté aux détails, au cadre ou à la photo. La splendeur formelle de la compétition.
sortie france : 10 octobre 2018 (Diaphana)

7
THE LIGHTHOUSE
Robert Eggers (états-unis)
palmarès : prix FIPRESCI (sélections parallèles)
liste wask : absent

Quinzaine des Réalisateurs. On sait de source sûre que Thierry Frémaux a fait, jusqu’au dernier moment, le forcing pour lui offrir une projection haut de gamme en sélection officielle. Mais Robert Eggers avait dans l’idée d’aller faire un tour du côté de la Quinzaine. L’occasion rêvée pour Paolo Moretti pour réussir son premier gros coup de délégué général. Après le saisissant The Witch, l’Américain revient avec un geste de cinéma impressionnant avec cette fois Willem Dafoe et la star Robert Pattinson à l’image, isolés et seuls à la barre. Fleurtant avec l’horreur, la folie et l’expérimentation, on ne serait pas étonné de voir The Lighthouse, fulgurance tournée sur pellicule noir et blanc en format 1:1, passé très vite au rang d’objet de culte cinéphilique. Un classique du genre par un des grands nouveaux auteurs américains émergents avec David Robert Mitchell, Ari Aster ou Jordan Peele. Quand on voit parfois les délires de Gaspar Noé tournés en rond dans un manque de direction affirmée, Robert Eggers lui sait ce qu’il ose montrer, vers la psyché la plus délirante, toujours au profit d’une intensité formelle et narrative de très haute tenue. On vous le dit, déjà un classique.
sortie france : à dater (sans distributeur)

6
UNE VIE CACHEE
Terrence Malick (états-unis)
palmarès : néant
liste wask : 04/100

Compétition. Cela fait maintenant une dizaine d’années que Terrence Malick a trouvé son cinéma, la forme avec laquelle il se sent le plus à l’aise. Une empreinte artistique grandiloquente aperçue depuis Le Nouveau Monde, révélée au grand jour dans la palme d’or The Tree of Life et expérimentée à l’extrême depuis dans son triptyque controversé A la merveille, Knight of Cups et Song to Song. Dans Une vie cachée, le réalisateur redescend sur terre et trouve une identité plus narrative pour raconter le portrait d’un autrichien qui, porté par sa foi, va résister au nazisme. Une vie cachée ressemble à l’accomplissement de son oeuvre, à mi-chemin entre ses grands débuts, de Badlands à La Ligne Rouge, et sa période récente. A travers ce long parcours philosophique d’un homme jusqu’au-boutiste, Malick parle de lui, d’un homme à la fin de sa vie qui n’aura dérogé à aucune contrainte esthétique ou morale tout au long de sa vie de cinéaste. Bien des films sur la Seconde Guerre Mondiale essaie de s’approcher du Mal, Malick lui s’intéresse à une forme de Bien absolu, renversant le point de vue à l’aide d’images d’archives et d’ellipses importantes. Comment la grandeur humaine s’affranchit des plus terribles combats. En bonus, Une vie cachée nous permet une dernière fois de voir à l’écran l’immense Bruno Ganz disparu en début d’année.
sortie france : 29 août 2018 (UGC)

A Hidden Life (Terrence Malick)
A Hidden Life (Terrence Malick)
J'ai perdu mon corps (Jérémy Clapin)
J’ai perdu mon corps (Jérémy Clapin)
Once Upon a Time... in Hollywood (Quentin Tarantino)
Once Upon a Time… in Hollywood (Quentin Tarantino)
Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma)
Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma)

5
J’AI PERDU MON CORPS
Jérémy Clapin (france)
palmarès : Grand Prix Nespresso
liste wask : 09/100

Semaine de la Critique. Seul représentant français de la compétition à la Semaine de la Critique, le premier film d’animation de Jérémy Clapin est une merveille d’inventions. Adaptation du best-seller de Guillaume Laurant (Happy Hand), le cinéaste Jérémy Clapin fait une entrée fracassante dans l’univers foisonnant de l’animation à la française naviguant de manière avantageuse entre la romcom, le cinéma fantastique, et l’horreur aussi parfois et tout cela avec un sens de la narration rarement atteint dans les films vus à Cannes cette année. On lui aurait facilement donné le prix du scénario s’il avait pu intégrer la Compétition. Quand bien même, il a obtenu tout naturellement la récompense suprême de la Semaine de la Critique (Grand Prix Nespresso). On pense bien évidemment aux grands chefs-d’oeuvre de l’animation japonaise mêlant thriller, comédie et mélo, J’ai perdu mon corps est de cette trempe-là, celle des seigneurs. Rezo Films a eu le nez creux. Sortir sur les écrans français un tel joyau est un cadeau du ciel qui illuminera son catalogue cette année.
sortie france : à dater (Rezo Films)

4
ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD
Quentin Tarantino (états-unis)
palmarès : néant
liste wask : 03/100

Compétition. Incontestable événement du Festival, le nouveau film de Tarantino a réussi à surprendre son monde. Finis les exercices de style dont il est devenu le maître depuis les années 1990, pervertissant tous les genres avec obsession et fétichisme, de Reservoir Dogs à Kill Bill. Once upon a time… in Hollywood est son film le plus personnel, d’une mélancolie merveilleuse. Avec la reconstitution de l’année 1969 à Los Angeles Tarantino se tire le portrait par l’entre-mise des sans-grades de la planète Hollywood, des lucky losers magnifiques qui l’ont fasciné depuis sa plus tendre enfance dans cette machine à rêve de la Côte Ouest. Pour une génération de cinéphiles, la filmo de Tarantino a accompagné et ponctué son histoire avec le cinéma, brisant tous les codes et faisant la synthèse de tous les genres et tous les mythes. Once upon a time… in Hollywood est en ce sens une rupture, le premier Tarantino de l’époque Netflix, celle où le cinéma n’est plus le seul divertissement populaire, mis à mal par la concurrence de la TV, des jeux vidéos ou des réseaux sociaux. On sent une certaine gravité dans le personnage de Leo DiCaprio comme s’il avait conscience du déclin annoncé. Alors oui comme dans Inglourious Bastards, le réalisateur s’arrange avec l’Histoire et l’intégration du drame Charles Manson-Sharon Tate pourra en choquer plus d’un mais le cinéma reste le cinéma et c’est là bien l’essentiel.
sortie france : 14 août 2019 (Sony)

3
PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU
Céline Sciamma (france)
palmarès : prix du scénario, queer palm
liste wask : 12/100

Compétition. Le quatrième film est un coup de maître.sse. Céline Sciamma confirme après Naissance des pieuvres, après Tomboy, après Bande de filles, la place majeure qu’elle tient dans le gotha du cinéma d’auteur. Voir comment elle arrive à mystifier les dogmes patriarcaux pour peindre une galerie de personnages de femmes et de passion dans un sublime film en costumes est une des grandes réussites de Cannes 2019. Le mari qui commande un portrait de sa future promise, une entreprise très masculine qui se transforme en une rencontre de femmes passionnelle(s). Ou comment la relation fulgurante entre une peintre et son modèle s’instaure dans une attirance physique, dialectique et intellectuelle. Sa place au palmarès est un juste retour des choses même si le prix du scénario est peut-être le moins adéquat, on lui aurait préféré le Grand Prix ou du moins un prix de la mise en scène ou des interprétations pour les lumineuses Adèle Haenel et Noémie Merlant.
sortie france : 18 septembre 2019 (Pyramide)

Parasite (Bong Joon-ho)
Parasite (Bong Joon-ho)

2
PARASITE
Bong Joon-ho (corée du sud)
palmarès : Palme d’or, prix AFCAE
liste wask : 18/100

Compétition. On n’a pas fini de crier notre amour pour le film de Bong Joon-ho. Favori des critiques français et internationaux. Favori des festivaliers. Et donc favori du jury présidé par Alejandro Gonzalez Inarritu qui lui a remis la Palme d’or. L’auteur de Memories of Murder et The Host arrive à l’apogée de son oeuvre avec Parasite, film éminemment politique déguisé dans un formidable thriller à tiroirs qui ne cesse de surprendre à coup de twists invraisemblables. Car Bong Joon-ho est d’abord et avant tout un formidable raconteur d’histoires. On y rit, on y frissonne mais on y prend un plaisir fou. La séance de presse n’a pas résisté à quelques applaudissement en plein film à l’issue de séquences à couper le souffle. Quel plaisir de voir un des plus grands cinéastes en activité récompensé pour son film le plus abouti. Sommet irrésistible de la compétition 2019.
sortie france : 5 juin 2019 (The Bookmakers)

Mektoub My Love : Intermezzo (Abdellatif Kechiche)
Mektoub My Love : Intermezzo (Abdellatif Kechiche)

1
MEKTOUB MY LOVE : INTERMEZZO
Abdellatif Kechiche (france)
palmarès : néant
liste wask : non classé

Compétition. Le numéro un de mes 20 films de Cannes 2018 était le chinois Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan, un geste de cinéma prodigieux. Pour ce qui est de Kechiche, on admettra en toute franchise que l’on n’y croyait pas du tout pour ce Cannes 2019, le laissant ostensiblement de côté dans la liste des 100 films pour Cannes en avril dernier, pensant le comité de sélection frileux et craintif des polémiques et autres sautes d’humeurs du réalisateur de La Vie d’Adèle (chapitre 1 et 2). Ce fut le dernier film annoncé en compétition dans les derniers compléments additionnels, sans étalonnage ni génériques, comme un délire hypnotique et fascinant. Après avoir pris un plaisir fou à découvrir la compétition 2019 d’une incroyable densité, Mektoub My Love : Intermezzo est venu parachever le tout. On se délectait à l’idée de découvrir la suite du Canto Uno. Que nenni, cet Intermezzo n’était qu’un intermède libre, Kechiche y propose un instantané formel de 3h30 (montage cannois qui pourrait évoluer en salles) réparti en 20 minutes de plage, 3h de boîte de nuit et 20 minutes de scène porno ultra sexuelle. Une expérience de cinéma qui traverse l’écran et laisse le spectateur sonné par ce qu’il vient de subir. Une liberté de ton totale incarnée par Ophélie Bau, muse incandescente de Kechiche, dont on ne clamera jamais assez la sensationnelle partition sans limites ni tabous qu’elle livre encore ici. L’uppercut hors catégorie d’un cru 2019 historique.
sortie france : à dater (Pathé)

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« Mektoub my love : Intermezzo » : au-delà du cinéma

25 mai 2019
Thomas
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La compétition 2019 d’un niveau exceptionnel restait encore orpheline d’un grand geste cinématographique clivant et sauvage. Mektoub my love : Intermezzo est arrivé à point nommé pour réparer cet oubli.

Cannes 2019 (compétition). À l’instar de La Grande Bouffe, Irréversible, The Brown Bunny ou Post Tenebras Lux, la projection du nouveau film d’Abdellatif Kechiche est directement entrée dans la légende des projections les plus « scandaleuses » du Festival de Cannes. Des rangées entières en fuite, des réactions épidermiques à la sortie de festivaliers outrés d’avoir « été pris en otage », « alors si c’est ça le cinéma français… », et une bataille d’Hernani sur Twitter entre les pros et les anti Intermezzo.

abdellatifkechiche

Très concrètement, nous sommes deux ans après le Canto Uno, à l’été 1994. La même bande est là, Toni, Ophélie, Amin, et les autres et une petite nouvelle, Marie la parisienne.

Annoncé d’une durée de 4h, le montage de Mektoub my love : Intermezzo présenté en compétition a été amputé de 30 minutes. Mais le ton a changé. Alors que Kechiche s’apesantissait sur ses personnages, leurs désirs, leurs regards, avec un goût estival sans gravité, dans Intermezzo l’élan est plus direct et obsessionnel. Après une séquence d’introduction sur la plage de vingt bonnes minutes qui nous rappelaient quelques enjeux « à la Canto Uno », la suite du film (3 heures donc) ne quittera pas la boîte de nuit (en sortant de la projection, on a croisé Abdel Kechiche qui laissait entendre qu’il trouvait la musique « un peu trop forte »), seulement ponctuée par une scène sauvage et insensée de sexe cru de plus de vingt minutes.

Kechiche n’a pas fait les choses à moitié mais avait prévenu son monde. Il ne fallait pas s’attendre au Canto Due (qui viendra « formellement plus proche du Canto Uno »). Avec cet Intermezzo, Kechiche a fait le choix d’un « intermède libre », une expérience de cinéma hallucinatoire, histoire de sanctifier les corps dans un ballet de sens, de sueurs et de désirs ininterrompu jusqu’à épuisement. Un tourbillon gestuel, sonore et charnel qui n’a peur de rien ni personne. Les hommes sont couards, basiques, sans reliefs alors que les personnages de femmes sont glorifiées, regardées, désirées, et tellement belles.

Cette fascination à l’extrême pour ses actrices (elles sont véritablement sensationnelles à commencer par Ophélie Bau) mêlée de fétichisme de « derrières » les fagots, Kechiche a bon dos en conférence de presse de faire le parallèle avec les statues parisiennes « je filme les fesses en contre-plongée comme je peux voir dans la même perspective les corps des statues dans les rues de Paris », clive(ra) une grande partie des spectateurs, au mieux mal à l’aise au pire dans un état de rejet et de dégoût épidermique.

Alors oui le film ne sera certainement pas au palmarès. Alors oui le film ne sortira certainement jamais en l’état dans les salles. On se demande même si l’opiniâtreté jusque-boutiste de Kechiche ne va pas lui empêcher de retrouver les moyens de continuer à filmer cette « Comédie humaine » sétoise. De point de vue tout personnel, c’est pour ce genre d’oeuvre au-delà de la normale que l’on fait le déplacement à Cannes, celle qui démontre à quel point les cinéastes ont encore la capacité d’amener le cinéma dans des contrées encore inexplorées.

Mektoub my love : Intermezzo
Abdellatif Kechiche – 3h28 – France
Compétition – Cannes 2019
Sortie France : date inconnue
(Pathé)

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« Matthias et Maxime » : Dolan par Dolan

23 mai 2019
Thomas
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A peine quelques semaines, après son échec américain « Donovan », le prodige canadien est de retour en compétition à Cannes avec le film Matthias et Maxime.

Cannes 2019 (compétition). A en croire l’applaudimètre lors de ses apparitions sur grand écran pendant la projection officielle, Xavier Dolan fait partir du gotha des réalisateurs chouchous des festivaliers de tout poil. En larmes déjà sur les marches montant vers le Grand Théâtre Lumière, le réalisateur de Mommy annonçait la couleur d’un film tendance mélo intime à la Dolan

Xavier Dolan (compétition)

Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l’équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences.

Un Dolan par Dolan avec Dolan. Matthias et Maxime ne surprendra pas les plus fidèles qui se délecteront du film comme d’un nouveau disque de Céline Dion. Pas de surprises au coin de la rue, les basiques sont là : des mamans au bord de la crise de nerfs, des hommes en mal avec leur sexualité, de la musique pop parfois kitsch (Amir et son tube de l’Eurovision a remplacé Céline Dion de Mommy)

Le scénario et les dialogues sont toujours impeccablement travaillés, sans doute le plus grand talent de Xavier Dolan avec celui de la direction d’acteurs. Quelques saillies québécoises dont il a le secret (heureusement les sous-titres français sont là tant la logorrhée est difficile à suivre), avec des punchlines savoureuses à l’encontre de Denys Arcand.

Lui qui vient d’obtenir des prix avec ses deux précédents films en compétition ( Prix du Jury pour Mommy et Grand Prix pour Juste la fin du monde) peu de chances de retrouver le film au Palmarès. On a bien meilleures performances d’acteurs dans d’autres films t de bien meilleurs scénarios cette année (exceptionnelle). Et en terme de mise en scène le film n’arrive jamais à la cheville de Laurence Anyways ou Mommy.

Matthias et Maxime
Xavier Dolan – 1h59 – Canada
Compétition – Cannes 2019
Sortie France : date inconnue
(Diaphana)

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« Once upon a time… in Hollywood » : l’événement Tarantino

23 mai 2019
Thomas
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Premières impressions après la première mondiale du film-événement du Festival de Cannes 2019, Once upon a time… in Hollywood, le nouveau Tarantino.

Cannes 2019 (compétition). Ce devait être l’événement de ce Festival de Cannes 2019. Promesse tenue. Plusieurs centaines de journalistes refoulés lors de la (seule) projection de presse en forme de toute première mondiale, l’une des montées des marches les plus glamours de ces dernières éditions (Quentin Tarantino, Brad Pitt, Leonardi DiCaprio, Margot Robbie) et la foule des grands soirs sur la Croisette ont fait de ce mardi 21 mai 2019, pile 25 ans après la présentation de Pulp Fiction. L’apothéose d’une édition 2019 en tout point historique.

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La star de télévision Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus.

Quand Woody Allen souhaitait rendre hommage à ses idoles perdues et au XXe siècle révolu, il  reconstituait une époque rêvée dans Midnight in Paris. Quentin Tarantino lui aussi fait le point sur ses obsessions, ses souvenirs et ses mythes de jeunesse. Cela se passe évidemment à Los Angeles et il était dit que cela ne parlerait que d’une seule chose, sa passion infinie pour le cinéma. Once upon a time… in Hollywood est en cela une poignante variation entre rêves, réalités, gloires déchues et stars de pacotilles que le LA des années 1960 pouvaient encore exaucer, dans lequel chaque plan suinte le cinéma.

Dans Once upon a time… in Hollywood, Tarantino s’amuse avec les personnages réels (de Roman Polanski à Sharon Tate en passant par Bruce Lee et Steve McQueen) et les losers magnifiques. Au début du projet, le réalisateur de Reservoir Dogs avait laissé pensé que l’assassinat de Sharon Tate et les affaires Polanski et Charles Manson seraient au cœur de ce 9e film au goût de souffre. Il n’en est rien. Ces mythes et ces histoires ne sont que des prétextes à ancrer Hollywood dans une bulle de faux-semblants.

Once upon a time... in Hollywood (Quentin Tarantino)
Once upon a time… in Hollywood (Quentin Tarantino)
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Les héros ne sont pas ceux que l’on croît. Rick Dalton (Leo DiCaprio) en est le symbole le plus criant avec Cliff Booth (sensationnel Brad Pitt) son cascadeur homme à tout faire. Star TV de bas étage, il vaque lui-aussi dans cette bulle du divertissement alors que plane au-dessus de sa tête (et du film) le drame de Sharon Tate (sa voisine de villa cossue ici Margot Robbie lumineuse). Le film est davantage une chronique de l’instant, l’année 1969 sur la colline la plus célèbre de la planète cinéma.

Mais Once upon a time… in Hollywood ne se laisse pas apprivoiser facilement. Un Tarantino plus mélancolique, le premier film post-Weinstein, sans doute le moins drôle et joueur de tous ses films malgré un final tarantinesque à couper le souffle. Même quelques heures après la première vision, c’est sans doute le film que l’on a le plus envie de revoir, tout de suite, pour y goûter tous les détails et saisir toute son ampleur. Tarantino a toujours laissé filtrer que son dixième film serait le dernier. A voir cet avant-dernier (?) opus, il a encore des choses à dire. Sans doute la meilleure nouvelle de ce Festival 2019.

Once upon a time… in Hollywood
Quentin Tarantino – 2h39 – Etats-Unis
Compétition – Cannes 2019
Sortie France : 14 août 2019
(Sony)

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