Seul représentant français de la compétition à la Semaine de la Critique le premier film d’animation de Jérémy Clapin est une merveille d’inventions.
Cannes 2019 (semaine de la critique). Adaptation du best-seller de Guillaume Laurant (Happy Hand), le cinéaste Jérémy Clapin fait une entrée fracassante dans l’univers foisonnant de l’animation à la française naviguant de manière aussi aisée entre la romcom, le cinéma fantastique, l’horreur aussi et tout cela avec un sens de la narration rarement atteint dans les films vus à Cannes jusqu’à présent.
À Paris, la main tranchée du jeune Naoufel s’échappe, bien décidée à retrouver son corps. Au cours de sa cavale semée d’embûches à travers la ville, elle se remémore toute sa vie commune avec lui, jusqu’à sa rencontre avec Gabrielle.
Quand le réalisateur évoquait ce projet au pitch très intriguant dans les nombreux festivals auxquels il participait ces derniers mois pendant la finalisation de son long métrage, Jérémy Clapin confiait la difficulté primaire de devoir rendre une émotion graphique à une simple main. Pas simple effectivement.
L’ambition et sa réussite sont d’autant plus remarquables que le film passe du thriller au mélo en passant par la comédie avec la facilité des meilleurs films des maîtres japonais du genre, se jouant aussi de la temporalité et du style. Ah oui et on a oublié de dire combien le film était beau et stylisé. Vous l’aurez compris, Jérémy Clapin est un des nouveaux entrants qui vont compter dans le cinéma d’auteur français de demain.