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Thomas

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« Parasite » : l’empereur Bong a frappé

23 mai 2019
Thomas
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Le réalisateur coréen de Memories of Murder et The Host retrouve sa Corée bien-aimée après son aventure Okja chez Netflix et signe le grand film de la compétition.

Cannes 2019 (compétition). Les organisateurs taquins avaient calé la séance de presse de Parasite juste après celle de Once Upon a Time… in Hollywood. Taquins ou pervers, la projection du nouveau film de Bong Joon-ho était pleine de journalistes frustrés de ne pas avoir pu rentrer dans la première mondiale du Tarantino l’après-midi même. Est-ce pour cela que l’électricité était palpable ? Il n’en demeure pas moins que cette projection du film de Bong Joon-ho est déjà à marquer d’une pierre blanche. Vagues de rires, applaudissements à tout rompre à la fin de séquences et de twists, Parasite a marqué de son empreinte le cru 2019 déjà exceptionnel. Une Palme en puissance.

bongjoonho

Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemme.

Il est à espérer que la Palme asiatique pour Hirokazu Kore-eda l’an dernier et son drame familial Une Affaire de famille ne va pas jouer des tours à Parasite au moment des délibérations. Car même si le parallèle est facile, les films n’ont strictement rien à voir. Bong Joon-ho est sans doute le plus grand metteur en scène en exercice. Difficile de faire plus virtuose que la première heure de Parasite. Aucun répit pour le spectateur qui ne sait jamais sur quel pied dansé. Comédie, thriller, ou drame réaliste, Bong Joon-ho insuffle une énergie peu commune avec les plus grands acteurs coréens à l’écran (Song Kan-ho en tête en chef de famille à l’épaisseur croissante tout au long du film).

Un peu perdu dans Le Transperceneige ou Okja, Bong Joon-ho n’est jamais autant à l’aise dans sa langue pour épier les moindres travers de la société coréenne et contemporaine. Marqué personnellement par la projection à la Quinzaine des Réalisateurs en 2006 de The Host, treize ans plus tard cette séance du 21 mai 2019 restera parmi nos grands souvenirs cannois.

Parasite
Bong Joon-ho – 2h12 – Corée du Sud
Compétition – Cannes 2019
Sortie France : 5 juin 2019
(The Jokers)

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« Chambre 212″ : petit Honoré grand plaisir

23 mai 2019
Thomas
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Entre une pièce de théâtre et un opéra, Christophe Honoré a pris le temps cet hiver de mettre en boîte son 12e long métrage. Encore une réussite.

Cannes 2019 (compétition). Sans trop de bruit, Christophe Honoré construit pas à pas une des œuvres les plus passionnantes de son temps. Aussi à l’aise dans l’écriture, la mise en scène, sur scène, ou sur les plateaux de cinéma, lui qui était en compétition l’an dernier avec Plaire, aimer et courir vite, a surpris son monde (absent de la liste des 100 films pour Cannes ne pensant jamais qu’il serait prêt à temps) en intégrant la sélection Un Certain Regard. Aux côtés de Bruno Dumont ou Albert Serra, Honoré fait partie de ces grands noms présents à Debussy cette année.

honore1

Après 20 ans de mariage, Maria décide de quitter le domicile conjugal. Une nuit, elle part s’installer dans la chambre 212 de l’hôtel d’en face. De là, Maria a une vue plongeante sur son appartement, son mari, son mariage. Elle se demande si elle a pris la bonne décision. Bien des personnages de sa vie ont une idée sur la question, et ils comptent le lui faire savoir.

Comme Alain Resnais, Honoré est un meneur de troupe. Il aime écrire sur mesure. En confiance, c’est encore une fois à Chiara Mastroianni qu’il a offert une partition à la mesure de son talent. Rarement on aura vu l’actrice aussi libre, drôle, joueuse. Une composition d’une rare profondeur.

Mais comme Alain Resnais aussi, Christophe Honoré est passionné de théâtre, de cet art de la dialectique et des artifices artisanaux. Chambre 212 est en cela un exemple, hommage aux grands boulevard qui ont bercé et divertit l’imaginaire de Christophe Honoré et de tant d’autres, ces pièces qui reposaient sur des icônes au nom désuet, de Jacqueline Maillan à Maria Pacôme.

Aux côtés de la reine Chiara (que l’on espère retrouver aux César l’an prochain), l’impeccable Benjamin Biolay en mari délaissé et tourmenté, Vincent Lacoste bonbon comme jamais qui trouve un peu plus d’ampleur dans son personnage, du Scarlatti Jean Ferrat dans les oreilles, de vieux et faux sosies d’Aznavour et des punchlines qui resteront, « Qui couche encore avec son cousin après 14 ans » ou encore « Alors c’est ça la belle vie ? Lesbienne en baie de Somme ? ».

Une fantaisie joyeuse comme une déclaration d’amour au cinéma en ce que cet art a d’exceptionnel où tout y est possible.

Chambre 212
Christophe Honoré – 1h30 – France
Un Certain Regard – Cannes 2019
Sortie France : 30 octobre 2019
(Memento)

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« Portrait de la jeune fille en feu » : d’une beauté incandescente

21 mai 2019
Thomas
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Avec Portrait de la jeune fille en feu, Céline Sciamma signe un film politique, suave et féministe. Son plus grand à ce jour. Pour la première fois en compétition.

Cannes 2019 (compétition). Elle fait partie de ces « bébés cannois ». Après son premier film présenté en 2007 en sélection officielle (un certain regard), Naissance des pieuvres (déjà avec Adèle Haenel) que de chemin parcouru. Elle a pris le temps depuis Bande de filles. Cinq années à préparer ce projet ambitieux (pendant lesquelles elles a beaucoup travaillé et écrit pour d’autres, Ma Vie de Courgette c’était elle au scénario), celui de conter l’histoire d’un amour impossible, au 18e siècle entre deux femmes. Un grand film en costumes qui prend le temps de s’appesantir sur les mots, la rencontre, un désir physique, intellectuel et charnel tout en délicatesse.

Portrait de la jeune fille en feu (compet)

En plein 18e siècle, Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.

Pourfendeuses du mouvement 50/50, le duo Sciamma-Haenel racontait en conférence de presse le passionnant le dialogue instauré entre elles à la préparation de ce projet, Céline Sciamma n’hésitant pas parler de « co-mise en scène ». Il était d’ailleurs frappant de voir toute l’équipe du film, de la directrice de la photo en passant par la productrice et bien sûr les actrices, un parterre féminin impressionnant toutes à l’unisson dans un même but.

Mais le film est aussi et surtout l’éclosion d’un talent immense, l’actrice Noémie Merlant. On doutait avant ce Festival qu’elle serait sans doute l’une des reines 2019. On l’avait d’ailleurs évoqué dans la liste des 100 films pour Cannes, elle qui était à l’affiche d’un des postulants finalement absents des sélections (le belge Jumbo de Zoé Wittock), elle fulmine dans Portrait de la jeune fille en feu, complément parfait du duo indissociable Haenel-Sciamma.

Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma)
Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma)
celinesciamma2

Comme libérées de toutes les contraintes sociales et sociales, les femmes prennent le pouvoir. Le film en est le témoin, sans l’ombre d’un homme ou d’une once de patriarcat castrateur, Portrait de la jeune fille est aussi et surtout d’une grande exigence formelle à l’aise autant en extérieur sur les belles côtes normandes que dans ces intérieures feutrées des hauts lieux bourgeois du 18e siècle. These girls are on fire !

Portrait de la jeune fille en feu
Céline Sciamma – 1h59 – France
Compétition – Cannes 2019
Sortie France : 18 septembre 2019
(Pyramide)

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« Le Lac aux oies sauvages » : oiseau à palme

20 mai 2019
Thomas
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Le réalisateur chinois Diao Yi’nan vient essayer de glaner une Palme après l’Ours d’or obtenu en 2014 pour Black Coal.

Cannes 2019 (compétition). C’est toujours mieux d’être cueilli à froid. Le Lac aux oies sauvages fait partie de ces (rares) films qui donnent envie de les revoir sitôt la projection terminée tant le foisonnement de la mise en scène et le plaisir qu’elle procure au spectateur est total.

diaoyinan

Un chef de gang en quête de rédemption et une prostituée prête à tout pour recouvrer sa liberté se retrouvent au cœur d’une chasse à l’homme. Ensemble, ils décident de jouer une dernière fois avec leur destin.

Assez facilement catalogué dans le film de genre, genre polar pluvieux, Le Lac aux oies sauvages est d’abord et avant tout le film d’un très grand metteur en scène. Une ampleur qui nous rappelle celle Hou Hsiao-hsien. Le parallèle est d’ailleurs assez cohérent tant assez vite comme dans The Assassin on se laisse porter par l’ampleur du film plutôt que par l’unique narration (comprendre les enjeux de plus d’une dizaine de protagonistes peut s’avérer assez ardu de prime abord).

Police, chef de gangs, prostituées, autant de parcours lancés dans une traque haletante. Il y fait nuit, sombre, avec beaucoup de néons (même sur certaines chaussures) et une ambiance pluvieuse qui donne au film un grand lyrisme contemporain sans se laisser vampiriser par ses illustres prédécesseurs (Wong Kar-Wai en tête).

On connaît le sort réservé à certains films chinois short-listé pour la Sélection Officielle. Zhang Yimou et Lou Ye n’ont pas eu droit au même traitement de faveur que Diao Yi’nan et leurs films se sont vus retoqués par la censure chinoise. Il faut dire que Le Lac aux oies sauvages ne s’aventure pas dans des eaux trop risquées bien planqué derrière le pare-feu du polar.

Même Quentin Tarantino lui-même ne s’y est pas trompé, grand fan de la première du cinéma asiatique, il était aux premières loges pour assister à la séance de gala du film chinois de la compétition. Beau joueur.

Le Lac aux oies sauvages
Diao Yi’nan – 1h53 – Chine
Compétition – Cannes 2019
Sortie France : date inconnue
(Memento)

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« Douleur et Gloire » : Tout sur Pedro

20 mai 2019
Thomas
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Le numéro 1 de notre liste des 100 films pour Cannes dévoilée début avril a convaincu la Croisette.

Cannes 2019 (compétition). Dévoilé en avant-première en mars en Espagne (une sortie nationale dans le pays d’origine est autorisé par le règlement), le nouveau Almodovar arrivait à Cannes avec une rumeur des plus laudatives. Le réalisateur ibérique y signe un retour au sommet dans un film-testament d’une oeuvre immense. La tentation est belle de lui décerner la Palme pour un de ses grands films.

Douleur et gloire

Salvador Mallo, un réalisateur en souffrance, fait une série de retrouvailles. Certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir. Son enfance dans les années 60 quand, en quête de prospérité, il émigre avec ses parents à un village de la région de Valence; le premier désir; son premier amour d’adulte dans le Madrid des années 80 et la douleur de la rupture de cet amour encore vif et palpitant; l’écriture comme unique thérapie pour oublier l’inoubliable; la découverte précoce du cinéma; et l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner. En retrouvant son passé, Salvador ressent le besoin pressant de le raconter et c’est grâce à ce besoin qu’il trouve son salut.

Fidèle de compétition cannoise parmi les fidèles, Pedro Almodovar n’est pas rancunier tant ses dernières expériences de palmarès semi-ratés (ses actrices elles ont beaucoup connu de lauriers) l’ont meurtri.

Avec Douleur et Gloire, finis les doubles féminins pour essayer de se cacher, Almodovar se trouve un double en la personne d’Antonio Banderas et fait le point sur sa vie, un bilan de sexagénaire comblé qui a parcouru l’époque et marqué de son empreinte l’art cinématographique espagnol et mondial.

D’une sérénité des grands seigneurs, « ce Salvador Mallo ce pourrait très bien être moi » s’amuse-t-il à raconter. C’est peut-être moins drôle qu’avant, moins fantaisiste aussi mais l’heure est plus grave. Il y évoque encore et toujours ses années franquistes, filme dans des flash-backs d’une beauté saisissante son enfance avec sa mère, avec Penelope Cruz au charme Volver-ien.

Ce n’est peut-être pas notre Palme mais c’est un grand Almodovar qui se permet le luxe de citer deux des grands artistes visuels contemporains, Dimitris Papaioannou et Jan Fabre, et se met aussi à lire du Eric Vuillard. Que de bonnes influences. Attention à ce que Banderas ne lui vole pas la vedette au soir du palmarès. C’est bien probable.

Douleur et Gloire
Pedro Almodovar – 1h52 – Espagne
Compétition – Cannes 2019
Sortie France : 17 mai 2019
(Pathé)

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« The Climb » : col 1ère catégorie

18 mai 2019
Thomas
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Du plaisir simple du buddy movie efficace en sélection Un Certain Regard avec The Climb, premier film réjouissant de l’Américain Michael Angelo Covino.

Cannes 2019 (un certain regard). Au royaume de la bromance, The Climb risque de faire date. Premier long métrage ascensionnel co-écrit et joué par deux (vrais) amis dans la (vraie) vie, Michael Angelo Covino et Kyle Marvin. Révélations devant et derrière la caméra. Ce genre d’histoire très ricaine des Damon-Affleck de l’époque. On leur espère la même carrière.

michaelangelocovino

Kyle et Mike sont les meilleurs amis du monde jusqu’à ce que Mike couche avec la future épouse de Kyle. The Climb raconte cette longue amitié haute en couleur entre deux hommes à travers des années de rire, de tristesse et de colère, et en explore les limites.

Dans une scène d’introduction hilarante, un plan-séquence des derniers kilomètres d’ascension à vélos du col de Vence, le ton est donné. Le rite initiatique vire au règlement de compte verbal et sportif. Le reste du film est au niveau. Quelques grandes scènes successives à quelques mois d’intervalle où l’on ne quitte plus les errements de nos deux anti-héros.

Au-delà des cols hors catégorie des Alpes hexagonales, on perçoit chez Covino beaucoup de références franco-françaises. De la musique old school et kitsch (« Oui paraît-il » de Nicole Martin) en passant par Pierre Etaix, l’influence de la culture française parcourt le film.

Très Woody Allen compatible, le tragi-comique évite soigneusement les lourdeurs de sentiments et la perf de l’acting à tout prix (ce que l’on avait pu reprocher à Jim Cummings dans Thunder Road l’an dernier). Métropolitan ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en arrachant les droits à prix d’or aux yeux et à la barbe de nombreux acheteurs.

The Climb
Michael Angelo Covino – 1h35 – Etats-Unis
Un Certain Regard – Cannes 2019
Sortie France : date inconnue
(Metropolitan)

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« J’ai perdu mon corps » : réussite haut la main

18 mai 2019
Thomas
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Seul représentant français de la compétition à la Semaine de la Critique le premier film d’animation de Jérémy Clapin est une merveille d’inventions.

Cannes 2019 (semaine de la critique). Adaptation du best-seller de Guillaume Laurant (Happy Hand), le cinéaste Jérémy Clapin fait une entrée fracassante dans l’univers foisonnant de l’animation à la française naviguant de manière aussi aisée entre la romcom, le cinéma fantastique, l’horreur aussi et tout cela avec un sens de la narration rarement atteint dans les films vus à Cannes jusqu’à présent.

jeremyclapin1

À Paris, la main tranchée du jeune Naoufel s’échappe, bien décidée à retrouver son corps. Au cours de sa cavale semée d’embûches à travers la ville, elle se remémore toute sa vie commune avec lui, jusqu’à sa rencontre avec Gabrielle.

Quand le réalisateur évoquait ce projet au pitch très intriguant dans les nombreux festivals auxquels il participait ces derniers mois pendant la finalisation de son long métrage, Jérémy Clapin confiait la difficulté primaire de devoir rendre une émotion graphique à une simple main. Pas simple effectivement.

"J'ai perdu mon corps" (Jérémy Clapin)
« J’ai perdu mon corps » (Jérémy Clapin)
jeremyclapin3

L’ambition et sa réussite sont d’autant plus remarquables que le film passe du thriller au mélo en passant par la comédie avec la facilité des meilleurs films des maîtres japonais du genre, se jouant aussi de la temporalité et du style. Ah oui et on a oublié de dire combien le film était beau et stylisé. Vous l’aurez compris, Jérémy Clapin est un des nouveaux entrants qui vont compter dans le cinéma d’auteur français de demain.

J’ai perdu mon corps (1er film)
Jérémy Clapin – 1h21 – France
Un Certain Regard – Cannes 2019
Sortie France : date inconnue
(Rezo Films)

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« Une grande fille » : Balagov apprenti tsar

17 mai 2019
Thomas
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Après le choc Tesnota il y a deux ans, Kantemir Balagov revient déjà en sélection Un Certain Regard avec son deuxième film Une grande fille. L’histoire d’une confirmation.

Cannes 2019 (un certain regard). Kantemir Balagov ne quitte plus Debussy. Révélé en 2017, juré en 2018, la sélection Un Certain Regard ne peut plus se passer du jeune prodige russe de 27 ans. Il faut dire que parmi les révélations dont Cannes raffole être à l’origine, Kantemir Balagov est l’un des plus remarquables spécimen de ces dernières années..

kantemirbalagov1

1945. La deuxième guerre mondiale a ravagé Leningrad et détruit ses habitants, physiquement et moralement. Bien que le siège soit terminé, la mort hante toujours la ville. Au sein de ces ruines, deux jeunes aides-soignantes, Iya et Masha, tentent de se reconstruire et de donner un sens à leur vie.

Librement adapté de l’œuvre de Svetlana Alexievitch (« La Guerre n’a pas un visage de femme »), Kantemir Balagov en profite pour distribuer une nouvelle fois les beaux rôles aux femmes, ses « héroïnes de notre temps » comme il aime les appeler. De retour du front, les deux personnages brûlent l’écran comme autant de traumas subis fleur au fusil dans l’armée soviétique.

Tourné dans l’urgence l’automne dernier, Une grande fille surprend encore par la maturité formelle de Balagov. L’image exagérément esthétique rappelle à qui voudrait l’entendre combien l’art cinématographique est avant tout un art visuel. Et ce qui nous est montré là est tout simplement à couper le souffle. Les plans serrés suffocants de Tesnota ont laissé place à quelques rares respirations plus larges dans ce deuxième long.

Zviaguintsev, Mungiu, Ceylan, Balagov sait de qui tenir ce sens aigü du formalisme des grands maîtres du genre. Comme eux la route de la compétition semble toute tracée pour le jeune réalisateur qui n’y aurait pas fait pâle figure dès cette année.

Une grande fille
Kantemir Balagov – 2h14 – Russie
Un Certain Regard – Cannes 2019
Sortie France : date inconnue
(ARP Selection)

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« Les Misérables » : la Croisette en feu

16 mai 2019
Thomas
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Premier film français présenté en Compétition, la Croisette s’est déjà choisi un favori au deuxième jour de la Compétition.

Cannes 2019 (compétition). C’est une bombe qui est tombé sur Cannes en ce début de Festival. Ladj Ly, figure de proue de la mouvance Kourtrajmé soutenu par Vincent Cassel, Kim Chapiron, Mathieu Kassovitz, Mouloud Achour et consorts, y est venu présenté son premier film coup de poing, seul derrière la caméra, le bien-nommé brûlot Les Misérables.

ladjly

Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité (BAC) de Montfermeil en Seine-Saint-Denis. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « Bacqueux » d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drône filme leurs moindres faits et gestes..

Là où Matthieu Kassovitz intellectualisait la forme et le fond dans La Haine il y a près de 25 ans. « Jusqu’ici tout va bien, ce qui compte ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage » assénait Hubert Koundé, Ladj Ly, lui, impulse une énergie beaucoup plus naturelle et profonde. La référence à Victor Hugo n’est pas feinte. Le réalisateur veut ancrer ses congénères dans la France d’aujourd’hui, en lutte pour (sur)vivre tout simplement. Son envie de prendre la caméra et de rendre compte au près de la réalité des rapports dans ces « territoires perdus de la République »est née lors des émeutes de banlieues en 2005.

Tiré d’un court métrage éponyme à succès, nommé aux César 2018 et primé à Clermond-Ferrand, Ladj Ly y décline une relecture élargie et on pense beaucoup à Jacques Audiard dans l’intensité drama qui monte crescendo et un dernier quart du film absolument suffocant.

Dans « Les Misérables », la caméra est partout. Et surtout avec Alexis Manenti, Djebril Zonga et leur nouveau coéquipier (Damien Bonnard). Ladj Ly les filme caméra embarquée, « embedded » comme on dirait en territoire de guerre, et ne les lâche pas d’une semelle entre ces barres d’immeubles comme un western des temps modernes avec sa chorégraphie, ses faux semblants, son architecture, ses rues, ses passeurs, ses shérifs, ses dealers, ses mères, ses grands frères, ses prédicateurs…

Les Misérables
Ladj Ly – 1h43 – France
Compétition – Cannes 2019
Sortie France : date inconnue
(Le Pacte)

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« Le Daim » : blouson XS

16 mai 2019
Thomas
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La Quinzaine des Réalisateurs s’est ouverte avec le nouveau film de Quentin Dupieux. Une sombre histoire de veste mal taillée qui vire au cauchemar.

Cannes 2019 (quinzaine des réalisateurs). Après le splendide Les Oiseaux de Passage de Ciro Guerra et Cristina Gallego l’an dernier, on scrutait de près les premières décisions du nouveau délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs Paolo Moretti. Le choix s’est vite vite porté sur Le Daim (l’info fuitait dès le mois de mars), première apparition de Jean Dujardin dans l’univers de Quentin Dupieux, le Mr. Oizo de la scène electronique.

ledaim2

L’histoire de Georges parti tout quitter pour s’acheter le blouson de ses rêves, un daim, jusqu’à le plonger à l’obsession et au délire criminel. Voilà encore un pitch à la Dupieux avec la saveur des lendemains qui chantent. Après son pneu tueur dans Rubber, le réalisateur renoue avec la veine du thriller de l’absurde affublé d’un dispositif intemporel et hors territoire.

Jean Dujardin et Adele Haenel
Jean Dujardin et Adele Haenel
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Héritier de la culture dadaïste, Quentin Dupieux a de qui tenir. Eternel fantaisiste proche d’un Michel Gondry pour sa créativite visuelle et l’ambition esthétique, ou d’un Albert Dupontel des débuts, il manque encore à Dupieux ce film qui le ferait passer un cap populaire et sortir de la marge. Mais en a-t-il vraiment envie ? Gondry a eu son Eternel Sunshine of the Spotless Mind, Dupontel son Bernie (succès dès son premier film dont il aura eu du mal à se remettre). Le Daim n’est pas encore celui-là. Même si ces 77 minutes de film sont délicieuses, hilarantes souvent, Dupieux peine dans l’épilogue à trouver une fin idoine. Dommage tant le duo Dujardin-Haenel fonctionne à plein.

Le Daim
Quentin Dupieux – 1h17 – France
Quinzaine des Réalisateurs – Cannes 2019
Sortie France : 19 juin 2019
(Diaphana)

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