2è volet de notre revue des 100 films candidats pour une sélection sur la Croisette lors du 66è Festival de Cannes: les 20 films classés de 80 à 61.
Sources: l’excellent Yannick Vely de Paris Match, cineuropa.org, et bien plus encore…
#80 SPIRITISME de Guy Maddin (Fra-Can)
Le centre Pompidou accueillait en mars dernier, le fantasque canadien Guy Maddin. Réalisateur hanté par le cinéma et le spiritisme, Maddin s’est installé à Beaubourg pour y tourner, en public, 18 scénarios qu’il a exhumés de l’époque du cinéma muet. Le résultat en est une expérience unique pour un casting exceptionnel: s’y sont pressés Charlotte Rampling, Amira Casar, Grégory Gadebois, Mathieu Amalric, Maria de Medeiros, Geraldine Chaplin, Adèle Haenel, Mathieu Demy, André Wilms, Jacques Nolot… Quel plus bel écrin que la Croisette pour présenter une telle oeuvre ?
[notre avis: Sélection Officielle – Séance Spéciale]
#79 STRAW FIELD de Takashi Miike (Jap)
Stakhanoviste en chef depuis les années 1990, Takashi Miike habitué à réaliser tout type de format à la chaîne – théâtre, télévision, cinéma – il a puisé dans le V-Cinema (en direction du marché vidéo) ce goût pour l’expérimentation et l’audace. Le Festival de Cannes a déjà honoré Miike en présentant l’an dernier en Séance de Minuit Ai To Makoto, et en faisant même de Ichimei en 2011 le premier film en 3D concourrant en Compétition. Avec Straw Field, Miike semble renouer avec le thriller classique: un serial-killer à gueule d’ange fait l’erreur d’assassiner la petite-fille d’un ponte de la finance. Celui-ci veut se venger en offrant un milliard de yens à qui parviendra à liquider le tueur.
[notre avis: Hors Compétition – Séance de Minuit]
#78 1001 GRAMS de Bent Hamer (Nor)
Grand habitué des joutes cannoises (Quinzaine des Réalisateurs par deux fois, et Un Certain Regard), le réalisateur norvégien Bent Hamer (Eggs, Kitchen Stories, O’Horten) pourrait très bien revenir sur la Croisette avec une histoire dont il a le secret: une scientifique norvégienne proche de la quarantaine est envoyée à Paris pour débattre de l’avenir du kilogramme. Pendant son séjour, elle va tomber amoureuse d’un collègue français.
[notre avis: Quinzaine des Réalisateurs]
#77 SQUIRREL TO THE NUTS de Peter Bogdanovich (US)
Alors que l’on en entend parler depuis l’automne 2010, le nouveau film de Peter Bogdanovich – le premier depuis 10 ans – semble en cours de finalisation. En parlant de production, c’est un attelage des plus hypes qui veille sur Squirrel to the Nuts, le duo Wes Anderson et Noah Baumbach. Satire et plongée dans l’univers de Broadway, qui ne sera pas sans rappeler certains Woody Allen versions Broadway Danny Rose ou encore Maudite Aphrodite, Squirrel to the Nuts s’est adjoint les services d’un cast très andersonien: Owen Wilson dans le rôle titre sera bien entouré avec Olvia Wilde, Brie Larson ou encore Jason Schwartzman.
[notre avis: Un Certain Regard]
#76 BLOOD TIES de Guillaume Canet (Fra)
1er film en langue anglaise pour Guillaume Canet, le réalisateur. Remake du film de Jacques Maillot Les Liens du Sang (2008) dans lequel Canet donnait la réplique à Francois Cluzet. Pas de Cluzet cett fois, qu’il avait dirigé dans Les Petits Mouchoirs, mais un casting 4 étoiles: Clive Owen, Billy Crudup, Marion cotillard, Zoé Saldana, Mila Kunis, Matthias Schoenaerts (Bullhead, De Rouille et d’Os) tout récent césarisé « meilleur espoir ». Pour clôturer le tout, Canet a co-écrit le scénario avec le maître du genre James Gray pour conter cette histoire de frères, flics et voyous, dans le New York des années 1970.
[notre avis: un candidat potentiel à la clôture]
#75 AYA DE YOPOUGON de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie (Fra)
Maintes et maintes fois repousée, la date de sortie française de l’adaptation au cinéma de la BD à succès Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie a finalement été fixé au 24 juillet 2013. Un timing quasi parfait pour une rampe de lancement sur la Croisette en mai prochain. UGC rêve déjà d’un destin à la Persepolis.
[notre avis: Sélection Officielle – Séance Spéciale ou Quinzaine des Réalisateurs]
#74 COLT 45 de Fabrice du Welz (Bel)
Polar urbain aux réminiscences âpres du cinéma de William Friedkin période 70’s, Colt 45 est le premier film à grande ampleur du belge Fabrice Du Welz (Calvaire) habitué jusqu’à présent à un cinéma d’auteur tendance gore. Du Welz a été approché en ce sens par Thomas Langmann et La Petite Reine. Guerre des polices, jeune loup et pygmalion sont au programme de ce film d’hommes avec de la testostérone à tous les étages: Gérard Lanvin, JoeyStarr, Simon Abkarian et la star montante Ymanol Perset (La Desintégration). Benoît Debie, chef op’ habitué des plateaux de Fabrice Du Welz comme ceux de Gaspar Noé, est de nouveau de la partie.
[notre avis: Quinzaine des Réalisateurs]
#73 GRAND CENTRAL de Rebecca Zlotowski (Fra)
Trois ans après Belle Epine (Semaine de la Critique et Prix Louis-Delluc 2010), et la double révélation Rebecca Zlotowski – Léa Seydoux (nomination meilleur espoir féminin César 2011), le duo se reforme pour le 2è long métrage de la jeune réalisatrice, Grand Central. Centré sur un amour compliqué dans l’univers des travailleurs de l’industrie nucléaire, Grand Central réunit également Tahar Rahim et Olivier Gourmet.
[notre avis: Quinzaine des Réalisateurs]
#72 WE ARE WHAT WE ARE de Jim Mickle (US)
En 2010 débarquait à la Quinzaine des Réalisateurs Somos lo que hay du mexicain Jorge Michel Grau, un film estampillé de cannibales à la sauce austère autrichienne. L’américain Jim Mickle s’est mis en tête d’en faire un remake: We Are What We Are était présenté en section parallèle à Sundance en janvier dernier. Le remake américain d’un combo mexicannibal-hanekien, bref, Cannes ne peut pas passer à côté et il se murmure que la Sélection Officielle et la Quinzaine des Réalisateurs le courtise.
[notre avis: Quinzaine des Réalisateurs]
#71 SIN CITY: A DAME TO KILL FOR de Frank Miller (US)
Suite très attendue de l’adaptation cinématographique du célèbre comic book Sin City (2005). Pour ce deuxième opus, les ingrédients sont les mêmes qu’en 2005 si ce n’est que Frank Miller s’est débarrassé de son co-réalisateur Robert Rodriguez et se retrouve seul aux commandes de son bébé-amiral. Directement sélectionné en Compétition cannoise en 2005 lors de son premier épisode, cette suite Sin City, a dame to kill for dont la sortie américaine est fixée en octobre 2013, fait partie des convoitises de l’équipe du Festival dans la catégories « grosses productions, buzz et marches glamours ». Joseph Gordon-Lewitt, Josh Brolin, Eva Green, Ray Liotta et Stacy Keach rejoignent les Mickey Rourke, Bruce Willis, Jessica Alba, Rosario Dawson et autre Michael Madsen.
[notre avis: Sélection Officielle – Hors Compétition]
#70 TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE de Axelle Ropert (Fra)
Flâteusement présenté par son producteur David Thion comme « une version française et sentimentale de Faux-Semblants de David Cronenberg », le 2è film de l’auteur et réalisatrice Axelle Ropert Tirez la langue mademoiselle est centré sur un cabinet médical peu florissant tenu par deux frères très unis (Cédric Kahn et Laurent Stocker) mais dont les liens vont être mis à rude épreuve après l’arrivée dans leur vie d’une maman (Louise Bourgoin) d’une petite fille diabétique. Déjà sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs avec son premier long métrage La Famille Wolberg (2009), Axelle Ropert pourrait bien prendre le même chemin avec Tirez la langue, mademoiselle.
[notre avis: Quinzaine des Réalisateurs]
#69 THE WAIT de M. Blash (US)
Déjà 7 ans que la Quinzaine des Réalisateurs dénichait un objet filmique rare Lying le premier film du réalisateur avant-gardo branchouille au nom de lessive M. Blash. Jamais sorti en France, Lying avait laissé un goût amer, un sentiment d’inachevé mais prometteur, déjà avec la légendaire Chloé Sévigny en tête de gondole. On en sait très peu sur The Wait, annoncée comme une comédie noire, le film était déjà pressenti à Sundance l’an dernier, rien, encore pressenti cette année, toujours rien, et même si l’encéphalogramme reste toujours plat quant à la possibilité de découvrir The Wait à Cannes, on se doit de l’évoquer. Qui sait…
[notre avis: Un Certain Regard ou Quinzaine des Réalisateurs]
#68 THE DANCES OF REALITY de Alejandro Jodorowsky (Chili)
Pas de nouveau film depuis 20 ans, le jeune touche-à-tout chilien de 84 printemps – il fut marionnettiste, clown, mîme avec Marcel Marceau, metteur en scène des galas de Maurice Chevalier, et surtout co-fondateur du groupe surréaliste Panique avec Roland Topor et Fernando Arrabal – semble en avoir terminé de son film autobiographique The Dances of Reality. Jodorowsky a même bouclé le financement de son film grâce à un appel aux dons sur Internet.
[notre avis: Un Certain Regard ou Quinzaine des Réalisateurs – Séance Spéciale]
#67 IL EST DIFFICILE D’ETRE UN DIEU de Alexei Guerman (Rus)
Il a avait été le premier film qu’il voulait tourner au début de sa carrière, Il est difficile d’être un Dieu, adaptation du roman de science-fiction des frères Strougatski, sera donc le dernier film du maître russe Alexei Guerman. Mort le 21 février dernier, il était régulièrement cité ces derniers mois comme un prétendant sérieux à la Compétition cannoise (qu’il avait déjà connu en 1998 avec Khroustaliov, ma voiture!, son plus gros succès dans le monde) avec Il est difficile d’être un Dieu. On ne sait pas vraiment où en était le travail de post-production malgré sa maladie – le tournage lui était terminé depuis 2007 – mais son fils Alexei Guerman Jr assurait récemment que son film était quasiment terminé. Une séance posthume à Cannes serait un événement.
[notre avis: Sélection Officielle – Hors Compétition]
#66 DARK TOUCH de Marina de Van (Fra)
En pleine campagne avec une maison isolée tous les éléments se déchaînent contre ses habitants. La seule petite fille en réchappe. Recueillie par une famille, elle n’est pas rassurée pour autant. C’est le point de départ du nouveau film d’horreur et d’angoisse de Marina de Van Dark Touch tourné en Irlande avec des acteurs locaux. L’écueil général déclenché par la dernière apparition d’un film de Marina de Van à Cannes (l’épouvantable Ne te retourne pas avec Monica Bellucci et Sophie Marceau en séance de minuit en 2009) n’a semble-t-il pas échaudé les sélectionneurs cannoise pour ce dernier film en tête du line-up de Wild Bunch.
[notre avis: Un Certain Regard]
#65 THE BUTLER de Lee Daniels (US)
On a assez dit ici ce que l’on pensait de l’oubliable Paperboy présenté l’an dernier à Cannes. Pourtant, l’américain Lee Daniels pourrait très bien revenir une 2è année consécutive (et pour une 3è fois après Precious présenté Un Certain Regard en 2009). The Butler c’est la véritable histoire d’Eugene Allen (Forest Whitaker), un majordome qui a travaillé pendant 34 ans à la Maison Blanche, voyant ainsi se succéder huit présidents des États-Unis. Eugene Allen fut le témoin privilégié des événements marquants et des évolutions politiques du pays, notamment la fin de la ségrégation au sommet de l’Etat. Lee Daniels et Forest Whitaker drainent derrière eux une distribution dantesque: Oprah Winfrey, Jane Fonda, Alan Rickman, mais aussi Lenny Kravitz, Mariah Carey, Cuba Gooding Jr., Vanessa Redgrave, John Cusack, Matthew McConaughey, Mila Kunis et Robin Williams. La promesse d’une montée des marches historique.
[notre avis: Sélection Officielle – Hors Compétition (en Clôture ?)]
#64 « LONDON PROJECT » de Joanna Hogg (GB)
Peu d’infos sur ce nouveau projet de la britannique Joanna Hogg, au titre encore provisoire de « London Project »; on ne doit encore que se contenter d’une note d’intention des plus mystérieuses: « Je continue d’être fascinée par la frontière floue entre le comique et l’abominable, mais remettre cela dans un contexte ordinaire, quotidien, proche de soi, est encore plus terrifiant« . Le fidèle Tom Hiddleston, déjà présent lors des deux premiers films de la réalisatrice (Unrelated, Archipelago), fait de nouveau partie du casting de ce « London Project ».
[notre avis: Quinzaine des Réalisateurs]
#63 OKTOBER, NOVEMBER de Götz Spielmann (Aut)
Une histoire de famille, une maison dans les Alpes. Gageons malgré tout que l’on restera bien loin des Marmottes d’Elie Chouraqui avec ce nouveau film de l’autrichien Götz Spielmann Oktober, November. Habitué d’un réalisme taiseux augmenté d’un formalisme de tous les instants, Spielmann aura la lourde tâche de représenter une cinématographie fleurissante après l’année AMOUReuse que la planète cinéma vient de passer avec son compatriote Michael Haneke.
[notre avis: Un Certain Regard]
#62 CHAVEZ de Diego Luna (Mex)
Le jeune et fringuant duo mexicain Diego Luna – Gael Garcia Bernal est de retour. Une boîte de production Canana Films, une casquette de réalisateur pour l’un (Diego Luna) et une autre de producteur (Gael Garcia Bernal), et une promesse annoncée depuis 2010 lors de la présentation de leur première collaboration Abel en catimini dans la Salle du Soixantième à Cannes lors d’une séance spéciale. Leur dernier bébé est beaucoup plus ambitieux, le biopic du grand résistant syndicaliste César E. Chavez. Michael Peňa, America Ferrera (Ugly Betty) et Rosario Dawson font partie de la distribution.
[notre avis: Un Certain Regard]
#61 BLIND DETECTIVE de Johnnie To (HK)
Un nouveau film de gangster du tsar Johnnie To est (presque) toujours une bonne nouvelle. Quand on sait que la star hong-kongaise Andy Lau est de retour – en pyjama (v. photo ci-dessus) pour y jouer un détective qui devient aveugle. Il sera épaulé par une femme détective pour résoudre une affaire de braquage de banque.
[notre avis: Sélection Officielle – Hors Compétition OU Quinzaine des Réalisateurs – Séance Spéciale]