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Cannes 2017

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Notre Palmarès et Tableau final des critiques

28 mai 2017
Thomas
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Le jury de Pedro Almodovar rend ce dimanche le résultat de ses délibérations et dévoilera le Palmarès du 70e Festival de Cannes

Comme l’an dernier, la dernière journée de championnat a connu un switch des familles. Verhoeven en 2016, c’est Lynne Ramsay hier qui nous a chamboulé nos certitudes de palmarès déjà bien établi. Il faut dire que son You were never really here a fait trembler la Croisette avec bonheur. Le tout dernier film en compétition est une bombe. Ramsay avait délibérément demander à Thierry Frémaux et son équipe le maximum de délai pour finir son film à temps jusque dans ces derniers jours. Gageons que la britannique a bien fait. Présenté in extremis (ni même sans générique de fin), le film a tordu les tripes de festivaliers éreintés par un festival 2017 en manque de sensations fortes et nouvelles. Dans ce trip ultra-violent d’un tueur à gages des bas-fonds de New-York, Joaquin Phoenix est plus puissant que jamais. La musique de Jonny Greenwood, le montage ultra chiadé et ce travail fou sur les sons et les silences font de cette descente aux enfers (et au marteau) – qui n’est pas sans nous rappeler quelques jolies références scorsesiennes du genre (Taxi Driver, After Hours, À tombeau ouvert) – ce que l’on a vu de plus fort cette année à Cannes. Ouf c’était moins une.

Notre Palmarès 2017

non vus : Rodin, Mise à mort du cerf sacré, Happy End, The Meyerowitz Stories, Les Proies

PALME D'OR - You were never really here (Lynne Ramsay)
PALME D’OR – You were never really here (Lynne Ramsay)
GRAND PRIX - Faute d'amour (Andrei Zviaguintsev)
GRAND PRIX – Faute d’amour (Andrei Zviaguintsev)
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE (ex-aequo) - Une femme douce (Sergei Loznitsa)
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE (ex-aequo) – Une femme douce (Sergei Loznitsa)
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE (ex-aequo) - Wonderstruck (Todd Haynes)
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE (ex-aequo) – Wonderstruck (Todd Haynes)
PRIX DU SCÉNARIO - 120 battements par minute (Robin Campillo)
PRIX DU SCÉNARIO – 120 battements par minute (Robin Campillo)
PRIX D'INTERPRÉTATION MASCULINE - Robert Pattinson (Good Time, Josh/Benny Safdie)
PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE – Robert Pattinson (Good Time, Josh/Benny Safdie)
PRIX D'INTERPRÉTATION FÉMININE - Kim Min-hee (Le Jour d'après, Hong Sang-soo)
PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE – Kim Min-hee (Le Jour d’après, Hong Sang-soo)
PRIX DU 70È FESTIVAL DE CANNES - Nicole Kidman
PRIX DU 70È FESTIVAL DE CANNES – Nicole Kidman
PRIX DU JURY - The Square (Ruben Östlund)
PRIX DU JURY – The Square (Ruben Östlund)
CAMÉRA D'OR - Tesnota, une vie à l'étroit (Kantemir Balagov)
CAMÉRA D’OR – Tesnota, une vie à l’étroit (Kantemir Balagov)

Et pour être vraiment complet, retrouvez ci-dessous les principaux tableaux des notes de Cannes 2017 : presse internationale (Screen, ICS, Chinese) et française (Le Film Français, Chaos Reigns, Calmos), et une mention spéciale pour l’originale grille des emojis de la team Calmos.

En bonus : un agrégat mathématique assez génial de l’ensemble des films vus à Cannes tous critiques confondus !

etoilescreen
etoilesfilmfrancais
etoileschaos
etoilescalmos
etoileschinese
etoilesICS
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10 bonnes raisons d’avoir fait le voyage à Cannes

27 mai 2017
Thomas
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Déjà l’heure des bilans alors que la compétition touche à sa fin aujourd’hui avec la présentation du nouveau film de Lynne Ramsay

Arnaud Valois, Adèle Haenel, Nahuel Perez Biscayart - 120 BATTEMENTS PAR MINUTE
Arnaud Valois, Adèle Haenel, Nahuel Perez Biscayart – 120 BATTEMENTS PAR MINUTE

10
Nahuel Perez Biscayart, révélation de 120 BATTEMENTS PAR MINUTE de Robin Campillo
(compétition)

Celui-là, on ne l’avait pas vu venir. Mais alors pas du tout. Les premières images dévoilées avant Cannes du nouveau film de Robin Campillo mettait davantage à l’honneur l’autre rising star du film, la belle gueule Arnaud Valois. Mais non c’est ce petit argentin aux yeux d’anges et au nom de pilote de Formule 1, Nahuel Perez Biscayart qui nous a surgi à la gueule et au cœur. Comme un Tahar Rahim, ou une Adèle Exarchopoulos en leur temps, la grande salle Lumière a vu éclore une nouvelle coqueluche. Dans 120 battements par minutes l’éblouissante fresque des années SIDA de Robin Campillo, ce natif de Buenos Aires jaillit sans prévenir. Jeune militant d’Act Up exalté et exaltant, il symbolise à lui seul ce film aux multiples angles (film d’amour, film d’époque, film social, et surtout grand film de bande) se croyant invincible dans sa colère et son combat au cœur de ces années des illusions perdues. Son dernier passage à Cannes datait de 2008 à la Semaine de la Critique chez le cinéaste Pablo Fendrik (La Sangre Brota). D’autres suivront, à n’en pas douter en attendant de prochaines récompenses (la révélation masculine aux prochains César, ce sera lui) dès dimanche au palmarès de Cannes ? Qui sait.

09
Gérard Depardieu et Juliette Binoche face-à-face dans UN BEAU SOLEIL INTÉRIEUR de Claire Denis
(quinzaine des réalisateurs)

Comment rester insensible à une telle scène. 90 minutes durant, Juliette Binoche a tout fait, même nous laisser croire qu’elle galérait avec les mecs. Passée de blaireaux à pervers narcissique en chef, de Xavier Beauvois à Bruno Podalydès en passant par Nicolas Duvauchelle, l’actrice-monstre s’est laissée emporter – comme à son habitude – au gré des désirs d’un nouvel auteur. Claire Denis en l’occurence et l’écriture de Christine Angot. Pour clore ce morceau de choix, un autre monstre. L’irruption de Gérard Depardieu, éclaireur et scène finale virtuose dans un mano a mano de légende. Entre improvisation, jeu de rôle et directives de réalisatrices, l’épilogue d’Un beau soleil intérieur fait chavirer le film vers le chef-d’oeuvre. Une de nos scènes préférées de ce Cannes 2017.

08
Tout ou presque dans THE SQUARE de Ruben Östlund
(compétition)

Il est définitivement l’un des auteurs contemporains les plus intéressants de sa génération. Le suédois Ruben Östlund, qui parvenait enfin en compétition cette année après ses précédents passages l’échelon en-dessous (Quinzaine des Réalisateurs puis Un Certain Regard), présentait The Square, nouvelle participation pamphlétaire sur l’état du monde occidental. À travers le portrait d’un directeur de musée d’art contemporain à Stockholm (l’impeccable Claes Bang), Östlund démonte toutes de nos certitudes de nantis. Effeuillant une à une nos certitudes d’ordre bien établi. Cet aristocrate social ne va avoir de cesse de subir toutes les humiliations possibles, amoureuses, professionnelles, familiales. Rien n’y échappe. Et comme à chaque fois chez Östlund (Play, Snow Therapy), le grand cinéma n’est jamais. Dans une écriture au-dessus de la moyenne, chaque scène est un morceau de bravoure laissant le spectateur dans une tension continuelle. Comédie ? Drame ? Film d’horreur ? Polar ? Le tout est trop long mais on passe. Des longueurs comme ça on en redemande.

Gérard Depardieu - UN BEAU SOLEIL INTÉRIEUR
Gérard Depardieu – UN BEAU SOLEIL INTÉRIEUR
PRIX DU JURY - The Square (Ruben Östlund)
PRIX DU JURY – The Square (Ruben Östlund)
Kim Min-hee - LE JOUR D'APRÈS
Kim Min-hee – LE JOUR D’APRÈS
CAMÉRA D'OR - Tesnota, une vie à l'étroit (Kantemir Balagov)
CAMÉRA D’OR – Tesnota, une vie à l’étroit (Kantemir Balagov)

07
TESNOTA, UNE VIE À L’ÉTROIT de Kantemir Balagov, premier film intense et douloureux
(un certain regard)

Sa réputation d’avant-Cannes n’était pas usurpée (le film était paraît-il même sérieusement envisagé comme un possible prétendant à la compétition dans la dernière ligne droite du processus de compétition). Tesnota c’est une plongée aride dans une Russie des plus profondes s’inspirant d’un fait divers de 1998 à Naltchik dans le Caucase du Nord, où cohabitent trois communautés : les russes, les kabardes et les balkars. Trois peuples qui ne communiquent pas sinon par la violence et la guerre du quotidien. Élève d’Alexandre Sokourov, le jeune Kantemir Balagov (25 ans) fait partie de ces révélations que l’on aime faire à Cannes. Combo assez iconoclaste entre Xavier Dolan et Alexandre Sokourov (dont il fut l’élève), le réalisateur maîtrise sa forme et sa direction d’acteurs, tous remarquables à commencer par la bouleversante Darya Zhovner dont c’est aussi le premier film. S’il fallait une pépite de cru 2017, elle serait là.

06
Kim Min-hee chez Hong Sang-soo tout le temps et surtout dans LE JOUR D’APRÈS
(compétition)

Cannes 70e du nom fut gâté. Alors que les autres grands festival mondiaux n’ont droit qu’à un film du coréen, Cannes en a deux. Une sorte de cadeau d’anniversaire bienvenu. HSS est comme ça. Réalisateur de l’éclair et du sentiment. Toujours plus intense et intime. Deux (grands) films présentés à 2 jours d’intervalle. L’un en séance spéciale, l’autre en compétition. Mais toujours avec la splendide Kim Min-hee. Dans Le Jour d’après – celui en compétition – elle sublime ce mélodrame parfait, 92 minutes, pas plus, en noir et blanc dans une narration mêlée de va-et-vient entre passé proche (?) et faux-semblant. Qui de la maîtresse, de la légitime, de l’alibi ? HSS filme sérieusement et appliqué une histoire déchirante de cruauté ordinaire. Une Palme ordinaire.

05
L’énergie salvatrice de Sean Baker avec THE FLORIDA PROJECT
(quinzaine des  réalisateurs)

La première venue à Cannes du nouveau prodige du cinéma indé américain était épiée. Sean Baker fut révélé aux yeux du monde entier grâce à son cinquième long métrage Tangerine, bombe sur la communauté trans de Los Angeles, révélée à Sundance en 2015, et entièrement tournée à l’iPhone en 24 heures avec des amateurs. Pour The Florida Project, retour au 35mm classique. Mais toujours la même fougue pour ce « gamin » de 46 ans, parti suivre les aventures d’une nouvelle communauté en déserrance, celle des motels miteux jouxtant les abords de Disneyworld près d’Orlando en Floride. Le résultant est un bol d’air et de liberté mixé à une sobriété toute nouvelle signée Willem Dafoe.

THE FLORIDA PROJECT (Sean Baker)
THE FLORIDA PROJECT (Sean Baker)
VERS LA LUMIÈRE (Naomi Kawase)
VERS LA LUMIÈRE (Naomi Kawase)
WONDERSTRUCK (Todd Haynes)
WONDERSTRUCK (Todd Haynes)
PRIX D'INTERPRÉTATION MASCULINE - Robert Pattinson (Good Time, Josh/Benny Safdie)
PRIX D’INTERPRÉTATION MASCULINE – Robert Pattinson (Good Time, Josh/Benny Safdie)

04
L’élégance forcée chez Naomi Kawase dans VERS LA LUMIÈRE
(compétition)

Embourbé en début d’année dans une sombre histoire de mœurs à coups d’échanges de SMS inopportuns avec une de ses (trop jeunes) élèves trompettistes, le titre du nouveau film de Naomi Kawase pourrait évoquer le chemin de rédemption que tente de reprendre Ibrahim Maalouf, compositeur inspiré de la musique de Vers la lumière. Kawase raconte une histoire d’amour sur fond de cessité – on pense à Sur mes lèvres, le polar en moins, la perte de la vue remplaçant celle de l’ouïe – entre un photographe déclinant vers l’obscurité et une jeune femme chargée d’élaborer des programmes d’audiodescription pour le cinéma. Le film signe un retour apprécié de la réalisatrice de Shara dans le Japon urbain même si la tentation de la nature – et ses (excessivement) belles images – n’est jamais bien loin. En sortie de projection, on avait peur d’une Palme de consensus, sans aspérités ni risques, du (petit) Kawase sans éclats mais cela reste du Kawase…

03
Todd Haynes, conteur de génie dans WONDERSTRUCK
(compétition)

Une merveille absolue. Un conte sur l’enfance, à New-York, sur trois périodes différentes. On pense à Spielberg, on pense à Dickens, on pense à Méliès. Avec son apparence de simplicité mièvre, Wonderstruck ne cesse prendre de l’ampleur après une installation un peu laborieuse. Tout y est plus beau et travaillé que dans 95% des films que l’on peut voir tous les jours. La photo signée Lachman, la musique de Carter Burwell (que l’on retrouvera aux Oscars 2018 sans aucun doute), l’un des personnages principaux du film là le muet et le silence a une importance primordiale dans la narration. Encore aussi des références à Murnau, des scènes de réél/irréél, New-york en maquette, New-york en images, Todd Haynes s’amuse et nous amuse, réussissant, pour rien gâcher, l’un des plus vibrants épilogues de sa riche filmographie ? Et puis Julianne Moore parce que Julianne Moore quoi. Alors que c’était notre premier film du cru Cannes 2017, le dernier 1/4 heure du film résonne encore dans nos mémoires comme sans doute l’un des plus beaux moments de ce Festival rétrospectivement.

02
Robert Pattinson électrique dans le polar sous acides GOOD TIME des frères Safdie
(compétition)

En fin de Festival, certaines projections matinales ressemblent davantage à de grands dortoirs à l’odeur de rames de métro estivales. Il nous fallait bien un trip exutoire comme Good Time pour nous laisser éveiller si tôt. On avait un peu délaissé le cinéma des frères Safdie, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs sous l’ère Olivier Père, empêtrés dans une veine indé et underground new-yorkaise un peu fertile dirons-nous poliment. On les retrouve pour notre plus grand plaisir dans une virée à mille à l’heure dans la grosse pomme. Un film de braquage raté, entre frères, un Robert Pattinson movie à son plus haut niveau. Blond décoloré et magnétique à souhait, une sorte de M. Pokora qui aurait trouvé la sortie. Le rythme est dingue. La musique électro signée Oneohtrix Point Never tient cette cavale au bout de l’enfer dans un tourbillon nocturne suffoquant – on pense à Scorsese et After Hours et surtout à À tombeau ouvert. Un prix d’interprétation pour Robert. Au minimum.

FAUTE D'AMOUR (Andrei Zviaguintsev)
FAUTE D’AMOUR (Andrei Zviaguintsev)

01
L’Empire russe contre-attaque avec FAUTE D’AMOUR et UNE FEMME DOUCE
(compétition)

Un film russe fait déjà partie de nos 10 moments notoires (v. plus haut). En voilà deux ou presque au somment de nos plaisirs de cinéma. Ou presque parce qu’on ne pourras enlever la nationalité ukrainienne à Sergei Loznitsa, auteur du geste cinématographique le plus fort sans doute en compétition cette année avec Une femme douce. Itinéraire à la fois intime et grandiose, entre rêve (grotesque) et réalité glaçante, flirtant souvent avec la perfection visuelle avec la photo d’Oleg Mutu. Nouvelle preuve de la puissance de Loznitsa une nouvelle en compétition avec ses deux premières oeuvres de fiction (My Joy, Dans la brume). Et puis Loveless d’Andrei Zviaguintsev. Le maître russe revient avec ce qu’il sait faire de mieux. Une chronique ciselée de la Russie d’aujourd’hui, cliniquement parfaite, des cadres chirurgicaux, une photo désarmante de beauté. Malgré tout, l’ampleur de ses précédents films n’est pas au rendez-vous. Quelque chose ne prend pas, peut-être au niveau du scénario, aucune emphase pour ses personnages et l’intérêt (secondaire) de l’intrigue. Qui devient accessoire. Alors oui, on reste soufflé par un tel niveau de technicité cinématographique.

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Jour 2 : Netflix et sa Porc Factory

20 mai 2017
Thomas
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Fin de la première partie du Festival sur fond de polémique à l’occasion de la projection de OKJA

Il est peu de dire que la magie de Cannes a encore frappé sur la Croisette. Remontons le fil du scénario. Polémique mise sous le tapis lors de la conférence de presse en avril dernier quand Thierry Frémaux annonçait deux films Netflix (production/diffusion sur la plateforme). Communiqués de presse menaçant du syndicat des exploitants des salles françaises « Peut-on imaginer un seul instant que la Palme d’Or ne passe pas par la case cinéma ? ». Le premier à se lancer s’appelle Okja, du coréen Bong Joon-ho (The Host, Snowpiercer), produit et incarné par Tilda Swinton. Une sorte de Disney movie sous acide 100% garanti sans gluten sur un élevage de PGM (porcs génétiquement modifiés). Okja c’est la bête de concours, le porc géant de Mija la petite coréenne au grand coeur, qui ne veut pas se laisser dicter la loi de Tilda Swinton (épatante Cruella démoniaque) et sa multinationale.

Okja (Bong Joon-ho)
Okja (Bong Joon-ho)

Le résultat est visuellement spectaculaire et totalement démesuré. Comme ses effets spéciaux. Comme le jeu à l’outrance du bateleur Jake Gyllenhaal, façon Tom Cruise dans Magnolia. Comme l’élégance géniale d’un Paul Dano. Le tout n’est pas forcément ce que Bong Joon-ho a su faire de plus complexe et novateur mais suffit pour faire passer haut la main l’examen de passage de Netflix dans le grand bain de la Compétition. Même si le président Almodovar a déjà prévenu qu’il ne « se voyait pas remettre la Palme d’Or à un film qui ne serait pas destiné à être vu en salle », on tient là tout un tas de bonnes raisons de reparler du film le soir du Palmarès le 28 mai prochain. Et c’est déjà une victoire (idéologique) et les prémices d’un large débat à venir sur le financement mondial des oeuvres de cinéma.

« A Ciambra » deuxième essai réussi pour Jonas Carpignano

Du côté de la Quinzaine des Réalisateurs était présenté le deuxième long métrage de l’italien Jonas Carpignano (Mediterranea). Le magnifique A Ciambra plonge 2 heures durant dans la communauté rom. Un récit initiatique du jeune Pio, tourné en Calabre avec toute une famille du cru (comme chez Jean-Charles Hue), les Amato. C’est ambitieux et libre. On aurait bien vu le film un peu haut avec une meilleure exposition. Ce sera pour son troisième.

A Ciambra (Jonas Carpignano)
A Ciambra (Jonas Carpignano)
Jupiter's Moon (Kornel Mundruczo)
Jupiter’s Moon (Kornel Mundruczo)
La Belle et la Meute (Kaouther Ben Hania)
La Belle et la Meute (Kaouther Ben Hania)

On a vu aussi

C’était l’un des pitch les plus intrigants du Festival. Celui de Jupiter’s Moon du hongrois Kornel Mundruczo (Delta, White God) : un réfugié abattu à la frontière découvre, ressucité, un pouvoir de lévitation. Mundruczo n’est jamais là où on l’attend, insaisissable et passionnant. Pour son retour en compétition, il donne un peu toutes les directions à son film avec vertige, tout à la fois polar, action-movie, et film social éminemment contemporain. En attendant le retour le Lazlo Nemes (Le Fils de Saul) en 2018, la Hongrie est bien représentée encore cette année, orpheline du retraité Bela Tarr. Finissons avec La Belle et la Meute, film tunisien de la réalisatrice Kaouther Ben Hania. Une variation osée et touchante de la Tunisie post-révolution du jasmin sur fond de viol ordinaire et de condition des (jeunes) femmes dans cette société patriarcale et toujours très contrôlée et figée.

Quatre films qui étaient dans notre classement des 100 pour cannes au début du printemps, et qui confirment la bonne santé du Festival dans son ensemble au moment d’aborder le premier week-end.

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Jour 1 : Gueule d’amour chez Claire Denis

19 mai 2017
Thomas
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Sur une Croisette en état de siège sécuritaire, le 70e Festival de Cannes a démarré sur de très bonnes bases

Des pots de fleurs géant en pleine rue anti-intrusion de véhicules-béliers, des portiques d’aéroports à  toutes les entrées du Palais, Cannes a revêtu des habits post-attentats (à peine à quelques dizaines de km de la meurtrie voisine niçoise) à la l’occasion de l’organisation du plus grand Festival de cinéma au monde.

Mais cette ambiance nouvelle n’a pas empêché l’affluence des grands jours dès les tout premiers jours. Pas de round de lancement. Le monde s’est bien donné rendez-vous encore une fois dans le sud de la France au mois de mai pour se délecter les yeux, les oreilles et le business. Alors que tout Cannes bruisse des soubresauts polémiques de l’affaire Netflix, le Festival a commencé par une mini-bronca au début de la séance de Wonderstruck (Todd Haynes) à l’apparition du logo du Festival et celui d’Amazon (producteur du film) qui n’a rien à voir avec le problème de chronologie des médias du nouveau géant américain de VOD. Mais bon ça

Will Smith, juré du 70e Festival de Cannes
Will Smith, juré du 70e Festival de Cannes
Edouard Waintrop, Claire Denis, Christine Angot, Juliette Binoche, Alex Descas, Stuart A. Staples
Edouard Waintrop, Claire Denis, Christine Angot, Juliette Binoche, Alex Descas, Stuart A. Staples
Remise du Carrose d'Or à Werner Herzog
Remise du Carrose d’Or à Werner Herzog

Juliette Binoche éclatante en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs

C’est encore une fois du côté de la plus célèbre sélection parallèle qu’une  grande figure du cinéma d’auteur français opère sa mue. Du drame à la comédie, Claire Denis fait sa Bruno Dumont. Après la découverte de la mini-série P’tit Quinquin en 2014 du réalisateur de Twentynine Palms, la Quinzaine a choisi d’ouvrir sa 49e édition avec Un beau soleil intérieur, une variation drôlatique et inspirée d’après Fragments de Roland Barthes, et une distribution hexagonale spectaculaire (Juliette Binoche, Gérard Depardieu, Xavier Beauvois, Nicolas Duvauchelle, Bruno Podalydès, Valeria Bruni-Tedeschi, et on en passe…).

Un beau soleil intérieur ( Claire Denis)
Un beau soleil intérieur ( Claire Denis)

Pour cet exercice de style, Claire Denis a partagé l’écriture avec Christine Angot. Résultat : le film aurait pu s’appeler Les Amours impssibles de Juliette. Binoche étincelle tout du long entre histoires sans lendemain et rêves de grand amour définitif. Elle est extraordinaire. L’un de ses plus beaux rôles, et au firmament de sa beauté toute française. Elle peint, on y croit. Elle galère avec ses Jules, on y croit. C’est dire. Le film n’est pas parfait. Les dialogues, écrits comme une belle autofiction à la Angot, ne se révèlent pas aussi évidents dans la bouche d’une Binoche ou d’un Duvauchelle, un cran en dessous du reste de la distribution. Pour compléter le décor, quelques moment de grâce : la scène chez la voyante avec madame Irma (Depardieu),  et Binoche en promenade-thérapie champêtre avec la colonie Charles Pépin, Bertrand Burgalat, Tania de Montaigne, Alex Descas.

On a vu aussi

Du lourd, du très lourd déjà en compétition en ce début de Festival avec Todd Haynes et Andrei Zviaguintsev. Deux des plus grands auteurs du cinéma mondial. Et deux postulants déjà sérieux à un prix de la mise en scène. Wonderstruck le nouveau film de Todd Haynes (Loin du Paradis, Carol). Une merveille absolue. Un conte sur l’enfance, à New-York, sur trois périodes différentes. On pense à Spielberg, on pense à Dickens, on pense à Méliès. Avec son apparence de simplicité mièvre, le film ne cesse prendre de l’ampleur après une installation un peu laborieuse. Tout y est plus beau et travaillé que dans 95% des films que l’on peut voir tous les jours. La photo signée Lachman, la musique de Carter Burwell (que l’on retrouvera aux Oscars 2018 sans aucun doute), l’un des personnages principaux du film là le muet et le silence a une importance primordiale dans la narration. Encore aussi des références à Murnau, des scènes de réél/irréél, new-york en maquette, new-york en images, Todd Haynes s’amuse et nous amuse, réussissant, pour rien gâcher, l’un des plus vibrants épilogues de sa riche filmographie. Autre salle, autre ambiance, avec Loveless le nouveau Zviaguintsev. Le maître russe revient avec ce qu’il sait faire de mieux. Une chronique ciselée de la Russie d’aujourd’hui, cliniquement parfaite, des cadres chirurgicaux, une photo désarmante de beauté. Malgré tout, l’ampleur de ses précédents films n’est pas au rendez-vous. Quelque chose ne prend pas, peut-être au niveau du scénario, aucune emphase pour ses personnages et l’intérêt (secondaire) de l’intrigue. Qui devient accessoire. Alors oui, on reste soufflé par un tel niveau de technicité cinématographique. C’est déjà ça.

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Téléchargez la grille 2017

15 mai 2017
Thomas
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Téléchargez notre agenda, la seule grille de projections incluant toutes les sélections jour par jour de Cannes 2017

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Tout Cannes 2017 (ou presque) sur une même grille, jour par jour, en un clin d’œil.

TELECHARGEZ LA GRILLE 2017

[dernière mise à jour : 15.05.207 – 10:40]

 

Quelques précisions. Cette année encore, l’Officielle double à nouveau la projection de 8h30 à Debussy (même conditions d’entrée – invitations/badges press – qu’au Grand Théâtre Lumière). Nouveauté cette année : des séances supplémentaires de certains films en compétition sont rajoutées le jour de la présentation officielle en salle du soixantième (inclus dans la grille wask) et d’autres au cinéma l’Olympia (salle 1) qui seront annoncées au fur et à mesure par le Festival.

Se rajoutent à ces séances présentes dans l’agenda wask, toutes les séances du Marché du Film indiquées sur le site cinando.com (accès réservé) et le programme Cannes Cinéphiles qui permet de découvrir les sélections cannoises à ses accrédités dans les salles (le Théâtre La Licorne, le Studio 13, le Raimu et le Théâtre Alexandre III) et dont le programme n’est pas mis en ligne mais diffusés à Cannes via un catalogue payant (plus d’infos sur le site internet).

 

Maintenant, si vous préférez les bonnes vieilles méthodes, toutes les sélections ont publié leur agenda propre avec quelques nouveautés notables, comme un agenda interactif du côté de la Sélection Officielle. Bon Festival à tous !

> Sélection Officielle – grille
> Quinzaine des Réalisateurs – grille
> Semaine de la Critique – grille
> ACID – grille

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Tout s’accélère en sections parallèles

19 avril 2017
Thomas
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Branle-bas de combat dans les équipes des sélections parallèles qui ont toutes avancé l’annonce de leur sélection les 20 et 21 avril prochains

 

Après les 49 films annoncés par Thierry Frémaux le 13 avril – et en attendant quelques ajouts et « retouches » de rigueur – la Quinzaine des Réalisateurs, la Semaine de la Critique et la sélection ACID, les trois sélections parallèles annonceront leurs films en fin de semaine.

Quinzaine : Claire Denis pour l’ouverture, la sensation de Sundance en clôture

Petit exercice de calcul mental : une vingtaine de films à la Quinzaine + une dizaine de premiers et deuxièmes longs métrages à la Semaine + sept à l’ACID = une petite quarantaine de nouveaux films est sur le point de faire le voyage à Cannes.

Certaines « grosses » prises prévues à la Quinzaine, revanchards refusés en Compétition (?) par l’Officielle : on parle beaucoup de Claire Denis pour l’ouverture – l’affiche serait belle avec Juliette Binoche et Gérard Depardieu, Ruben Östlund, Clio Barnard, Diego Lerman, Santiago Mitre ou Bruno Dumont sont aussi de sérieux postulants, alors que le distributeur SBS vient d’avancer la sortie du Philippe Garrel de septembre au 31 mai… On parle aussi des belges Guérin van de Vorst, Gilles Coulier, les frères Rénier et le duo Cattet/Forzani, et du gros (et très excitant) contingent américain avec Sergio G. Sanchez, Sean Baker, David Lowery, David Robert Mitchell, ou Trey Edward Shults, auquel il faut ajouter le quasi-booké pour la clôture Patti Cake$ de Geremy Jasper.

Téchiné et Zonca vers Venise, « Ava » de Léa Mysius à la Semaine

La grande colonie française va encore avoir son gros lot de déçus comme à l’accoutumée. Si l’on devrait retrouver Serge Bozon, Elsa Diringer, Sonia Kronlund avec Nothingwood (docu déjanté sur une star de séries B afghanes !), et Le Grand Méchant Renard nouveau film d’animation de Benjamin Renner (Ernest et Célestine), certains ont déjà jeté l’éponge pour se consacrer à l’objectif vénétien de septembre : André Téchiné, Erick Zonca (aux côté de l’argentine Lucrecia Martel). Au rayon des possibles français on peut citer Jean-Claude Brisseau, les soeurs Laperrousaz, Fabrice Gobert, Joan Chemla, Thierry de Peretti, Sofia Djama, Laurence Ferreira Barbosa ou Marine Francen.

Le Grand Méchant Renard (Benjamin Renner)
Le Grand Méchant Renard (Benjamin Renner)
Gauguin (Edouard Deluc)
Gauguin (Edouard Deluc)
Nothingwood (Sonia Kronlund)
Nothingwood (Sonia Kronlund)
Cornélius, le meunier hurlant (Yann Le Quellec)
Cornélius, le meunier hurlant (Yann Le Quellec)

 

A la Semaine de la Critique, Ava de Léa Mysius avec Laure Calamy a déjà réservé son rond de serviette, alors que l’on verrait bien en séances spéciales Gauguin d’Edouard Deluc (Mariage à Mendoza) et Jusqu’à la garde de Xavier Legrand.

La Revanche des roumains ?

Une fois n’est pas coutume, l’absence du cinéma roumain en sélection officielle est passée un peu inaperçue. La revanche se prépare avec Charleston, premier film d’Andreï Cretulescu qui prendrait place à la Semaine de la Critique, et on espère de bonnes nouvelles de la Quinzaine – ou dans les ajouts en sélection officielle – pour Adina Pintilie, Constantin Popescu, Daniel Sandu ou Florin Serban, seuls candidats en lice cette année à la représentation de la prolifique planète cinéma roumaine.

En vrac quelques auteurs en recherche des derniers strapontins : Nabil Ayouch, Urszula Antoniak, Sharunas Bartas, Nobuhiro Suwa, Aida Begic, Juliana Rojas et Marco Dutra, Jonas Carpignano, György Pálfi, F.J. Ossang, Valerio Mieli, Paolo Virzi, Rungano Nyoni ou Mehdi Ben Attia.

A l’ACID, on imagine bien retrouvant Guilhem Amesland, Hubert Charuel, Bertrand Mandico, Yann Le Quellec ou Marie Garel Weiss.

Et concernant les ajouts en sélection officielle, seraient toujours en très bonne position (un certain regard voire compétition) : Joachim Trier, Samuel Maoz et les italiens Grassadonia/Piazza, et le film d’animation Tehran Taboo d’Ali Soozandeh.

 

La sélection de la Quinzaine des Réalisateurs sera dévoilée le 20 avril en conférence de presse dès 11h, celles de la Semaine de la Critique et de l’ACID le 21 avril.

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La Sélection Officielle 2017 pour les nuls

13 avril 2017
Thomas
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Ce matin avait lieu la traditionnelle conférence de presse de l’état-major cannois dévoilant tout ou presque de ce que sera la 70e édition du Festival. Compte-rendu et explications.

 

On ne se lasse pas de ces rendez-vous avec la famille, comme un repas de noël. Un président. Un directeur général. Une sélection officielle. Ses espoirs et ses regrets (déjà). Côté chiffres, les comités de sélection ont « vu » quelques 1930 longs métrages, « chaque film fait quelque part dans le monde, qui nous est soumis, est visionné par nos équipes » a l’habitude de souligner malicieusement Thierry Frémaux. Tiens, il ne l’a pas fait cette année. Au final, la sélection officielle 2017 contient 49 longs métrages venant de 29 pays différents. Dont 9 premiers films (7 dans la seule sélection un certain regard).

Des « événements 70e Anniversaire » dans les séances spéciales

Un peu de pédagogie pour commencer. Ce matin était dévoilée la sélection officielle du 70e Festival de Cannes. Kezako au juste ? La sélection officielle est composée par le délégué général du festival avec l’aide de ses différents comités sous la houlette de son fidèle chef du département des films Christian Jeune.

Elle est composée de la compétition (cette vingtaine de films dont tout le monde parle tous les jours et qui font l’objet des séances de gala sur les marches rouges à 19h et 22h, parfois même dans l’après-midi) la course à la palme d’or, de la sélection un certain regard (une autre vingtaine de films « contre compétition par la sélection officielle elle-même), des films hors compétition et des séances de minuit (projetés dans le grand théâtre lumière), des séances spéciales et de la sélection cannes classics (révélée la semaine prochaine).
Petite nouveauté cette année dans les séances spéciale cette année exceptionnelle, les « événements 70e anniversaire ». C’est là qu’on retrouvera le projet posthume d’Abbas Kiarostami, les deux premiers épisodes du revival Twin Peaks de David Lynch, la projection de l’intégrale de la s2 de Top of the Lake la série de Jane Campion (dont les débuts avaient d’ailleurs fait l’objet d’une séance spéciale à la quinzaine des réalisateurs déjà à Cannes) ou un court de l’actrice Kristen Stewart.

conferencedepresse2017
Thierry Frémaux et Pierre Lescure – Conférence de presse du 70e Festival de Cannes – 13 avril 2017 (UGC Normandie)

Nous ne ferons pas ici la revue exhaustive des 49 films énoncés ce matin. Vous en connaissez déjà pas mal d’entre eux si vous êtes des lecteurs de notre liste des 100 pour cannes dévoilée courant mars – pas peu fier d’ailleurs de quelques pépites vues dans peu d’autres listes comme Jean-Stéphane Sauvaire, Kaouther Ben Hania, les frères Safdie, Taylor Sheridan ou Léonor Séraille – mais on peut d’ores et déjà dire que les grands auteurs prêts sont là, à Cannes, et nulle part ailleurs (Zviaguintsev, Loznitsa, Mondruczo, Haneke, Lanthimos, Haynes). Rien que cela mériterait transhumance méridionale.

Netflix en avant, les studios US absents

Au rayon des grosses sensations de cette conférence de presse : il se disait que, ironie de l’histoire, l’événement du plus grand festival de cinéma au monde serait peut-être issue de l’univers des séries TV avec Lynch et Campion (peut-être poussée par le maire de Cannes David Lisnard lui-même militant et au coeur d’une bataille de terre d’accueil avec Paris et Lille pour accueillir à Cannes le futur grand festival de séries en France).

Les journalistes se faisaient également les gorges chaudes de la future grogne des exploitants à voir arriver très haut en sélection des films détenus par Netflix – Bong Joon-ho et Noah Baumbach – et prédestinés à déserter la case salles de cinéma, même si Thierry Frémaux avait l’air de tempérer quelque peu cette chronologie suggérant « qu’une solution était dans l’air ».

Okja (Bong Joon-ho) - compétition
Okja (Bong Joon-ho) – compétition
Mise à mort du cerf sacré (Yorgos Lanthimos) - compétition
Mise à mort du cerf sacré (Yorgos Lanthimos) – compétition
Loveless (Andrei Zviaguintsev) - compétition
Loveless (Andrei Zviaguintsev) – compétition
April's Daughter (Michel Franco) - un certain regard
April’s Daughter (Michel Franco) – un certain regard

 

Dernier écueil et non des moindres : les grands studios américains aux abonnés absents. Ni Sony, ni Warner, ni Fox n’ont pris la peine d’engager les frais et le risque d’un voyage sur la Croisette. Pas de grands films hors compétition à tapis rouge comme il est de tradition (la simple présence de la Warner via le nouveau Sofia Coppola en compétition fait pale figure quand on se rappelle certaines années fastes). Et comme un symbole, l’absence notoire de Kathryn Bigelow, dont le film Detroit est prêt et déjà fixé en sortie US début août. Cela ressemble un peu à un camouflet pour la team cannoise dont la présence du Baumbach en compétition sent bon la compensation américaine de dernière minute.

Trier, Maoz, Östlund ou Kechiche en compléments ?

Toutes les annonces de sélection ont leur lot d’absents notoires. Bigelow on l’a évoquée. Mais en attendant les ajouts de sélection et l’annonce de la Quinzaine des Réalisateurs, on regrettait ce matin les absences de Lucrecia Martel (non qualifiable en compétition en confilt d’intérêt cause présidence Almodovar son producteur, elle se dirige vers Venise), Lav Diaz, Clio Barnard, Michael R. Roskam (qui aurait été clairement et simplement retoqué), Bruno Dumont, Xavier Beauvois, Robert Guédiguian, Erick Zonca, et ceux que l’on espère quelque part annoncé avant le 17 mai (Ruben Östlund, Samuel Maoz, Roman Polanki, Joachim Trier et Claire Denis).

Enfin, Thierry Frémaux a suggéré une entrée chinoise en complément (Chen Kaige ?), et botté en touche quand la question Kechiche est arrivée (on sait des pourparlers en cours pour trouver une solution à l’imbroglio et sauver le(s) film(s) pour Cannes 2017) de la part de l’ami Yannick Vély de Paris Match.

Des compléments de sélection seront annoncés la semaine prochaine (comme des précisions sur les événements particuliers liés au 70e anniversaire, la sélection Cannes Classics et la composition du jury)

Concernant les autres sélections, la Quinzaine des Réalisateurs vient d’annoncer que sa conférence de presse était avancée au 20 avril (petit coup de pression à l’Officielle), la Semaine de la Critique sera dévoilée le 24, et la sléection ACID le 25

> Regardez la sélection officielle 2017
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Veillée d’armes : Michael Haneke en tête des sondages

12 avril 2017
Thomas
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Ipsos, BVA, Elabe et tous les sondages sont formels : 100% des cinéphiles de la planète attendent fébrilement la journée de demain, jour de la conférence de presse du 70e Festival de Cannes

 

À l’heure où la France croule sous les pourcentages, les intentions de vote et autre scepticisme électoral, la terre du milieu (du cinéma) s’arrêtera de tourner ce jeudi à 11h. Le moment de la grand’ messe annuelle du délégué général (en chef) Thierry Frémaux déclinant 30 à 45 minutes durant les quelques 50 heureux films garnissant la sélection officielle du Festival anniversaire 70e du nom. Au programme dans l’ordre des arrivants : les séances spéciales, les séances de minuit, les hors compétitions, un certain regard et la liste des concourrant à la palme d’or en compétition. Une sélection officielle sans doute incomplète ce 13 avril avec son lot de compléments de sélection annoncés la semaine prochaine « comme il est de tradition ».

Toujours pas d’ouverture

À festival exceptionnel, dispositif exceptionnel ? Une fois n’est pas coutume, le film d’ouverture, traditionnellement annoncé en amont de la conférence de presse, n’a toujours pas été annoncé. Tergiversation ? Refus (la déception Chris Nolan) ? Annonce surprise avec (auto)célébration glamour ? Rarement la rue d’Amélie (où siège l’équipe du Festival de Cannes) n’aura mérité son surnom de bunker. À cette heure-ci l’an dernier, Woody Allen était officiellement annoncé sur le premier tapis du mois de mai, et quelques grands noms avaient déjà commandé officieusement leur smoking (Cristi Puiu, Xavier Dolan, Pedro Almodovar, Jean-Pierre Luc Dardenne, Sean Penn)

Haneke la course en tête, la remontée Bigelow & Ceylan invité de dernière minute ?

Quand on parle de paris en ligne, on n’est pas très de la vérité chez Neil Young qui répertorie sur son site Film Lounge les cotes des films candidats à la palme d’or à la façon d’un Cannes Turf. En tête des listes cannoises, depuis le début de la campagne, le nouveau film de Michael Haneke Happy End. On vous laisse découvrir la suite des cotes, et surtout (re)lire attentivement notre listes des 100 films pour Cannes.

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Detroit

 

Depuis la publication de nos 5 épisodes, qui n’ont jamais connu un tel engouement médiatique depuis que nous nous sommes lancés dans cette entreprise un peu folle il y a 4 ans, quelles sont les dernières tendances ?

Avec Michael Haneke, Les Proies le nouveau Sofia Coppola fait figure de grandissime favori dans le quota américain. Au même niveau, A Gentle Creature de Sergueï Loznista, The Square de Ruben Östlund, et April’s Daughter de Michel Franco ont leur ticket en poche. Heureuse surprise, deux titres qui étaient classés hors course, seront bien là : The Killing of a Sacred Deer de Yorgos Lanthimos et surtout Loveless d’Andrei Zviaguintsev.

Pour finir deux cerises du chef : l’américaine Kathryn Bigelow – dont Thierry Frémaux avouait les regrets d’avoir raté Démineurs dans son livre-journal Sélection Officielle (éd. Grasset), vient de dévoiler la bande-annonce de son dernier-né Detroit, prêt donc et sortie US programmé au 4 août) et le turc Nuri Bilge Ceylan, dont Le Poirier sauvage est rentré en post-production. Pour ce dernier, ce serait une grosse surprise s’il était prêt à temps, par contre la réal de Zero Dark Thirty, ce serait une énorme prise pour Frémaux.

Reste la colonie française, dont les spéculations sont quasi-impossible à deviner tant les réponses sont données aux principaux interessés tard dans la nuit. Aux dernières nouvelles, un quatuor Desplechin-Campillo-Doillon-Hazanavicius se détache pour la compétition, Amalric et Cantet se dirige vers Un Certain Regard, et Beauvois vers une séance de gala Hors Compétition. Pas de Claire Denis ni de Bruno Dumont (vers la Quinzaine ?) ni d’Erick Zonca (Venise ?).

La sélection officielle 2017 sera dévoilée de la conférence de presse de Thierry Frémaux et Pierre Lescure le 13 avril à 11h. Un événement à suivre en live sur Youtube et Dailymotion

arnauddesplechin
Les Fantômes d’Ismaël

 

Notre pronostic pour la Compétition

[EDIT dernière mise à jour 10:10]

Les Fantômes d’Ismaël (Arnaud Desplechin) – film d’ouverture (hors compétition)

In The Fade (Fatih Akin)
Okja (Bong Joon-ho)
120 battements par minute (Robin Campillo)
Les Proies (Sofia Coppola)
Rodin (Jacques Doillon)
Happy End (Michael Haneke)
Wonderstruck (Todd Haynes)
Le Redoutable (Michel Hazanavicius)
La Caméra de Claire (Hong Sang-soo)
Radiance (Naomi Kawase)
Les Dés sont jetés (Abdellatif Kechiche)
The Killing of a Sacred Deer (Yorgos Lanthimos)
A Gentle Creature (Sergei Loznitsa)
Foxtrot (Samuel Maoz)
Superfluous Man (Kornel Mondruczo)
The Square (Ruben Östlund)
L’Amant double (François Ozon)
You were never really here (Lynne Ramsay)
Thelma (Joachim Trier)
Loveless (Andrei Zviaguintsev)

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100 films pour Cannes 2017 : classement de 1 à 20

30 mars 2017
Thomas
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Dernier volet de notre liste des 100 films candidats pour Cannes 2017

bongjoonho
Okja

20
OKJA
Bong Joon-ho (corée du sud)

Second épisode de notre saga « Netflix & Cannes » : après War Machine le film de David Michôd, le gros morceau au catalogue Netflix s’appelle Okja le nouveau Bong Joon-ho (The Host, Le Transperceneige). On connaît déjà l’imbroglio règlementaire que pose la nouvelle chronologie de diffusion via SVoD. Netflix semble bien décidé à emmener haut le film à Cannes. La sortie sur sa plate-forme est déjà calée au 28 juin laissant un mois d’exclusivité médiatique au Festival. Sera-ce suffisant pour découvrir l’une des oeuvres les plus excitantes sur le papier de l’année avec Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal et Paul Dano.
notre avis // compétition

19
APRIL’S DAUGHTER
Michel Franco (mexique)

Si vous nous lisez régulièrement, vous connaissez notre affection pour une matière difficile à défendre en société : le nouveau cinéma mexicain. Carlos Reygadas, Amat Escalante, Michel Franco, trois réals qui peuvent, juste à l’énoncé de leur patronyme, faire fuire l’équivalent de la population de la Macédoine dans la galaxie cinéphile. Un cinéma libre tendance éprouvant dans la forme, le propos, ou la narration, toujours à la limite du nombrilisme auteurisant, qui place le spectateur en situation inconfortable. Le dernier opus de la lignée est signé du plus francophile des trois, Michel Franco, qui a eu la bonne idée d’enrôler la « Julieta » du président du jury Pedro Almodovar, Emma Suarez. On n’a pas fini d’en parler.
notre avis // compétition

18
JUSQU’À LA GARDE
Xavier Legrand (france) 1er film

Seul premier film de fiction à faire partie de cet ultime lot de 20 films, Jusqu’à la garde est le film dont tout le monde parle dans le landernau hexagonal. Après son court multi-récompensé Avant que de tout perdre – et nominé aux Oscars –  Xavier Legrand a repris le duo de son court, Denis Ménochet et Léa Drucker, pour son premier long écrit par Legrand lui-même, autour d’un couple en instance de divorce. On n’a pas trouvé trace de premier film français ayant concourru à la Palme d’or. Les places françaises en compétition sont si « chères »… Une première cette année ?
notre avis // compétition

17
WHEN THE WAVES ARE GONE
Lav Diaz (philippines)

Lav Diaz, voilà un cinéaste qui mène depuis longtemps une oeuvre très personnelle, réduit souvent à la durée de ses films (4 heures et plus). Son cinéma ? des oeuvres à l’ambition visuelle et narrative au-dessus du lot. Norte, la fin de l’histoire avait été montré au Certain Regard en 2013. Ses deux derniers longs métrages viennent d’être récompensés à Berlin (ses 8 heures de Lullaby avaient été snobées par Cannes en 2016) et Venise (Lion d’or pour The Woman Who Left).
notre avis // compétition

treyedwardsshults
It comes at night

16
IT COMES AT NIGHT
Trey Edward Shults (états-unis)

Dans son deuxième long-métrage, l’auteur du remarqué Krisha (Semaine de la Critique 2015) s’est entouré de Joel Edgerton « l’acteur » de Jeff Nichols (Midnight Special, Loving), Riley Keough (American Honey) et Carmen Ejogo. Annoncé comme un thriller parano et fantastique période post-apocalyptique, It comes at night ferait bonne figure dans une de ces séances de minuit dont on se rappelle.
notre avis // hors compétition-séance de minuit

15
LES GARDIENNES
Xavier Beauvois (france)

Première collaboration entre la productrice Sylvie Pialat et Xavier Beauvois, le réalisateur de Des Hommes et des Dieux a choisi pour son 7e long métrage d’adapter le roman éponyme d’Ernest Pérochon ou comment les femmes pendant la Première Guerre Mondiale remplaçaient les hommes au travail dans les champs. Avec Nathalie Baye, Laura Smet et la nouvelle venue Iris Bry. La légende Michel Legrand compose la bande-son.
notre avis // compétition

14
DOWNSIZING
Alexander Payne (états-unis)

Retour sur la Croisette envisagé très fortement pour l’auteur de Nebraska sur la Croisette (compétition en 2013). Paramount vise beaucoup sur un film qui s’annonce très surprenant : un couple (Matt Damon et Kristen Wiig) décide de se « retrécir » volontairement (« Downsizing » littéralement). Un Chéri, j’ai… version film d’auteur avec un casting assez époustouflant (Laura Dern, Alec Baldwin, Christopher Waltz et Neil Patrick Harris).
notre avis // compétition

lucrecia-martel
Zama

13
ZAMA
Lucrecia Martel (Argentine)

C’est peut-être un des films que l’on attend le plus en Compétition depuis 2016. Pas prêt l’an dernier, l’argentine avait dû renoncer. Le scénario était écrit : (re)venir garnir les rangs de la Compétition 2017. La cinéaste est une fidèle parmi les fidèles de la gouvernance Frémaux, auteur majeur du cinéma sud-américain. Et puis patatra fin janvier, avec l’annonce de la présidence Almodovar, les espoirs s’effondrent de voir le nouveau film de la réalisatrice de La Femme sans tête, un film historique en pleine conquête espagnole d’après le roman d’Arturo Di Benedetto, puisque produit El Deseo la société des frères Almodovar. Restent deux solutions : concéder à Cannes une présence fidèle (la seule place prestigieuse serait une ouverture Un Certain Regard), ou alors attendre Venise et lorgner sur un Lion d’or qui lui tendrait les bras ?
notre avis // un certain regard – ouverture

12
THELMA
Joachim Trier (norvège)

Deux ans après le sous-estimé Louder Than Bombs, Joachim Trier (Oslo, 31 août) revient en Norvège pour un « un thriller surnaturel situé dans une Norvège contemporaine apparemment réaliste, combinant le film de genre excitant et très visuel avec un drame centré sur un personnage de jeune femme intriguante » comme l’assurait l’une de ses productrices.
notre avis // compétition

11
LAST FLAG FLYING
Richard Linklater (états-unis)

Il a ce projet en tête depuis déjà bien longtemps. Donner une suite à La Dernière Corvée, le film de Hal Ashby (1973) avec Jack Nicholson (prix d’interprétation à Cannes). Une sorte de sequel à cette embarquée de deux sous-officiers de la Navy chargés d’escorter un jeune homme en prison. Amazon Studios a financé la lubie permettant à Richard Linklater (Boyhood) de transposer l’histoire pendant la Guerre d’Irak avec un casting monstreux, Bryan Cranston (dont la perf est annoncée exceptionnelle), Steve Carell et Laurence Fishburne. Une telle entrée américaine en compétition serait un événement et une sacrée belle prise pour Thierry Frémaux.
notre avis // compétition

10
UNDER THE SILVER LAKE
David Robert Mitchell (états-unis)

Lauréat du Grand Prix à Gérardmer et sélectionné en 2014 à la Semaine de la Critique avec l’excellent et horrifique It follows, David Robert Mitchell s’essaie au film noir (et noir et blanc) pour son 3e long métrage Under the Silver Lake, avec le nouveau prodige Andrew Garfield. On espère un changement d’échelon et la sélection du nouveau film du réalisateur de The Myth of the American Sleepover en compétition.
notre avis // compétition

kornelmondruczo
Superfluous Man

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SUPERFLUOUS MAN
Kornel Mondruczo (hongrie)

Est-il utile de présenter Kornel Mondruczo ? Membre du club très fermé des réalisateurs à avoir connu la sélection officielle pour absolument tous ses films (deux fois en compétition, deux fois au certain regard), le réalisateur du formidable White God pourrait connaître un 5e plaisir de Croisette avec Superfluous Man, l’histoire d’un jeune réfugié tentant de rentrer en Hongrie, qui se voit miraculeusement doté du pouvoir de lévitation.
notre avis // compétition

8
DES LUNETTES NOIRES
Claire Denis (france)

Alors que son prochain projet avec Robert Pattinson (High Life) entrera en tournage en 2017 et fait déjà partie de nos plus grosses envies de Cannes 2018 (on y pense déjà, malade que nous sommes), Claire Denis semble en situation de terminer à temps Des Lunettes Noires, d’après les « Fragments d’un discours amoureux » de Roland Barthes? avec Gérard Depardieu, Juliette Binoche, Valeria Bruni Tedeschi, Nicolas Duvauchelle, Denis Podalydès, Xavier Beauvois et Josiane Balasko. Rien que ça. Claire Denis n’est plus venue en compétition depuis 1988 (!) avec Chocolat. Un tel retour serait un événement.
notre avis // compétition

7
D’APRÈS UNE HISTOIRE VRAIE
Roman Polanski (pologne)

22 v’là Polanski. Roman Polanski : son lot de polémiques autocentrées, entre l’affaire de l’ex-futur président des César 2017 refoulé ou la « demande » express à retourner sur le sol américain pour régler une bonne fois pour toute le viol attenté en 1977 à Los Angeles. Roman Polanski : un cinéaste qui révolutionne le métier sans cesse depuis plus de 40 ans. Il vient adapter (avec Olivier Assayas) le roman éponyme de Delphine de Vigan, avec à l’écran Emmanuelle Seigner et Eva Green. Parti très tard en production, et soutenu par le patron omnipotent de Mars Films Stéphane Célerier, le polonais de 83 ans nous refera peut-être le coup de La Vénus à la Fourrure qui ne devait jamais être prêt pour Cannes 2015 et puis finalement, on sait ce qu’il est advenu. Tout cela alors que la rumeur enfle d’un report d’une semaine (au 20 avril) de la conférence de presse officielle…
notre avis // compétition

sergeiloznitsa
A Gentle Creature

6
A GENTLE CREATURE
Sergei Loznitsa (ukraine)

Même parcours sans fautes que Kornel Mondruczo pour le documentariste ukrainien Sergeï Loznista, plaçant tous ses films de fiction en sélection officielle mais avec deux mentions supplémentaires : tous ses films (et donc aussi le premier aussi, club très fermé) ont connu la compétition (My Joy, Dans la brume). Héritier d’une école russe du classicisme et de la force narrative, à la Zviaguintsev, Loznitsa postule à une troisième présence consécutive en compétition avec A Gentle Creature, d’après une nouvelle de Dostoïevski.
notre avis // compétition

5
LES FANTÔMES D’ISMAËL
Arnaud Desplechin (france)

Tous les observateurs, et quelques insiders, s’accordent à le dire. Le nouveau film d’Arnaud Desplechin est assuré de concourir à la Palme d’or. Pas seulement pour rattraper le coup du rendez-vous manqué avec Trois souvenirs de ma jeunesse (parti faire le bonheur d’Edouard Waintrop à la Quinzaine des Réalisateurs en 2015), Desplechin demeure ce cinéaste précieux que l’on ne se lasse pas de retrouver, capable de fulgurance insensées (Esther Kahn, Rois et Reine, Un conte de noël) et des gestes cinématographiques à nul autre pareil (Jimmy P.). Dans Les Fantômes d’Ismaël, les habitués Mathieu Amalric et Hippolyte Girardot cotoyeront les nouvelles têtes Marion Cotillard, Charlotte Gainsbourg et Louis Garrel.
notre avis // compétition

4
WONDERSTRUCK
Todd Haynes (états-unis)

Après Velvet Goldmine et l’immense Carol, qui avait valu à Rooney Mara un prix d’interprétation en 2015, Todd Haynes sera très certainement de la course à la Palme d’or avec son nouveau film Wonderstruck. À l’écran, Julianne Moore et Michelle Williams dans un drame évoquant deux enfants sourds vivants à différentes époques mais connectés par un lien mystérieux. Son fidèle et précieux directeur de la photo, le monument Ed Lachman, est à nouveau de la partie.
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3
HAPPY END
Michael Haneke (autriche)

Inutile d’épiloguer sur celui-là. Le maître Michael Haneke vise une historique passe de trois. Une troisième Palme d’or consécutive après Le Ruban blanc et Amour. « Le film se passe entièrement à Calais, avec les migrants en toile de fond. C’est l’histoire d’une famille bourgeoise d’entrepreneurs en travaux publics qui a construit le tunnel sous la Manche. Il y a Isabelle Huppert, Mathieu Kassovitz et aussi une petite fille. C’est très beau. Amour devait devait être mon dernier film mais je m’étais dit que si Michael (Haneke) me proposait un autre film, je le ferai. » raconte Jean-Louis Trintignant, acteur et homme essentiel.
notre avis // compétition

erickzonca
Fleuve noir

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FLEUVE NOIR
Erick Zonca (france)

1998 : La Vie Rêvée des Anges, premier film générationnel mais quelque peu mineur déjà à Cannes. 2008 : Julia, l’un des plus beaux rôles offerts à Tilda Swinton et un film magistral (à Berlin). 2017 : Fleuve noir, le retour hyper attendu de Zonca à Cannes, un thriller psychologique avec Vincent Cassel, Romain Duris, Sandrine Kiberlain, Charles Berling, et Elodie Bouchez (rescapée de La Vie rêvée). L’intrigue ? Un policier désabusé qui commence une enquête sur la disparition soudaine d’un adolescent et qui voit en même temps revenir dans sa vie son fils délinquant, embarqué dans l’univers du trafic de drogues, et qui a besoin de lui pour sauver un ami.
notre avis // compétition

rubenostlund1
The Square

1
THE SQUARE
Ruben Östlund (suède)

Tout en haut de notre classement, Ruben Östlund, l’auteur des chefs-d’oeuvre Play ou Snow Therapy et son nouveau film The Square (que vient d’acquérie Bac Films) avec notamment Elisabeth Moss : une ambitieuse directrice de musée bien décidée à marquer les esprits sur la scène artistique internationale grâce à une exposition spectaculaire.
notre avis // compétition

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100 films pour Cannes 2017 : classement de 21 à 40

28 mars 2017
Thomas
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4e volet de notre liste des 100 films candidats pour Cannes 2017

Patti Cake$ - Still 1
Patti Cake$

40
PATTI CAKE$
Geremy Jasper (états-unis) 1er film

Ce fut la sensation du dernier Festival de Sundance et Cannes ne s’en privera pas. Les raccourcis un peu hâtifs en font un 8 Mile au féminin (le destin d’une jeune rappeuse pas comme les autres qui essaie de percer dans sa petite bourgade du New Jersey entre sa mère alcoolique et sa grand-mère addict). C’est vrai, il y a de quoi faire le parallèle. Mais Patti Cake$ c’est aussi et surtout la révélation de Danielle Macdonald. L’australienne est ovationnée partout où le film est présenté (après Sundance, le SxSW à Austin n’en est toujours pas revenu). Déjà une candidate sérieuse dans la course aux Oscars 2018. On tient les paris. Les américains de Variety envoyait récemment le film clôturer la prochaine Quinzaine des Réalisateurs. On ne serait pas aussi définitifs, tant « Patti » semble faire l’objet d’une jolie danse du ventre de la part des différents comités de sélection.
notre avis // un certain regard – ouverture

39
SOLEIL BATTANT
Clara Laperrousaz, Laura Laperrousaz (france) 1er film

On avait espéré Agathe Bonitzer l’an dernier dans notre liste 2016 avec La Papesse Jeanne, le film de Jean Breschand. Sans résultat. Sera-t-elle sur la Croisette cette année ? L’hyperactif producteur Paolo Branco (Alfama) fait tout pour en tout cas. Le producteur pèse de tout son poids pour emmener à Cannes le premier long de fiction de Clara et Laura Laperrousaz. Remarquées notamment pour leur moyen-métrage Retenir les Ciels avec Lolita Chammah, les deux réalisatrices, filles du documentariste Jérôme Laperrousaz, ont enrôlé aussi Ana Girardot dans Soleil battant.
notre avis // un certain regard

38
GAUGUIN
Edouard Deluc (france)

Après Rodin… Gauguin !? 5 ans après Mariage à Mendoza, Edouard Deluc coécrit avec Thomas Lilti et Etienne Comar son deuxième long métrage consacré au peintre post-impressionniste. À Vincent Cassel le soin d’incarner Gauguin aux côtés du trop rare Malik Zidi. Le film, tourné l’été dernier du côté de Tahiti, qui raconte l’exil du peintre en Polynésie, est un des gros projets 2017 de StudioCanal, mis en musique par le précieux Warren Ellis.
notre avis // quinzaine des réalisateurs

Gauguin (Edouard Deluc)
Gauguin (Edouard Deluc)
Radiance
Radiance
Lean on Pete
Lean on Pete

37
LEAN ON PETE
Andrew Haigh (grande-bretagne)

Avant de se lancer dans un film autour du styliste Alexandre McQueen, le britannique Andrew Haigh pourrait bien faire ses débuts à Cannes avec Lean on Pete. Célébré à Berlin via la prestation de Charlotte Rampling dans son précédent 45 ans, le metteur en scène, qui a déjà réalisé Week-end (version contemporaine et gay de Brève rencontre) et la série Looking pour HBO, a choisi de raconter l’histoire d’un jeune garçon de 15 ans livré à lui-même en plein voyage initiatique, son vieux cheval de course volé sous le bras. On ne va pas se mentir, ce n’est pas le pitch le plus fou de notre listing… Into the wild meets Seabiscuit ? Why not. Tout ça sous le regard de Steve Buscemi et Chloë Sevigny.
notre avis // un certain regard

36
RADIANCE
Naomi Kawase (japon)

On ne se lasse pas du rendez-vous récurrent sur la Croisette avec le cinéma de Naomi Kawase. Deux ans après le très beau Les Délices de Tokyo « déclassé » au Certain Regard, voici venu Radiance dont la sortie japonaise est déjà calé à la fin du mois de mai. Disons-le tout net, la rumeur parle d’un « petit Kawase », un film qui tient de la romance et du drame avec un de ses acteurs découverts dans Les Délices de Tokyo, Masatoshi Nagase.
notre avis // un certain regard

35
VISAGES, VILLAGES
Agnès Varda, JR (france)

C’est la rencontre de deux artistes hors cadre. La liberté faite femme : la « glaneuse » Agnès Varda, et JR le photographe des collages grand format pourfendeur de la  réppropriation des villes par leurs habitants. Visages, Villages c’est leur aventure commune, partis sur les routes de France, ils filment un documentaire façon road-movie en quête de rencontres spontanées ou organisées.
notre avis // séance spéciale

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DIANA A LES ÉPAULES
Fabien Gorgeart (france) 1er film

Après des courts métrages remarqués à Clermont-Ferrand, ce Diana a les épaules a des faux airs de Grave ’17. En tout cas, pour ce qui est de la trajectoire (déjà sélectionné à la Semaine de la Critique section courts en 2013, et le premier long produit par Petit Film), et pas sur le fond et la forme qui devrait s’éloigner du premier film retentissant de Julia Ducournau : l’héroïne porte l’enfant de ses deux copains mais s’entiche de l’artisan qui rénove sa maison, qui de plus en plus possessif se verrait bien prendre la place du père. Avec Clotilde Hesme et Fabrizio Rongione.
notre avis // semaine de la critique

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LE SOMMET
Santiago Mitre (Argentine)

3e long après le remarqué Paulina (Grand Prix 2015 de la Semaine de la Critique), Santiago Mitre passe à l’étage supérieur avec un thriller fantastique incarné par un duo inattendu, Ricardo Darin et Christian Slater. Lors d’un sommet latino-américain, le président argentin est frappé par un drame politique et familial sur fond de corruption. L’une des plus belles promesses du cinéma sud-américain cette année. (Projet présenté à l’Atelier de la Cinéfondation à Cannes en 2016)
notre avis // compétition

32
JEANNETTE
Bruno Dumont (france)

À peine 1 an après la bourrasque formelle Ma Loute en compétition, le réalisateur de Twentynine Palms est déjà (re) dans le « game » avec Jeannette « une petite Jeanne d’Arc » sur la jeunesse du personnage mystique, « un film musical chanté et dansé, sur un registre plutôt tragique ». La musique est confiée à Igorrr, inclassable entre le classique moyenâgeux et la drum’n’bass, le gros rock qui tache et le chant lyrique. La chorégraphie, elle, sera signée Philippe Decouflé. Avant de s’atteler à la saison 2 de P’tit Quinquin (tournage cet été), cette Jeannette, promise à un double format (ciné pour une sortie en salles / TV pour diffusion sur ARTE courant 2017), ne fera certainement pas partie de la Sélection Officielle après l’échec retentissant de Ma Loute en 2016 (surtout à l’international). Edouard Waintrop, le délégué général de la Quinzaine, sautera-t-il sur l’occasion pour en faire son ouverture ?
notre avis // quinzaine des réalisateurs – ouverture

Le Sommet
Le Sommet
L'Amant d'un jour
L’Amant d’un jour
Kings
Kings
Jeannette
Jeannette

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L’AMANT D’UN JOUR
Philippe Garrel (france)

Philippe Garrel poursuit une oeuvre à part : voilà déjà son 26e long métrage, coécrit avec Jean-Claude Carrière, Caroline Deruas et Arlette Langmann. Avec Eric Caravaca et Esther Garrel. L’histoire d’un père et de sa fille de 23 ans qui rentre un jour à la maison parce qu’elle vient d’être quittée, et de la nouvelle femme de ce père qui a elle aussi 23 ans et qui vit avec lui.
notre avis // un certain regard

30
KINGS
Deniz Gamze Ergüven (turquie)

La révélation de Cannes 2015 (son puissant Mustang avait enthousiasmé les festivaliers) a traversé l’Atlantique. Deniz Gamze Ergüven n’a lancé le tournage de son deuxième film qu’à la toute fin 2016 à New York, mais tout porte à croire que le bouclage sera terminé pour Cannes. Kings c’est l’histoire (vraie) pendant les fameuses émeutes de Los Angeles dans les années 80 d’une mère de famille vivant à South Central. Avec Halle Berry et Daniel Craig.
notre avis // hors compétition

29
A CIAMBRA
Jonas Carpignano (italie)

Jonas Carpignano a le profil de Santiago Mitre : un premier long réussi et sélectionné à la Semaine de la Critique (Mediterranea) et un deuxième long très attendu, A Ciambra. C’était d’abord le nom d’un premier court avant Mediterranea (déjà à Cannes d’ailleurs). C’est maintenant un long : un jeune Rom, le petit d’une fratrie de 10 enfants dans le Sud de l’Italie, veut grandir vite, fume, boit, tout en suivant partout son frère aîné. Mais un jour, le petit groupe vole la voiture qu’il ne fallait pas, celle du boss local…
notre avis // quinzaine des réalisateurs

28
BARBARA
Mathieu Amalric (france)

Après le récital de Gérard Depardieu aux Bouffes du Nord en début d’année, et avant le récit musical de Juliette Binoche (accompagné du pianiste Alexandre Tharaud) à Avignon cet été, l’année-hommage à la chanteuse Barbara (les 20 ans de sa mort), se poursuit sur grand écran avec Jeanne Balibar et Mathieu Amalric (devant et derrière la caméra). Sans parler d’un biopic, Amalric a construit une histoire de metteur en scène essayant de monter un film sur Barbara. Ses deux précédents films ont été accueillis en Sélection Officielle, pourquoi pas un passage à la Quinzaine ?
notre avis // quinzaine des réalisateurs

davidlowery
A Ghost Story

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A GHOST STORY
David Lowery (états-unis)

Présenté à Sundance 2017, le distributeur A24 a déjà calé la sortie américaine début juillet. Une rampe de lancement cannoise n’est pas à exclure pour A Ghost Story le nouveau film de David Lowery (Ain’t Them Bodies Saints à la Semaine de la Critique en 2013). C’est d’ailleurs avec le même duo vedette, Casey Affleck et Rooney Mara, que Lowery est parti tourné cette histoire de fantôme qui observe sa femme endeuillée dans leur grande maison.
notre avis // un certain regard

26
GOOD TIME
Ben Safdie, Joshua Safdie (états-unis)

Après James Gray (The Lost of City Z) et avant Claire Denis (High Life), Robert Pattinson est parti jouer au braqueur de banque en fuite auprès des frères Safdie, popularisés à Cannes par Olivier Père quand il dirigeait la Quinzaine des Réalisateurs, et chefs de file du cinéma indépendant new-yorkais. Une jolie rencontre en perspective.
notre avis // compétition

25
DARK RIVER
Clio Barnard (grande-bretagne)

Il paraît déjà loin son premier film de fiction The Selfish Giant, révélation 2013 de la Quinzaine des Réalisateurs. Une fable tragique dans le Nord de l’Angleterre qui avait bouleversé la Croisette et impressionné les observateurs. Thriller mystérieux sur une femme qui retourne dans sa ville natale après la mort de son père, Dark River est le nouveau film de la réalisatrice Clio Barnard, avec Ruth Wilson et Sean Bean.
notre avis // compétition

24
LES PROIES
Sofia Coppola (états-unis)

S’il y a un film américain qui tient la corde pour l’Ouverture c’est sans doute le nouveau Sofia Coppola. Remake du de Don Siegel (lui-même adapté du roman éponyme de Thomas P. Cullinan), la réalisatrice de Somewhere s’attaque à un nouveau genre, le western. Mais le western tendance thriller gothique comme le laisse penser les premières images, avec un casting 4 étoiles : Elle Fanning, Kirsten Dunst, Nicole Kidman et Colin Farrell.
notre avis // hors compétition – ouverture

Les Proies
Les Proies
Un Saison en France
Un Saison en France

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UNE SAISON EN FRANCE
Mahamat-Saleh Haroun (tchad)

Le réalisateur tchadien fait partie des meubles cannois. Sélectionné à plusieurs reprises, récompensé en compétition, et membre du jury, Mahamat-Saleh Haroun occupe une place à part sur la Croisette, toujours militante à l’idée de pouvoir faire une place au (trop peu représenté) cinéma venu du continent africain. Mais une fois n’est pas coutume, son nouveau film est plus français que jamais avec notamment Sandrine Bonnaire sur le thème de la situation tragique d’une famille de demandeurs d’asile centrafricains.
notre avis // compétition

22
STROLLING INVADER
Kiyoshi Kurosawa (japon)

Il fait sans doute partie des réalisateurs les plus prolifiques de la planète. Pas une année, et bientôt pas un festival, sans que Kiyoshi Kurosawa n’y présente son nouveau film. Naviguant aussi aisément à travers les styles et les genres, le réalisateur élevé au super 8, aux séries B et aux téléfilms, n’a encore jamais connu les honneurs de la compétition. Sa dernière venue à Cannes remonte à 2015 avec le magnifique Vers l’autre rive au Certain Regard. Cela ne semble pas encore pour cette fois avec Strolling Invader, plutôt dans sa veine film de genre fantastique.
notre avis // hors compétition-séance de minuit

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LA CAMÉRA DE CLAIRE
Hong Sang-soo (corée du sud)

Alors qu’elle triomphait sur la Croisette l’année dernière avec la projection de Elle de Paul Verhoeven, Isabelle Huppert tournait, en même temps pendant le festival, des scènes de La Caméra de Claire, le nouveau film du stakhanoviste Hong Sang-soo. C’est la deuxième collaboration entre la française et le passionnant réalisateur coréen après In Another Country, déjà en compétition.
notre avis // compétition

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