3e volet de la liste Wask des 100 films pour Cannes 2023
60
LA FILLE DE SON PÈRE
Erwan Le Duc (france)
Il vient de concourir en compétition à Séries Mania avec la série politique Sous contrôle (avec Léa Drucker, Laurent Stocker, Samir Guesmi et Patrick d’Assumçao) qu’il a mis en boîte pour Arte. Tout porte à croire que le cinéaste Erwan Le Duc, propulsé sur le devant de la scène à la faveur d’une présentation à la Quinzaine en 2019 avec son premier long Perdrix (avec les indispensables Swann Arlaud et Maud Wyler), est dans les petits papiers cannois avec La Fille de son père. Maud Wyler remet le couvert aux côtés de Nahuel Pérez-Biscayart, Céleste Brunnquell, Camille Rutherford et l’hilarant Alexandre Steiger (compagnon historique des Chiens de Navarre de Jean-Christophe Meurisse) dans un récit écrit par le Le Duc lui-même : Étienne a vingt ans à peine lorsqu’il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Puis Valérie s’en va et les abandonne. Étienne choisit de ne pas en faire un drame, ils se construisent une vie heureuse. Seize ans et demi plus tard, alors que le père et la fille vont se séparer à leur tour, chacun pour vivre sa vie, le passé ressurgit…
potentiel // cannes première
59
THE HOLDOVERS
Alexander Payne (états-unis)
Ce n’est absolument pas le premier nom de réalisateur américain qui venait quand on essayait d’échafauder quelques pronostics sur les places réservées en compétition côté us. Et pourtant. Pourtant c’est le premier qui semble avoir reçu une invitation officielle. La grosse côte s’appelle The Holdovers et signe les retrouvailles du réalisateur de Monsieur Schmidt et Downsizing avec Paul Giamatti quasi 20 ans après Sideways. Le film ressemble à un conte de Noël enneigé de la Nouvelle-Angleterre de la fin des années 1960. Giamatti joue le prof irascible, misanthrope et détesté de tous, qui va se retrouver à passer ses vacances de Noël avec un des jeunes pensionnaires turbulents et la cuisinière en chef.
potentiel // compétition
58 ex æquo
THE TOKYO TOILET
Wim Wenders (allemagne)
À 77 ans, le réalisateur de Paris, Texas fait feu de tout bois en plaçant non pas un mais deux films prêts à en découdre à Cannes. Deux curiosités avec deux vendeurs différents à la manoeuvre chacun à sa manière pour trouver un trou de souris dans l’édition 2023. Le premier nommé est ce curieux projet The Tokyo Toilet dont on prenait connaissance en mai dernier. Wim Wenders allait tourner au Japon à l’automne 2022 avec l’acteur Kôji Yakusho (Mémoires d’une geisha, Babel) avec l’idée de décrire une série de toilettes publiques haut de gamme à Tokyo, tous conçus par des architectes de renommée mondiale avec l’idée qu’ « une toilette publique agréable pourrait contrecarrer l’attente commune d’un endroit sombre, sale et dangereux ». WW à la recherche des WC perdus.
potentiel // séance spéciale
58 ex æquo
ANSELM
Wim Wenders (allemagne)
Le deuxième film de Wenders en lice est un documentaire sur le célèbre artiste contemporain allemand Anselm Kiefer exposé dans les plus grands musées du monde, spécialiste de la démesure, de l’acier, du plomb et du béton. Le sujet principal porte sur l’installation ultime de Kiefer, celle qu’il a entrepris à Barjac dans le sud de la France, dans le domaine de La Ribaute sur 40 hectares où il a vécu pendant 15 ans, une utopie d’artiste faite de forêt de tours étranges, de cubes géants, d’oeuvres monumentales, d’un réseau complexe de souterrains… Une dernière rumeur ferait état d’une version 3D comme Wenders l’avait proposé pour son film sur Pina Bausch.
potentiel // séance spéciale
57
ROSSOSPERANZA
Annarita Zambrano (italie)
Les années 1980 se terminent. Après un violent accident, Zena est envoyée par ses parents dans une clinique pour enfants à problèmes pour les bambins de familles bien nées. Elle y fait la rencontre d’autres adolescents en révolte contre l’environnement corrompu et les passe-droits auxquels ils sont habitués depuis la naissance. Annarita Zambrano a déjà connu la sélection pour son premier film Après la guerre (Un Certain Regard) et en espère pas moins avec Rossosperanza coécrit avec Lorenzo Callegari.
potentiel // un certain regard
56
MMXX
Cristi Puiu (roumanie)
Je sais, je faisais peu état des chances du nouveau film de Cristi Puiu d’être fini à temps pour Cannes. Les choses ont bougé et c’est avec joie que MMXX trouve une place de choix dans les 100 films pour Cannes 2023 ! Le maître roumain (La Mort de Dante Lazarescu, Aurora, Malmkrog) a beaucoup tourné pendant la période Covid comme pour expurger pas mal de frustrations. MMXX faisait à l’origine partie d’un diptyque (MMXX / 2020) sensé se souvenir de cette année césure pour la planète covidée. Il n’en reste qu’un film, MMXX, un grand chassé-croisé des âmes comme Puiu sait les faire, virtuose et labyrinthique, se centrant sur une jeune psychothérapeute, son patient, son frère cadet, son mari inquiet d’avoir peut-être attrapé le Covid-19, le collègue du mari ambulancier, bref tout ne va pas très bien quand ce petit monde se voit percuté par un inspecteur spécialisé dans le grand banditisme perturbé par une enquête qui s’enlise…
potentiel // quinzaine des cinéastes
55
LE CONSENTEMENT
Vanessa Filho (france)
Il faut avouer que son premier film a laissé un souvenir fugace à Debussy, le Marion Cotillard movie Gueule d’Ange en 2018 (Un Certain Regard). Pour le deuxième essai changement de braquet, Vanessa Filho s’attaque à l’un des événements de l’édition française de ces dernières années. Adapter au cinéma Le Consentement, livre-choc de Vanessa Springora évoquant comment elle s’est retrouvée sous l’emprise de l’écrivain Gabriel Matzneff. En 1986, elle avait 13 ans ; lui, presque 50. Elle explique comment elle a été victime d’une triple prédation : sexuelle, littéraire et psychique. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité… Avec à l’affiche Kim Higelin (la petite dernière de la famille, petite-fille de Jacques et nièce de Arthur H et Izia) dans le rôle de la jeune Springora, Laetitia Casta dans le rôle de sa mère, et Jean-Paul Rouve (!) dans la peau de Matzneff (et dont on dit le plus grand bien, de Rouve hein !?!).
potentiel // cannes première
54
THEY SHOT THE PIANO PLAYER
Fernando Trueba & Javier Mariscal (espagne)
Oh qu’il serait beau le tapis rouge d’une présentation en grande pompe Salle Lumière de They Shot The Piano Player, projet d’animation du grand Fernando Trueba avec le fidèle Javier Mariscal (déjà à l’oeuvre sur Chico & Rita) ! Il faut dire que derrière les personnages de cette histoire qui suit un journaliste de musique de New-York partir à la recherche d’un jeune virtuose du piano brésilien disparu mystérieusement, il y a la voix de Jeff Goldblum et le concours musical des monstres sacrés Caetano Veloso, Gilberto Gil et du regretté João Gilberto ! Une coproduction Arte faite pour célébrer l’essor de la Bossa Nova et capturer une période éphémère regorgeant de liberté à un tournant de l’histoire de l’Amérique Latine dans les années 1960 et 1970, juste avant que le continent ne soit englouti par des régimes totalitaires.
potentiel // Hors compétition
53
FOUR DAYS TO FULL MOON
Pawo Choyning Dorji (bhoutan)
L’Ecole du bout monde avait irradié toute la planète festivals aux quatre coins du monde en 2019. Après un parcours sans fautes, Four Days to Full Moon fait espérer au cinéaste bouthanais Pawo Choyning Dorji encore plus de lumière sur son royaume du bout du monde. Le pitch ? « En 2006, après des siècles d’isolement dans l’Himalaya, le Royaume du Bhoutan s’est enfin ouvert à la mondialisation en devenant la plus jeune démocratie du monde et la dernière à se connecter à l’internet et à la télévision. Alors que les populations rurales s’efforcent d’apprendre les méthodes modernes, un Américain se rend au Bhoutan à la recherche d’un trésor et croise le chemin d’un jeune moine qui erre dans les montagnes sereines, chargé par son maître de « remettre les choses à l’endroit ».
potentiel // un certain regard
52
100 000 Années-Lumière
Virgil Vernier (france)
Que le temps fut long sans nouvelles d’un nouveau long-métrage de fiction de Virgil Vernier (Mercuriales, Sophia Antipolis) malgré de (bonnes) nouvelles données par le cinéaste du côté des formats plus courts (Sapphire Crystal, Kindertotenlieder). Même si on le sait en finition, impossible de savoir si 100 000 Années-Lumière est fin prêt. Le scénario reprend un thème cher au cinéaste et abordé dans Sapphire Crystal : Monaco représente pour cette génération post télé-réalité un paradis terrestre, la promesse d’une civilisation de plaisirs infinis. Mais que se cache-t-il dans ces grandes tours, derrière les vitres teintées des berlines et les grilles des villas avec vue sur mer ?
potentiel // quinzaine des cinéastes
51
SIMPLE COMME SYLVAIN
Monia Chokri (canada)
Elle s’est forgée une solide réputation après La Femme de mon frère et Babysitter. Projetée sur le devant de la scène avec Les Amours Imaginaires de Xavier Dolan avec qui elle partageait l’affiche avec Niels Schneider, Monia Chokri épouse maintenant une carrière de réalisatrice régulièrement au travail. Avec Simple comme Sylvain, elle s’attache à Sophia dont la vie confortable est bouleversée le jour où elle rencontre Sylvain. Elle décide de tout quitter pour vivre cette passion brûlante, se disant que ce sera peut-être la dernière de sa vie. Mais tout un monde sépare les amants, elle qui vient d’un milieu intellectuel aisé de Montréal, lui issu d’une famille de travailleurs besogneux. Voilà qui nous prédit une bonne remise en question de ses aspirations perdues. Un casting exclusivement québécois accompagne Monia Chokri derrière et devant la caméra avec Magalie Lépine-Blondeau, Pierre-Yves Cardinal (Tom à la ferme) et François Létourneau.
potentiel // quinzaine des cinéastes
50
L’AMOUR ET LES FORÊTS
Valérie Donzelli (france)
C’est comme les films avec Virginie Efira, pas facile de trouver un projet francophone qui ne soit pas coscénarisé par Audrey Diwan. Oups celui-ci coche les deux cases. Valérie Donzelli a convaincu la réalisatrice de L’Evénement de l’aider à adapter l’un des romans les plus saisissants de la dernière décennie, L’Amour et les forêts de Eric Reinhardt. Le sixième film de la réalisatrice de La Reine des pommes et de La Guerre est déclarée a su séduire une distribution des plus délicates : Virginie Efira donc, Melvil Poupaud, Dominique Reymond, Romane Bohringer et Virginie Ledoyen. Quand Blanche a croisé le chemin de Greg, elle a cru rencontrer celui qu’elle cherchait. Les liens qui les unissent se sont tissés rapidement, leur histoire s’est écrite dans l’emportement. Blanche fait taire ses appréhensions, s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, pensant se réinventer. Et fil après fil, se retrouve prise au piège d’un homme possessif et dangereux. Un homme qu’elle n’ose dénoncer par honte, par peur. Car l’emprise n’a que deux issues possibles. Soit la victime s’effondre, soit elle se libère…
potentiel // cannes première
49
GALLIANO
Kevin MacDonald (grande-bretagne)
Après Whitney (Houston), Kevin MacDonald ne s’est pas facilité la tâche. C’est la personnalité controversée, tourmentée et sulfureuse de John Galliano qui fait l’objet d’un nouveau documentaire très attendu par le réalisateur britannique (Le dernier Roi d’Ecosse). « L’ascension puis la chute de l’ex-designer star de Dior », le film est construit comme une enquête à travers son travail créatif, les multiples facettes de son caractère et les étapes ultimes qui l’ont conduit à jeté sur lui un discrédit durable via ses insultes antisémites intolérables et médiatisées, à l’appui d’interviews de ses amis, de sa famille, et certaines des célébrités les plus influentes du monde de la mode et de la pop (citons Naomi Campbell, Kate Moss, Linda Evangelista, Penelope Cruz et Charlize Theron), et un regard de Galliano sur Galliano. Hagiographie autorisée ou brûlot acide, la vérité est sans doute au milieu avec MacDonald.
potentiel // séance de minuit
48
HOARD
Luna Carmoon (grande-bretagne) 1er film
Cela pourrait être l’une des belles prises dont la Semaine a le secret. Hoard est le premier long métrage de fiction de Luna Carmoon, bien repérée parmi les jeunes pousses britanniques émergentes. Quand elle évoque ses inspirations elle parle du cinéma britannique des années 1960 et 1970 et de cinéastes comme Ken Russell et Nicolas Roeg « Quand on y voit des personnages de la classe ouvrière, j’y vois leur dynamisme, une activité humaine folle et de la magie, plutôt que d’y voir leur classe sociale. C’est ce qui peut caractériser mon rapport au cinéma et je l’espère mon travail ». Parmi les stars montantes castées pour ce « conte sur une mère et sa fille », on retrouve Hayley Squires vue dans Moi, Daniel Blake et Beau Is Afraid (le dernier Ari Aster en date), et Joseph Quinn révélé dans le petit écran dans l’immense Small Axe de Steve McQueen et surtout dans la série phénomène Strangers Things.
potentiel // semaine de la critique
47
MOTHERHOOD
Meryam Joobeur (tunisie) 1er film
Depuis quelques années maintenant, le Maghreb est devenue une belle terre fertile en réalisatrices de grand talent. Cannes 2023 pourrait bien révéler au plus grand nombre le nom de la Tunisienne Meryam Joobeur dont le court Brotherhood a déjà pas mal impressionné (grand chelem Sundance, Clermont-Ferrand, nomination Oscars). En toute logique le long-métrage s’appelle Motherhood : Salha, une mère douée de rêves et de visions prophétiques, vit dans un village isolé de Tunisie. Lorsque le retour soudain de son fils aîné de Syrie coïncide avec une série de disparitions étranges dans leur communauté, l’amour maternel de Salha est mis à l’épreuve et la famille est confrontée à la façon dont la culpabilité peut hanter l’esprit humain.
potentiel // un certain regard
46
COUP DE CHANCE
Woody Allen (états-unis)
Et soudain le cinquantième. Tant de questions entourent Coup de chance, le dernier film de Woody Allen, et le premier en français avec des incarnations portées par Niels Schneider, Lou de Laâge, Valérie Lemercier, Elsa Zylberstein, Melvil Poupaud, Guillaume de Toncquédec, Gregory Gadebois, Anne Loiret, Sara Martins et Arnaud Viard. Le mythe vivant de 87 ans au destin crépusculaire et amoché aura-t-il l’occasion de fouler le tapis rouge une dernière fois. Thierry Frémaux osera-t-il lui offrir une ultime danse ? À en croire ses dires dans Variety, la tendance penche vers une invitation. « Ce sera drôle parce que j’ai toujours eu envie d’être un réalisateur français » plaisantait Allen qui souhaitait filmer « une histoire contemporaine d’amour, de passion et de violence qui se déroule dans le Paris actuel ». Et de poursuivre « tourné un peu partout dans la ville et aussi à la campagne, le film raconte la romance entre deux jeunes personnes qui sont de vieux amis et se livrent à l’adultère puis au crime ».
potentiel // hors compétition
45
LE LIVRE DES SOLUTIONS
Michel Gondry (france)
Pierre Niney, Blanche Gardin, Camille Rutherford, Vincent Elbaz, Frankie Wallach, Françoise Lebrun, et « un réalisateur cherchant à vaincre ses démons qui nuisent à sa créativité ». Voilà les ingrédients mis dans la marmite du nouveau Michel Gondry (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Soyez sympas, rembobinez), comme une potion magique afin d’exorciser les derniers « échecs » du cinéaste et le souvenir de L’Ecume des jours par exemple ? Perso j’ai envie d’y croire.
potentiel // cannes première
44
LE RETOUR
Mati Diop (france, sénégal)
Très peu d’infos ont filtré sur ce doc (?) docu-fiction (?), nouveau format réalisé par Mati Diop et produit par la fidèle Judith Lou Lévy. Son dernier passage à Cannes a ressemblé à un rêve éveillé, repartir avec le Grand Prix pour Atlantique lors d’une édition 2019 au cru exceptionnel (Tarantino, Bong, Malick,…). Même si l’on n’a pas d’informations très précises, Le Retour semblerait aborder le sujet du retour des trésors royaux d’Abomey au Bénin, arrachés par le pillage colonial, dans un pays qui a dû se construire et s’accommoder de leur absence.
potentiel // quinzaine des cinéastes
43
BANEL & ADAMA
Ramata-Toulaye Sy (france) 1er film
Elle a coscénarisé Sibel de Çagla Zncirci et Guillaume Giovanetti, Ramata-Toulaye Sy a écrit seule comme une grande son premier long métrage de fiction Banel & Adama. Le duo n’a pas 20 ans et vit dans un petit village éloigné au Nord du Sénégal. Du monde, ils ne connaissent que ça. En dehors, rien n’existe. Si Adama est introverti et discret alors que Banel est passionnée et rebelle, ils sont destinés à s’aimer d’un amour éternel. Mais le couple va être mis à rude épreuve par les conventions de la communauté, car là où ils vivent, il n’y a pas de place pour les passions, et encore moins pour le chaos qu’elles engendrent. Banel & Adama fait partie de ces films dont il ne se passe pas une journée sans que l’on me glisse à l’oreille « Attention celui-là, ne le quitte pas des yeux ! ». Mais c’est ce que je fais !
potentiel // un certain regard
42
MAN IN BLACK
Wang Bing (chine)
On le sait habitué des (très) longues durées. Il travaille depuis plusieurs années maintenant dans les ateliers de confection textile sur Jeunesse, un film d’une dizaine d’heures si l’on en croit les dernières confessions qu’il a accordé dans les Cahiers du Cinéma (mars 2023) mais qui ne sera pas prêt pour ce Cannes 2023. Mais c’est avec un film d’à peine plus d’1 heure que Wang Bing semble avoir sécurisé sa place en sélection officielle. Man in Black est une oeuvre plutôt destinée aux galeries d’art. Le cinéaste chinois a filmé au Théâtre des Bouffes du Nord sur trois jours sans public, et mis en forme par Caroline Champetier, le compositeur chinois Wang Xilin exilé en Allemagne, pour qu’il raconte, dépouillé de tout vêtement, certaines parties de sa vie.
potentiel // séance spéciale
41
SALEM
Jean-Bernard Marlin (france)
Il paraît qu’il ne sort plus de la table de montage à faire et défaire, et faire puis défaire son Salem, deuxième film après son classique des classiques Shéhérazade. Jean-Bernard Marlin arrivera-t-il à ses fins avant le cut pour présenter une version finalisée et satisfaisante à temps ? L’histoire de Salem c’est celle de Djibril, 14 ans. Membre du gang des Sauterelles il mène une existence dangereuse dans un bidonville de Marseille, avec sa petite amie Camilla, enceinte et membre du gang rival des Criquets. Lorsque Djibril est manipulé dans le meurtre de Mahad, un jeune Criquet, la guerre éclate. Djibril est hanté par la malédiction lancée par Mahad alors qu’il était mourant, et il commence à communiquer avec le monde des esprits. Convaincu que l’apocalypse mondiale est imminente, il se lance dans un plan fou pour fuir avec Camilla et leur enfant à naître (la seule personne capable de les sauver tous de la malédiction de Mahad). Mais la loi le rattrape. Aujourd’hui, après 12 ans de prison et une unité psychiatrique sécurisée, Djibril est prêt à tout pour retrouver sa fille et la convaincre de réaliser sa prophétie…
potentiel // quinzaine des cinéastes