2e volet de la liste Wask des 100 films pour Cannes 2023
80
VINCENT DOIT MOURIR
Stéphane Castang (france) 1er film
Nouveau projet tête de gondole Wild West, le label bien né des énergies complémentaires Wild Bunch et Capricci après La Nuée de Just Philippot (label Cannes 2020). Voici Vincent doit mourir, premier film de Stéphan Castang (auteurs notamment du cours Jeunesses françaises). Avec Karim Leklou et Vimala Pons, le film écrit par Mathieu Nartet voit du jour au lendemain Vincent se faire agressé par des gens sans raison apparente qui essaient chacun leur tour de le tuer. Il tente de poursuivre une vie normale mais lorsque le phénomène s’amplifie, il doit fuir et changer totalement de mode de vie.
potentiel // semaine de la critique
79
LOS COLONOS
Felipe Gálvez (chili) 1er film
Fin du 19ème siècle dans l’extrême sud du Chili, l’Etat octroye des terres à un grand propriétaire espagnol. Pour ce faire, il organise une expédition afin de délimiter ses terrains. Dans son équipe, l’un des chiliens se met à douter du bien-fondé des ordres et de l’opération. Ses craintes se confirment lorsqu’il est forcé à prendre part au massacre d’une tribu d’Onas, dont une seule femme parvient à survivre. 20 ans plus tard, tout ce beau monde se retrouve… C’est le point de départ de Los Colonos premier film développé au TorinoFilmLab et au NextStep de la Semaine de Critique, dont l’intrigue est directement tiré d’un des grands génocides contemporains. Felipe Galvez souhaite y décrire ce territoire en Terre de feu au début 20ème via un récit inspiré de témoignages réels mais tourné du point de vue des colons.
potentiel // quinzaine des cinéastes
78
VENI VIDI VICI
Daniel Hoesl (autriche)
C’est la société de production du cinéaste Ulrich Seidl qui est derrière le troisième film de l’Autrichien Daniel Hoesl. Veni Vidi Vici est l’un des lauréats en décembre dernier du work in progress du festival Les Arcs. Ecrit par le réalisateur de Soldate Jeannette, un inspirant premier film révélé à Sundance et Rotterdam il y a 10 ans déjà, le film est centré sur Viktoria et Amon Maynard et leurs enfants qui mènent une vie de famille milliardaire presque parfaite. Amon est un chasseur passionné, mais il ne tire pas sur les animaux. Tout est permis…
potentiel // quinzaine des réalisateurs
77
COBWEB
Kim Jee-won (corée du sud)
Difficile d’imaginer son Festival de Cannes sans sa dose de Song Kang-ho. L’acteur iconique de Bong Joon-ho renouvelle ici le bail avec une autre figure du nouveau cinéma coréen, Kim Jee-won (A Bittersweet Life et Le Bon, La Brute et Le Cinglé). Dans Cobweb, comédie de tournage située dans les années 1970, un réalisateur obsessionnel et insatisfait va tourner et retourner sans cesse le film pour arriver à ses fins. Il a deux jours pour (re)faire un chef-d’oeuvre, et surmonter les embûches qui vont s’amonceler face à lui, celles des censeurs, celles des acteurs et surtout celles d’une équipe technique peu coopérative.
potentiel // hors compétition
76
LA BELLA ESTATE
Laura Luchetti (italie)
Première de cordée d’une vitrine italienne ma foi bien achalandée cette année, j’ai nommé La bella estate de Laura Luchetti avec la curiosité Deva Cassel (fille de qui vous savez) pour son premier grand rôle au cinéma. Tiré du roman éponyme de Cesare Pavese (« Le Bel Eté »), le troisième film de la cinéaste de Fiore gemello s’installe à Turin en 1938 et s’amourache du personnage de Ginia, 16 ans pour qui tout semble possible, vivre son son « plus bel été », tomber amoureuse, s’abandonner. Mais patatras, la voilà percutée par les premiers soubresauts de la seconde guerre mondiale. Le fidèle chef opérateur de Roberto Minervini (Diego Romero) signera la photo.
potentiel // un certain regard
75
ET LA FÊTE CONTINUE
Robert Guédiguian (france)
C’est un retour à Marseille pour le régional de l’étape après son passage par Bamako. Le Marseille d’aujourd’hui, celui de la rue d’Aubagne et du drame de 2018 qui a profondément et durablement meurtri la ville. Robert Guédiguian a rassemblé ses fidèles Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Lola Naymark, Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin et Alice Da Luz (Twist à Bamako) et écrit à quatre mains avec Serge Valetti Et la fête continue. Rosa a consacré sa vie à sa famille et à la politique avec le même sens du sacrifice. Tous pensent qu’elle est inébranlable et qu’elle seule pourrait sceller l’union de la gauche à la veille d’une échéance électorale décisive. Jusqu’au jour où elle tombe amoureuse d’Henri. Pour la première fois, elle a peur de s’engager. Entre la pression de sa famille politique et son envie de lâcher prise, le dilemme est lourd à porter…
potentiel // séance spéciale
74
AMA GLORIA
Marie Amachoukeli-Barsacq (france)
C’est la dernière du trio à franchir le pas en solo. Marie Amachoukeli-Barsacq, l’une des réalisatrices de Party Girl (avec Samuel Theis et Claire Burger), s’apprête à livrer Ama Gloria. Soutenu par les partenaires historiques de Céline Sciamma côté production, la réalisatrice a écrit avec Pauline Guéna l’histoire de Cléo six ans qui aime follement sa nourrice Gloria. Lorsque Gloria reçoit un appel et doit retourner d’urgence chez elle au Cap-Vert pour s’occuper de ses deux enfants qu’elle n’a pas élevés, Cléo lui fait promettre de se revoir une dernière fois. Gloria accepte et invite Cléo à passer les vacances d’été sur son île. Un dernier été qu’elles passeront ensemble, dans la famille de Gloria, avant de se dire adieu.
potentiel // un certain regard
73
LEFT-HANDED-GIRL
Tsou Shih-Ching (taïwan)
C’est l’un des beaux tandems que le cinéma contemporain mondialisé nous gratifie. Tsou Shih-Ching et Sean Baker « font » du cinéma ensemble. Ils ont coréalisé Take out en 2004. Puis la Taïwanaise est restée dans l’ombre, productrice de tous les films de l’Américain depuis Tangerine. La voilà seule sur l’affiche, réalisatrice de Left-Handed-Girl, un drame familial à Taipei encore coréalisé avec le réalisateur de Red Rocket et The Florida Project.
potentiel // quinzaine des cinéastes
72
LE PLUS VIVANT POSSIBLE
Delphine Girard (canada) 1er film
En 2020, elle foulait le tapis rouge des Oscars avec son court Une soeur. Un coup de projecteur énorme qui a permis d’accélérer le développement d’un premier long, Le plus vivant possible, sorte de suite logique à Une soeur. Rémi Burah (Arte) qui parlait d’un « sujet très fort qu’elle avait déjà traité dans un précédent court remarquable » au moment de le distinguer du prix ArteKino aux Arcs en décembre 2021. La Québécoise, qui s’est installée en Belgique, a écrit un récit qui se déploie suite à une agression sexuelle. Le film se place au coeur du trio agressée, agresseur et la femme flic qui a enregistré la plainte. Avec Selma Alaoui, Veerle Baetens, Guillaume Duhesme et Anne Dorval.
potentiel // un certain regard
71
MISERICORDIA
Emma Dante (italie)
La grande figura italienne du spectacle vivant fait depuis quelques années des aller-retour entre les planches et les plateaux de cinéma. Comme avec Le sorelle Macaluso (son deuxième film), Misericordia est une adaptation d’un de ses derniers spectacles en scène. Le titre c’est un mot italien qui confère à la « misère » et au « coeur ». Un parcours de femmes vivant dans la plus grande difficulté, travaillant le jour et vendant leurs corps la nuit. Après deux premiers passages à Venise, les comités cannois ont la possibilité de lui faire vivre son premier voyage sur la Croisette.
potentiel // quinzaine des cinéastes
70
ALL DIRT ROADS TASTE OF SALT
Raven Jackson (états-unis) 1er film
C’est maintenant un parcours quasi classique. Rare certes mais classique. Obtenir sa première mondiale à Sundance en janvier et valider une première internationale à Cannes dans l’une des sections du Festival. Chaque année, un petit jeu s’installe à guetter quel(s) projet(s) pourrait franchir le Rubicon. Porté sur les larges épaules du nouveau roi A24, les regards se portent sur All Dirt Roads Taste of Salt, premier film de Raven Jackson, une oeuvre toute la fois minimaliste et expressionniste, promettant de capturer la beauté des corps et de la vie de la communauté afro-américaine.
potentiel // semaine de la critique
69
PASSAGE (titre provisoire)
Levan Akin (suède)
Après Et puis nous danserons (l’un des sommets de la Quinzaine 2019), le cinéaste suédois d’origine géorgienne Levan Akin s’est remis au travail et semble prêt à regoûter aux joutes cannoises avec un film encore au titre provisoire (Passage) et un pitch tout aussi mystérieux qui aurait pour cadre Istanbul : un homme part à la recherche de ses racines pour « retrouver sa famille, pas ses parents de sang, mais ceux qui l’ont accepté pour ce qu’il est et l’aiment de manière inconditionnelle et sans préjugés, pour ce que vous êtes. »
potentiel // un certain regard
68
LE DERNIER DES JUIFS
Noé Debré (france) 1er film
L’un de nos serial scénaristes les plus émérites de la dernière decade (Dheepan, Stillwater, Les Cowboys, La Crème de la crème) met la dernière touche à sa première réalisation. Noé Debré s’est fait la main avec trois courts remarqués : On n’est pas des animaux (en compétition à Sundance en 2021), puis Une fille moderne et Le septième continent tous deux dévoilés à Clermont-Ferrand. Pour le projet long Le dernier des Juifs, le réalisateur s’est fait aidé par la reine du casting Judith Chalier pour composer un trio de choix face caméra : Michael Zindel (de la série Jeune et golri), Agnès Jaoui et la révélation de l’excellent Le Roi David (de Lila Pinell) j’ai nommé Eva Huault. Le film est centré sur Bellisha un « bon juif » sous tous rapports. Il a 27 piges, nonchalant et le cheveux bouclé, et peine à devenir adulte. Il vit toujours avec sa mère dans un quartier déshérité. Après la fermeture de la dernière synagogue, c’est l’ultime épicerie casher qui doit baisser le rideau. Ça y est, ils sont la dernière famille juive du coin. Au grand dam de Giselle, Bellisha n’a pas particulièrement l’intention de partir. Il se sent bien et veut rester positif, malgré les tensions qui apparaissent dans la communauté et la santé de sa mère qui se détériore rapidement…
potentiel // semaine de la critique
67
SOLITUDE
Ninna Pálmadóttir (islande) 1er film
On le sait. L’Islande est devenue au fil des années l’autre pays pourvoyeur de curiosités filmiques « cannes compatibles ». Dans le sillage de la regrettée Solveig Anspach, et après Hlynur Palmason (Godland), Benedikt Erlingsson (Woman at War) ou Valdimar Johannsson (Lamb), c’est Ninna Palmadottir qui s’apprêterait à se révéler sous les sunlights de la Croisette. D’après un scénario d’un autre compatriote, Runar Runarsson (Sparrows, Echo), Solitude raconte l’histoire de Jón, agriculteur âgé, contraint de quitter sa ferme pour laisser libre champ à la construction d’un barrage. Installé dans un quartier tranquille de la ville, il se lie rapidement d’amitié avec Ari, un jeune livreur de journaux.
potentiel // un certain regard
66
RICARDO ET LA PEINTURE
Barbet Schroeder (suisse)
C’est Charles Gilibert qui accompagne le nouveau documentaire de Barbet Schroeder, Ricardo et la peinture. Le cinéaste suisse y tirera le portrait de son ami et peintre Ricardo Cavallo, l’occasion d’une balade avec une personnalité exceptionnelle, de Buenos Aires jusqu’au Finistère, en passant par Paris, et d’un échange intense entre le homme de cinéma et l’artiste, liés par une amitié très forte. Ce n’est pas la première fois que Schroeder pose sa caméra sur Cavallo, déjà en 2013, il lui avait consacré un court-métrage Ricardo Cavallo à Kerguéhennec, où l’on y voyait une exposition filmée en un plan unique de 14 minutes.
potentiel // séance spéciale
65
FUNNY BIRDS
Hanna Ladoul & Marco La Via (france)
Réunies dans des circonstances tragiques, trois générations de femmes d’une même famille sont contraintes d’apprendre à vivre ensemble dans un petit élevage rural de poulets du New Jersey… Voilà pour le pitch de Funny Birds, le nouveau film du duo de Nous les Coyotes sélectionné ACID Cannes en 2018. De très prestigieuses figures tutélaires ont pris soin de rejoindre Marco La Via et Hanna Ladoul : Melita Toscan du Plantier et Martin Scorsese coproduisent, Catherine Deneuve incarne l’une de ces femmes du projet (entourée de Andrea Rideborough et Morgan Saylor déjà à l’affiche de leur premier com), UGC distribuera en salle. Ça va les chevilles ?
potentiel // séance spéciale
64
HOW TO HAVE SEX
Molly Manning Walker (grande-bretagne) 1er film
La double distinction du côté de la Semaine de la Critique, premier court labellisé 2020 lors de la funeste édition 2020 (Good Thanks, You?) et la prix glané en 2021 au programme de développement NextStep, fait de How to Have Sex, premier long métrage de Molly Manning Walker vendu par MK2, un candidat naturel et sérieux à un passage Espace Miramar. Le scénario plonge dans un rite initiatique typiquement britannique où des jeunes filles passent leurs vacances à Majorque dans le but d’y perdre leur virginité dans des orgies XXL. En s’emparant d’un phénomène endémique au Royaume-Uni, la cinéaste entend rendre compte à la fois de la violence ritualisée de la sexualité adolescente mais aussi des relations intimes et solidaires des amitiés féminines. Ses expériences marquées comme cheffe opératrice sur des projets de fiction et documentaires, lui ont forgé un goût prononcé pour l’image. Dans le sillage d’un Martin Parr, elle souhaite capter la normalisation de l’esthétique touristique adossée à la vitalité de la jeunesse.
potentiel // semaine de la critique
63
GIRLS WILL BE GIRLS
Shuchi Talati (inde) 1er film
C’est le vendeur français Luxbox qui a raflé la mise, impressionné par ce projet indien primé à Berlin l’an dernier « nous avons été immédiatement séduits par la modernité de la vision de Shuchi. » Shuchi ? c’est Shuchi Talati, cinéaste indienne autrice de Girls Will Be Girls, un coming-of-age dont l’intrigue démarre dans un internat d’élite très conservateur d’une petite ville himalayenne du nord de l’Inde. Mira a 16 ans et une mère qui contrarie son éveil aux sentiments.
potentiel // semaine de la critique
62
BASILEA
Isabella Torre (italie) 1er film
« J’ai voulu réaliser le film au beau milieu de la beauté naturelle d’Antonimina, un petit village niché dans les hauteurs calabraises. J’avais envie d’y tourner un conte de fées artistique qui se laisse transporter par les images, par le mystère de la nature. » Basilea est le premier film de Isabella Torre. Compagne à la ville de Jonas Carpignano, elle a participé à tous les projets du réalisateur italien de A Ciambra. Les premiers courts de Torre lui ont tous valu une sélection à Venise, et cerise sur le tiramisu, Elliott Crosset Hove, l’acteur danois de Godland, fait partie de la distribution de l’une des plus excitantes curiosités transalpines du plateau.
potentiel // quinzaine des cinéastes
61
HLM Pussy
Nora El Hourch (france) 1er film
Bérénice Bejo est une maman avocate avec une adolescente bien remuante à la maison. Avec deux de ses copines, la jeune fille forme un trio inséparable (les comédiennes Leah aubert, Medina Diarra et Salma Takaline). Jusqu’au jour où elles décident de poster sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’entre elles, un caïd de cité. HLM Pussy est le premier long métrage de Nora El Hourch (passée par la Quinzaine en 2015 avec le court Quelques secondes) qu’elle a coécrit avec Eléonore Gurrey (Les Pires) pour s’attarder sur les conséquences de cet acte militant, en explorer les problématiques de classes et d’identité, et mettre en évidence un fossé social et culturel qui existe entres les trois amies.
potentiel // un certain regard